Les députés qui ont visité la Sonatel ont beaucoup « insisté sur la téléphonie rurale », selon les mots de M. Djibo Ka, le chef de la délégation. Cheikh Tidiane Mbaye a rappelé que son objectif était, « sur les 14 000 villages sénégalais, que l’on puisse d’ici 5 à 10 ans en raccorder le maximum, à défaut de tous ».
A ce jour, seuls 957 villages sont desservis par le téléphone. Ce chiffre devrait être porté à 1 293 en juillet 2005. L’objectif de la « stratégie rurale » de la Sonatel pour 2006 est de raccorder tous les villages de plus de 500 personnes. Djibo Ka souligne en l’occurrence « qu’il serait important d’accélérer, car cela représente une demande forte ». Considérant qu’il y a déjà dans toutes les communautés rurales une antenne de télécommunication, il pense que « les possibilités existent ». On pourrait y arriver, selon lui, « en utilisant l’énergie thermique ou solaire ».
Le ministre des Nouvelles technologies de l’information et de la communication, Mamadou Diop Decroix, qui était également de la visite, considère, quant à lui, que « c’est encore largement insuffisant ». Il aimerait que d’ici quatre ans, tout le pays soit couvert grâce à l’amélioration des technologies. Pour lui, comme pour les députés, la faible électrification de l’arrière-pays ne devrait pas être un facteur de blocage. Justifiant la politique de libéralisation des télécommunications, Mamadou Diop Decroix juge que, « face à la demande très forte, la Sonatel n’est pas à même d’y répondre ». Elle a donc besoin de concurrents qui la complètent.
M. BALL
(Source : Le Quotidien 18 février 2004)