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Télévision publique ?

mercredi 27 novembre 2002

Audiovisuel

Le monde fête la télévision. Celle-ci s’est imposée, comme instrument de communication de masse, dans toutes les sociétés contemporaines. Cet outil est devenu tellement important dans la vie de ces sociétés, qu’il apparaît chaque jour comme une donnée incontournable dans l’organisation et la gestion de notre environnement, dans le sens le plus large de l’expression. Elle a ainsi tendance à imposer partout une culture globale. Chez nous où la télévision demeure encore sous la juridiction exclusive de l’Etat, nous vivons l’évolution de ce moyen de communication de masse d’une singulière manière. Dès lors que l’on accepte de s’interroger sur cette évolution, on ne peut manquer de se demander quel est le rôle que joue la télévision publique et quelles sont les missions qui lui sont assignées. La réponse à cette interrogation renvoie à une autre de taille : quelle est la légitimité qui fonde les activités de la télévision publique. Le débat ainsi engagé devra nécessairement articuler ses termes autour de quatre problématiques : de quelle télévision publique avons-nous besoin ? Avec quels objectifs et quels moyens doit-on la faire ? On ne peut pas, à la lumière des textes qui organisent actuellement la télévision publique au Sénégal et de la pratique, répondre de façon certaine à ces interrogations. La loi (N°92-02) du 06 janvier 1992 portant création et organisation de la Société de Radio et de télévision du Sénégal (Rts) définit, pour l’essentiel, le service de télévision publique et fixe ses missions. Elle assigne dans son article 2 à la Rts la mission et la responsabilité première « de satisfaire les besoins de l’information, de la culture, de l’éducation et des loisirs ». Cette loi suggère plus qu’elle ne définit et ne précise de façon nette les missions de la télévision publique. Pour mieux comprendre et apprécier de telles missions, il nous semble important, de convoquer quelques exemples et expériences de télévision publique, à travers le monde. L’analyse de ces expériences venant d’ailleurs s’impose, car à l’heure de la mondialisation, on ne peut pas comprendre, ni analyser la télédiffusion publique du Sénégal, sans se référer à l’espace monde.

Dans les démocraties libérales avancées qui nous servent si souvent de référence, on relève, quand on considère les textes et autres instruments juridiques qui organisent la télévision publique, trois niveaux distincts de préoccupation : des obligations d’ordre public et déontologiques, des obligations d’intérêt général à caractère économique, des missions spécifiques au secteur public. Or, force est de constater que dans les contextes où coexistent les télévisions du secteur public et celles du secteur privé, les deux premiers niveaux déjà indiqués (les obligations d’ordre public et déontologiques et les obligations d’intérêt général) s’appliquent indifféremment à toutes les chaînes publiques ou privées. Il y a, sous ce rapport, une sorte d’absence d’identité entre public et privé. Il n’existe pas alors un critère de différenciation précis qui permet de faire une typologie et une classification rigoureuse des chaînes.

Les obligations d’ordre public et déontologiques encadrent la liberté de communication. Celles-ci posent le principe de l’indépendance éditoriale de la télévision publique et de son impartialité. L’analyse de la mesure de la liberté éditoriale en question doit tenir compte à la fois de l’intérêt des personnels à ce que la télévision publique fonctionne de façon équitable, de l’intérêt du téléspectateur à disposer d’un service fiable et digne de confiance et enfin des intérêts des personnes responsables chargées de prendre les décisions éditoriales.

Les obligations d’intérêt général à caractère économique encadrent les activités de diffusion et de productions locales, en vue de soutenir les industries culturelles nationales. Les obligations se justifient par la nécessité qu’il y a à défendre un secteur jugé stratégique pour la préservation de l’identité culturelle. Les missions spécifiques distinguent, quant à elles, la télévision publique dans trois domaines au moins. Objectifs et principes éditoriaux forment un premier bloc qui confère à la programmation de la télévision publique une valeur ajoutée au bénéfice de la collectivité. Il s’agit de favoriser la vie culturelle, sociale et politique, et régionale avec le souci de la diversité et de la qualité.

C’est ainsi que le spécialiste français de la télévision publique, Jean Cluzel définit et analyse le rôle, les missions et fixe les obligations qui pèsent sur la télévision publique. Au fond, ses propositions se présentent comme des règles et principes standard admis dans toutes les démocraties où existe un service public de la télévision. Il est maintenant loisible à chacun de nous de se constituer sa propre grille d’analyse pour apprécier le travail de notre télévision nationale publique, depuis sa création en 1972.

Cette journée mondiale de la télévision qui est célébrée aujourd’hui peut nous permettre de procéder à une évaluation de cette télévision publique. Elle devrait surtout servir à jeter un regard critique sur l’organisation de ce secteur dans ses composantes publiques et privées. Moment ne peut être plus indiqué pour le faire, en tenant surtout compte de la recréation d’un nouveau département chargé de la communication, après sa suppression, il y a à peine quelques mois.

Ce ne sont pas des affirmations assenées, et pas davantage de principes inlassablement répétés qu’a besoin le secteur de l’audiovisuel national, mais de décisions concrètes telles que :

– la révision, voire la refonte de l’ensemble de la législation qui organise le secteur, dont l’esprit remonte au temps du monopole qui explique en partie l’ankylose dont souffre le secteur ;

– la réorganisation du marché de la publicité qui passe par une maîtrise rigoureuse du jeu par l’Etat et par une autodiscipline des acteurs ;

– un Haut conseil de l’audiovisuel (Hca) renforcé et dynamisé dans son rôle de contrôle des missions spécifiques en matière de régulation de l’audiovisuel.

La libéralisation de la télévision ne doit pas être la finalité de l’action gouvernementale en matière d’organisation de ce secteur. Elle n’est qu’une composante de ce qui peut être pensé et organisé pour servir de cadre d’ensemble et de politique gouvernementale, en la matière. Ce serait trop réducteur d’agir dans ce sens et de circonscrire l’action de l’Etat à cette seule dimension. Du reste, cette libéralisation, si importante soit-elle, doit s’opérer en fonction d’objectifs bien précis de réorganisation de l’ensemble du secteur.

Abdou Latif Coulibaly

(Source : Sud Quotidien 27 novembre 2002)

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