Tidiane Dème, Directeur Afrique francophone de Google : « La solution n’est pas simple, elle n’est pas dans une seule chose »
mercredi 24 novembre 2010
La démocratisation de l’Internet souhaitée par le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye n’est pas une chose simple. C’est l’avis de Tidiane Dème, Directeur de Google Afrique francophone, hier en marge de la cérémonie de pose de la première pierre du nouveau siège du Groupe Sonatel. « Nous voyons trois choses différentes à faire. La solution n’est pas simple, elle n’est pas dans une seule chose », a déclaré Tidiane Dème qui ajoute que « c’est tout un écosystème qu’il faut construire ».
Dans un premier temps, M. Dème souligne : « D’abord, c’est vrai qu’il y a le problème de l’accès, il y a le problème des coûts d’accès aussi bien aux équipements qu’à la connexion, et la disponibilité simple de cet accès-là ». Mais, précise-t-il, « quel que soit le prix, il faudrait aussi qu’il soit disponible partout dans le pays pour tout le monde. Mais, c’est vrai que nos prix sont relativement plus bas que d’autres pays d’Afrique, mais on n’a pas plus d’internautes que ces pays-là. On est même maintenant en retard en terme de taux de pénétration ».
Le deuxième volet du problème pour une démocratisation de l’Internet, « ce sont les contenus », selon le Directeur Afrique francophone de Google. « Tant que les gens n’auront pas une bonne raison d’aller sur Internet, tu peux mettre le coût d’accès à 100 francs, ils n’iront pas. Donc il y a un vrai problème de contenu. Si les gens ne trouvent pas sur Internet ce qu’ils cherchent, ils ne vont pas mettre l’argent dedans ».
Enfin le dernier aspect à prendre en compte et « qui est aussi important pour soutenir le premier, c’est que, pour que tout cela existe (les contenus, un accès pas cher, etc.), il faut qu’il y ait beaucoup d’entreprenariat dans le secteur, qu’il y ait beaucoup d’entreprises et qu’elles génèrent de l’argent ». Tidiane Dème de marteler : « On ne peut pas dire ‘allez mettre du contenu sur Internet’ sans que cela leur rapporte quelque chose ».
Bachir Fofana
(Source : Le Populaire, 24 novembre 2010)