Le système de téléphonie mobile et internet est paralysé au Sénégal depuis jeudi. Les appels entrants comme sortants sont coupés, l’accès à internet est suspendu, a constaté un journaliste d’AfriSCOOP à Dakar, la capitale.
Selon des sources contactées par notre rédaction, c’est le principal opérateur de la téléphonie Sonatel (Société nationale de télécommunication) qui aurait déclenché un mouvement en vue de protester contre la signature par l’Etat du Sénégal d’un contrat avec un opérateur américain, Global Voice Group, visant à « contrôler les flux entrant ».
Le contrôle des appels internationaux entrants par la société Global Voice Group qui doit toucher en contrepartie la moitié des recettes engrangées, est effectif depuis le dimanche 1-er août, malgré l’opposition des syndicats de la Sonatel qui estiment que ce contrat signe à long terme la mort de leur société, un des fleurons de l’économie sénégalaise, grande pourvoyeuse de recettes pour l’Etat du Sénégal.
« Nous utilisons le feu pour lutter contre le feu", a déclaré un leader syndical de la Sonatel sous couvert de l’anonymat, mais refuse de dire combien de temps ces perturbations vont durer.
L’interconnexion permettant aux abonnés de la Sonatel de joindre les autres opérateurs que sont Tigo et Expresso serait aussi coupée.
Des usagers du téléphone qui travaillent à l’international et les sociétés de transfert d’argent (western union, moneygram, etc.) qui ont vu leurs opérations bloquées depuis jeudi, envisagent de déposer une plainte auprès du procureur de la république pour les pertes financières subies.
Ces perturbations de télécommunications interviennent après des semaines de coupures d’électricité qui ont nui à des entreprises locales et déclenché une vague de protestations anti-gouvernementales.
(Source : Afriscoop, 6 août 2010)