C’est presque un cadeau de fin d’année que le groupe public, opérateur historique des réseaux de télécommunications a offert au Sénégal avec une opération réussie de déconsolidation de ses actifs pour disposer de moyens et ressources pour les investissements lourds dans la fibre, la 5G et l’expansion en Afrique sans compter la diversification de son portefeuille en cours.
Si en Cote d’Ivoire les opérations de titrisation sont monnaie courante dans l’énergie, la banque et les assurances, l’immobilier, au Sénégal c’est une première avec l’opérateur Sonatel, en espérant que SENELEC puis Sen’eau- SDE, la BNDE etc suivront…
C’est une technique alternative à l’emprunt bancaire très flexible pour les entreprises avec des niveaux d’actifs importants qui garantissent des flux de revenus stables. Bien entendu la titrisation demande un management actif durant toute la durée des titres afin de garantir le paiement aux souscripteurs.
Aujourd’hui plus de 30 000 milliards de FCFA des fonds de pensions – les souverains en premier - dans le monde cherchent des opportunités de placement dans les titres négociables. Les taux des banques centrales ont trop baisse’ d’où la ruée des gestionnaires de fond sur toute sortes d’alternative.
L’opérateur semble l’avoir bien compris en levant presque 100 milliards de FCFA auprès d’investisseurs institutionnels – deux seulement - qui ont entièrement souscrit aux nouveaux titres validant avec les agences de notations la stratégie de l’actuel DG qui accède au rang et grade des meilleurs capitaines d’industrie du continent avec ce coup de poker financier de haut vol brillamment réussi. Ce qui magnifie d’ailleurs les compétences pointues de nos cadres dans les télécommunications et la haute finance qui sont les arrangeurs et intermédiaires des ces opérations délicates et complexes sans compter bien sur les cadres au sein de l’opérateur historique.
Après son introduction a la BRVM d’Abidjan en 1998 ou le titre caracole en tête des plus grandes capitalisations, c’est aujourd’hui une entreprise de presque 1000 milliards de CA qui complexifie sa structure financière pour se donner les moyens de sa croissance et de son développement futurs. Malheureusement ni la CDC, ni l’IPRES, ni la CSS encore moins nos banques et sociétés d’assurances locales n’ont profite’ de ce placement aussi rentable avec un risque de défaillance presque nul. Les fondamentaux comptables de l’opérateur sont solides et les agences de notations en sont les garantes.
A l’heure des l’exploitation du pétrole et du gaz la titrisation offre une alternative et une mixité dans les choix de levée de fond pour engager les investissements capitalistiques, l’operateur nous montre une voix intéressante à explorer. Dorénavant l’ingénierie financière est tout à fait notre portée.
Moustapha DIAKHATE
Ex Cons Spec PM
Expert et Consultant Infras
(Source : [Dakar Actu->https://www.dakaractu.com/