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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2020 > Août 2020 > Tontines en ligne ou e-tontines : Comptes et mécomptes de l’épargne en ligne

Tontines en ligne ou e-tontines : Comptes et mécomptes de l’épargne en ligne

mardi 11 août 2020

Cybersécurité/Cybercriminalité

Les faits sont récurrents sur la toile et se transforment en véritable cauchemar, voire tragédie pour les victimes des e-tontines. Sur Facebook, les complaintes sur des cas d’escroquerie foisonnent. Dans la plupart des cas, les gérantes de ces épargnes en ligne sont mises au banc des accusés. ‘’EnQuête’’ a tenté d’en savoir plus sur cette pratique.

Fatou et Aminata sont deux filles aux parcours différents. L’une vit dans la banlieue dakaroise et l’autre habite au centre-ville. Elles s’activent dans deux secteurs différents, mais vivent aujourd’hui la même tourmente… En effet, les deux mères de famille croulent sous le poids des dettes. Depuis des mois, elles ne dorment plus du sommeil du juste. La cause ? Fatou et Aminata sont des ex-gérantes de tontines en ligne ou e-tontines et ont toutes deux été ‘’victimes’’ des ‘’participantes’’. Ces dernières, après avoir été tirées au sort, ont simplement disparu dans la nature.

Ainsi, ces gérantes devront restituer jusqu’au dernier centime ‘’les tontineuses’’. Victime de ces ‘’préjudices’’, Fatou s’est retrouvée avec un gap de 4 millions de F CFA. Le premier réflexe, pour la dame, a été d’arrêter les tontines pour se consacrer au remboursement. ‘’J’ai décidé alors d’arrêter, car je n’avais plus d’argent pour faire face. Les participantes ne cotisaient pas régulièrement. A cela, il faut ajouter le stress des e-tontines. On est partagé entre le suivi des cotisations et la transparence des tirages. Ce qui fait qu’à la longue, tu es obligée de mettre de côté ta vie personnelle et professionnelle’’, renseigne Fatou.

Pourtant, en créant une tontine en ligne, la jeune dame au teint clair et à la petite taille avait pour objectif de venir en aide à ses semblables non bancarisées ou qui ne bénéficient pas d’un salaire à la fin du mois. ‘’C’est de là que j’ai commencé avec 1 000 F par jour pour 100 000 F par tontine. Cela permettait à ces femmes de démarrer un petit business. On a, par la suite, doublé la cotisation, vu qu’elles ont des sources de revenus. Et nous nous sommes retrouvées à organiser des tontines de 1 million, en raison de 100 000 F le mois’’, explique l’organisatrice.

Seulement, la jeune dame avançait aveuglément, sans se soucier de l’identité de ses associées. ‘’C’était carrément virtuel, parce que des annonces se font sur le net. Les intéressées se signalent via Facebook. Je donnais, par la suite, mon numéro WhatsApp et les participantes envoient la photocopie de leur carte d’identité et leur adresse pour intégrer la tontine’’, relate Fatou.

A l’en croire, les choses se déroulaient normalement jusqu’au jour où certaines ont arrêté de cotiser ou sont restées injoignables à ses multiples appels. ‘’Je me suis retrouvée, à plusieurs reprises, à porter plainte de gauche à droite, sans succès. Et, à la longue, c’est épuisant et les déplacements sont coûteux’’, se désole-t-elle. De guerre lasse, l’organisatrice décide de suspendre ses poursuites et de combler tous les trous, pour plus de stabilité dans sa vie.

Aujourd’hui, fait-elle remarquer, une partie de son salaire est reversée à ses créancières.

‘’Les tontines sont devenues aujourd’hui mon cauchemar’’

Aminata, elle, vit en permanence avec des menaces de plainte ou de divulgation de son identité sur la toile. Pour la résidente de la banlieue, ses associées n’ont pas été honnêtes car, au début, dit-elle, tout se passait bien. C’est par la suite que les choses ont commencé à se compliquer. ‘’Je n’ai plus le temps de poursuivre toutes mes créancières en justice, car je suis plus occupée à trouver des solutions pour le remboursement. Les tontines sont devenues aujourd’hui mon cauchemar’’, déclare-t-elle avec ironie. La jeune dame, dont la dette s’élève à 10 millions, n’arrive même plus à dénombrer ses créanciers dont certains, souffle-t-elle, vivent à l’extérieur. ‘’L’un de ces expatriés me doit la somme d’un million, je n’ai pas les moyens de le faire payer’’, regrette-t-elle.

Entre, Aminata et les tontines, c’est une longue histoire. Fraichement mariée, elle avait quelquefois des difficultés pour joindre les deux bouts. Elle s’est alors lancée dans la vente en ligne, avant de mettre sur pied une tontine. Au début, c’était des tissus de valeur, des voitures… Et tout se déroulait bien.

Les complications ont surgi avec l’argent. Elle a démarré par de petites sommes avant d’atteindre la barre des millions. Et pour ne rien arranger, la jeune mère de famille n’a pas hésité à utiliser l’argent de son groupement pour solder les dettes de sa tontine. ‘’Ce qui me faisait un autre trou à combler. J’espérais rembourser cet argent au plus tôt, mais ça n’a pas été le cas, malheureusement. Donc, les problèmes se sont accentués et ces femmes-là aussi réclament leur argent’’, explique-t-elle.

