Téléphonie mobile : La Sonatel accepte de baisser les tarifs de sa messagerie
samedi 7 septembre 2002
L’Association des consommateurs sénégalais (ASCOSEN) informe qu’au cours
d’une réunion qui s’est tenue, hier, au siège de l’Agence de Régulation des
télécommunications (ART), la Sonatel Mobiles s’est engagée solennellement à
baisser la facturation de la messagerie écrite pour les jeunes. Les autres
associations de consommateurs, quant à elles, se sont retirées de la réunion
pour marquer leur mécontentement devant le refus de l’ART de signifier
l’annulation de la mesure de facturation plutôt que sa baisse.
Momar Ndao, président de l’ASCOSEN, parle « d’avancée extrêmement notable »
dans les discussions houleuses qui ont lieu, depuis plus d’un mois, entre la
Sonatel Mobiles et les associations de consommateurs. La décision de la société
téléphonique de faire payer les SMS (Short Messages Service), prise à la fin du
mois de juillet, avait suscité des grincements de dents de la part des jeunes qui
avaient pris l’habitude de communiquer gratuitement par ce biais.
Les arguments avancés par le directeur de l’époque, Bruno Cléry, démontraient la
volonté de la société d’améliorer la qualité du réseau Sonatel, qualité qui se
dégradait fortement, étant donnée la surexploitation de la messagerie écrite de la
part des détenteurs du forfait Diamono J. Des manifestations avaient même été
organisées, afin de protester contre cette mesure qui fixe la tarification de ce
service à 65 FCFA par message. Devant le tollé suscité par cette décision, la
société de téléphonie a décidé de négocier avec les associations de
consommateurs pour trouver un compromis. "Nous avons obtenu, hier,
l’engagement solennel de la Sonatel Mobiles, devant l’ART, de baisser le tarif des
SMS pour les jeunes« , se réjouit M. Ndao. Avant d’ajouter, »nous avons souhaité
que cela soit fait immédiatement, mais pour des raisons techniques, la Sonatel a
demandé un délai qui devrait s’achever au plus tard en novembre prochain". La
société n’a pas encore indiqué le nouveau montant auquel elle devrait facturer sa
messagerie écrite. Elle doit d’abord importer du matériel complémentaire qui
devrait permettre de pouvoir établir une tarification spécifique pour chaque groupe
d’abonnés. Elle doit également déterminer ses calculs techniques avant de
donner ses nouveaux tarifs à l’ART. L’ASCOSEN espère maintenant que le
nouveau montant se fixera autour de 35 FCFA par message envoyé et que la
mesure interviendra avant la rentrée scolaire.
L’argument de l’ASCOSEN pour une baisse de ces tarifs part du principe que la
Sonatel, qui fait 100 milliards de FCFA de chiffre d’affaires et 42 milliards de FCFA
de bénéfices, est une société de service public. A ce titre, et compte tenu de ses
résultats, elle doit redistribuer une part de cette manne aux consommateurs.
"Nous ne pouvons pas dire à la Sonatel qu’elle ne doit pas tarifer sa messagerie
écrite, explique M. Ndao, car cela ne serait pas juste au regard de la loi. Mais,
nous lui demandons de baisser ses tarifs, ce qu’elle a finalement accepté de
faire".
Les autres associations de consommateurs, ADEETELS, UNCS, ASDEC, SOS consommateurs, plus
radicales, ne sont pas du tout de l’avis de l’ASCOSEN. Dans un communiqué commun envoyé hier à la
presse, elles exigent une annulation pure et simple de la mesure de facturation de la messagerie écrite et
expliquent que, devant le refus de l’ART de considérer cette revendication dans son ordre du jour, elles ont
refusé de prendre part à la réunion.
Vincent Joguet
(Source : Le Soleil 7 Septembre 2002)