Chargé d’assurer la mise en œuvre du processus de l’analogique au numérique, le groupe Excaf Télécom attributaire du marché, intrigue au plus haut niveau dans sa capacité d’assurer une livraison continue de décodeurs. Propre à sa démarche, Excaf se paye la tête des consommateurs et reste serein.
Après plusieurs sorties médiatiques sans effets dans les foyers sénégalais le groupe Excaf Télécom se barricade au carrefour du doute et de la certitude. L’inquiétude gagne du terrain, les organisations de défense des droits des consommateurs, les syndicats nourrissent le peuple sénégalais d’un silence amer. La TNT, un plat certainement pas encore au menu des partis politiques qui n’en raffolent pas malgré leur soif de vouloir contribuer aux décors des plateaux. Le décodeur et son prix sont enfuis dans les lambris des câbles numériques, noyés dans une communication inaudible extraite de simulations techniques. C’est de la fourberie. Dans un Etat de droit dont la gestion sobre et vertueuse est de mise, la transparence et le contrôle des biens publics devraient dépasser les slogans. Le temps passe, l’attente dure et le consommateur reste encore dans sa faim.
Un Etat comme comme celui du Sénégal, reconnaissant vis-vis du secteur privé et déterminé à appuyer l’expertise nationale, ne devrait pas traîner le pas sur le contrôle et la gestion des biens publics confiés aux entreprises locales ?
Depuis des mois, les autorités d’Excaf Télécom annoncent une commande l’entreprise de plus de huit cent mille décodeurs et maintiennent le fou sur la livraison et la distribution de ce récepteur. La réalité peint la spéculation. Difficile de constater ce nombre de décodeurs dans les foyers sénégalais La demande ne manque pas, au contraire d’autres distributeurs expérimentés n’exigent pas non plus des règles hors normes, ils coopèrent. L’adjudicataire veut le beurre et l’argent du beurre, il spécule, écoute tous, reçoit les conseils et les directives mais agit seul, sans s’inquiéter. Il monopolise, avec la complicité de…..qui ?
D’une part, les enjeux les plus importants de cette transition restent l’appétit à la gestion commerciale des récepteurs numériques et la mainmise sur la société d’exploitation aux retombées économiques considérables.
Vouloir s’assurer d’un retour sur investissement ne doit et ne peux être une raison à ce qui semble une prise en otage au peuple dans un environnement où les modèles économiques ne manquent pas, les garanties font foi, la transparence devrait donc être de rigueur et exigée par l’état, l’unique responsable qui risque d’investir très prochainement ses mandataires dans une polémique stérile.
D’autre part, à beau chasser le naturel il revient toujours au galop dit l’adage. Des lobbies ont été identifiés et avertis, ce qui ne constitue pas un échec au projet d’installation d’une industrie de piratage des chaines de télévision sénégalaises. Les promoteurs du vol de signaux demeurent et usent de leurs subterfuges profitant d’un vide juridique et de leur ramification internationale. Le modèle en question est une TNT bis destinée à la diaspora africaine en générale et aux émigrés sénégalais en particulier. C’est une perte énorme pour les producteurs et les propriétaires des supports de diffusion. Ce projet qui démarre déjà par une prévente en Europe, est un Sénégal frauduleusement émergent dans une BOXTV clandestine qui ne donne pas à notre pays la réputation qu’elle mérite et risque d’exposer, par méprise, le Sénégal à des poursuites face aux fournisseurs d’accès à Internet
Le Sénégal est l’un des rares pays africains qui veillent aux règles et au calendrier fixés par l’Union internationale des télécommunications (UIT) pour le passage à la TNT, alors, qui du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (ARTP) ou du Comité national de la transition de l’analogique au numérique (CONTAN) devrait s’adresser au peuple et situer les Sénégalais ?
Vivement que l’arbitre siffle la fin du match pour que le peuple puisse disposer de son décodeur numérique au Sénégal à 10.000 francs CFA seulement. Sinon…
Alioune Ndiaye, Diaspora 24TV
(Source : Leral, 8 février 2016à