Ainsi, ses ex-associées ont créé un groupe WhatsApp pour lui rappeler en permanence les délais de remboursement et la ‘’persécuter’’ sans cesse. Toutefois, la jeune dame rassure qu’elle n’a jamais été victime de plainte ou de divulgation d’identité sur les réseaux sociaux. Ceci, parce que, dit-elle, ‘’j’essaye d’être diplomatique autant que possible pour expliquer calmement la situation à mes vis-à-vis’’.

Seulement, la pression vécue par Aminata ne vient pas seulement de ses créancières ; l’atmosphère devient également invivable chez elle. En effet, soutient l’organisatrice de la tontine en ligne, ses détracteurs ont réussi à la mettre en mal avec sa propre famille. ‘’Ma mère ne m’adresse plus la parole. On n’hésite pas à me traiter de voleuse ou de truande, à travers des piques. Je reste calme face à ces attaques, car je me dis que c’est juste une mauvaise passe dans ma vie. On m’a carrément dénigrée auprès de ma famille, alors que j’étais de bonne foi. Ce qui fait que je ne mange plus et je ne dors plus’’, dit-elle la voix mélancolique. Avant de poursuivre : ‘’Aujourd’hui, je ne suis pas prête à reprendre les tontines, car je continue d’en souffrir. J’ai même été obligée de déménager quelque temps, jusqu’à ce que la situation s’améliore.’’

La jeune dame a déserté Facebook, depuis mars 2019, bien qu’elle soit en permanence connectée. Aminata a également supprimé toutes ses publications pour faire profil bas. ‘’Je cache même ma présence, car je suis en permanence harcelée. Je suis jeune certes, mais j’ai ma dignité et mon identité à préserver’’, justifie-t-elle.

‘’J’étais victime d’un lynchage sur le net’’

Khadija est, quant à elle, moins chanceuse qu’Aminata. La première nommée a une fois vu son identité exposée sur Facebook par l’une de ses ex-associées. ‘’Elle a publié l’histoire dans les groupes des femmes et mes détracteurs qui m’ont identifiée ont voulu en profiter pour régler des comptes. C’était un véritable lynchage. Je ne pouvais pas réagir pour publication de données personnelles, car la personne n’avait donné que mes initiales. Je me suis dit que c’est un risque que j’ai pris dans ma vie et, actuellement, je suis dans une phase de gestion et de remboursement de mes dettes’’, reconnait-elle.

Aujourd’hui, la jeune dame conseille à celles qui organisent ces tontines en ligne de sécuriser leur pratique. Ceci, en commettant des huissiers de justice car, indique Khadija, les e-tontines créent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent.

‘’Le problème se situe à deux niveaux’’

Yacine Ba a, par contre, moins de problèmes avec les tontines en ligne. Pour ce faire, l’habitante de Thiaroye ne manque pas d’astuces. ‘’Quand il s’agit d’argent, je ne publie pas d’annonce sur les réseaux sociaux. Cela se fait uniquement entre amies ou des connaissances en qui j’ai confiance. Donc, à ce niveau, c’est moins problématique. Pour les articles et vaisselles, par contre, j’ai ma méthode personnelle. Après l’adhésion des membres, je reste optimiste. Cependant, je ne fais pas de tirage, pour éviter les problèmes. Si la tontine s’étale sur cinq versements, je commence à distribuer les lots à partir du troisième versement, pour être sûre que la moitié de l’argent a été recouvrée’’, renseigne l’organisatrice de la tontine.

Yacine reconnait toutefois que l’escroquerie ne manque pas dans les tontines en ligne. Sur ce point, elle pense que le problème se situe à deux niveaux : les clientes et l’organisatrice. ‘’Les gérantes aussi ne sont pas exemptes de reproches ; elles utilisent souvent l’argent collecté à d’autres fins et se mettent à dos les participantes. C’est aux gérantes de faire des efforts et de se rendre crédibles. Tout le monde se connait et sur les réseaux sociaux, on ne peut rien cacher. Elles doivent être en mesure de rembourser, en cas de manquement, pour préserver leur image’’, fait-elle savoir.

Organisatrice de tontines en ligne depuis deux ans, Yacine dit être étreinte par le besoin de soutenir les femmes qui n’ont plus assez de temps pour se regrouper ou se procurer certaines commodités. ‘’Les marchandises comme les équipements de cuisine coûtent cher et pour celles qui n’ont pas la possibilité de s’en procurer cash, l’idéal est de procéder par les tontines. S’il s’agit d’argent, les sommes récoltées peuvent aussi servir de fonds de commerce ou d’achat de biens. C’est difficile de réunir certaines sommes, avec les charges sociales. Et cela nous arrange aussi, car c’est plus bénéfique pour les commerçantes, même si l’écoulement des marchandises se fait lentement’’, explique Yacine.

Habibatou Traoré

(Source : Enquête, 11 août 2020)

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