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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2005 > Août > Téléphone : La cabine mobile fait le plein de clients

Téléphone : La cabine mobile fait le plein de clients

mercredi 17 août 2005

Télécentres/Cybercentres

Casquette bien vissée sur la tête, le poste de téléphone contenu dans un boîtier en bois collé à la hanche, El Hadj D., âgé d’à peine dix-huit ans et de taille moyenne, arpente chaque jour, les rues de la capitale à la recherche des clients. La chaleur qui enveloppe la ville et étouffe les gens au point de les obliger à rechercher de l’ombre pour s’abriter des rayons solaires, ne fait pas reculer El Hadj. Malgré la sueur qui perle sur son front et dégouline sur ses bras qu’il nettoie de temps à autre à l’aide d’une serviette accrochée à son cou, il fait sans se lasser, le tour du plateau et du marché Sandaga. C’est du téléphone qu’il vend ainsi à des clients qu’ils rencontrent à la volée. Maîtrisant parfaitement le circuit, il connaît les lieux dépourvus de télécentres, mais qui sont fortement fréquentés. Les devantures des hôpitaux, des bâtiments administratifs ou encore du tribunal sont ainsi ses zones de prédilection. De commerce facile, il a fini par conquérir les clients avec lesquels il entretient de très bons rapports. Depuis qu’il a commencé à travailler avec cet appareil, raconte-t-il, il fait chaque jour le tour de la ville pour permettre à ses clients de faire des appels toutes les fois qu’ils en éprouvent le besoin. “ Mais c’est au marché Sandaga où j’ai le plus de clients, puisque les commerçants ou les gens qui viennent faire leurs achats et qui ont besoin de donner des coups de fil le font à partir de mon appareil ”, explique El Hadj.

Cet appareil qui fonctionne grâce au réseau Gsm, est une nouveauté qui a permis d’inverser les rôles. Désormais, c’est le téléphone qui va à la rencontre des clients, contrairement à ce qu’ils avaient l’habitude de faire. De manipulation très facile, il suffit à l’utilisateur de décrocher le combiné et de composer le numéro pour avoir son interlocuteur au bout du fil. La seule différence avec les autres appareils classiques, c’est que les prix sont marqués sur un écran qui est incorporé en haut de l’appareil pour indiquer le nombre d’unités consommées par l’utilisateur.

Un commerce de proximité payant

Si l’on en croit le jeune El Hadj Fall, cette filière est porteuse. En effet, dit-il, les gens qui sont dans ce créneau gagnent beaucoup d’argent à condition de savoir cibler les emplacements où les clients ont le plus besoin de faire des appels. “ Et cette période de chaleur est favorable parce que la plupart des clients ont la paresse d’aller dans les télécentres et utilisent mon appareil plus que d’habitude, ce qui me permet d’écouler facilement mes unités au regard du nombre de clients que j’ai par jour ”, souligne-t-il.

Pour alimenter son appareil, révèle El Hadj, il achète auprès de la société qui vend ces téléphones, des cartes de crédit par lot de 50.000 Fcfa pour les 1000 unités. “ Pour le prix en gros, l’unité coûte 50 Fcfa. Pour avoir des bénéfices, je revends l’unité à 75 Fcfa ; ce qui fait que je gagne 25 Fcfa par unité ”, confie-t-il. Les exploitants obtiennent ainsi pour chaque lot de 1000 unités, une marge bénéficiaire de 25.000 Fcfa. Sur la durée de la vente d’un lot de 1000 unités, El Hadj soutient qu’il fait une semaine. Ainsi, El Hadj parvient-il à gagner en moyenne, 100.000 Fcfa par mois. D’autres vendeurs qui ont de très bons emplacements ou qui ont ciblé les quartiers populaires peuvent vendre jusqu’à 1500 ou 2000 unités par semaine. “ Je ne me plains pas parce que ce créneau est vraiment rentable. Il suffit d’y croire et de faire son travail comme il se doit ”, affirme El Hadj.

Un de ces collègues qui a pignon sur rue du côté de l’hôpital Le Dantec et qui n’a pas voulu révéler son nom, ajoute qu’“ avec ce petit boulot, il parvient à résoudre ses problèmes car les recettes lui permettent de subvenir aux besoins de sa famille ”. Il déclare ainsi vendre plus de 1500 unités par semaine. Quant à Ababacar D. qui préfère faire le tour des quartiers de la banlieue, indique que “ ce travail est pénible certes, mais qu’il est juteux d’autant qu’il parvient à écouler entre 1000 et 2000 unités tous les dix jours ”. Mais, précise-t-il, je ne m’accorde pas de jours de repos puisque je travaille même les jours fériés sauf pendant la Tabaski et la Korité où je pars au village passer la fête avec la grande famille.

En pleine rue ou à l’hôpital...

Si, au lieu de parcourir des distances interminables pour aller dans les cabines téléphoniques, les clients parviennent à passer des coups de fil sans quitter leurs lieux de travail, la plupart d’entre eux n’éprouvent que de la satisfaction par rapport à ces nouveaux services. “ Avec ce type d’appareil, nous n’avons plus besoin de laisser nos cantines pour aller téléphoner puisque nous pouvons désormais le faire sans nous déplacer ”, reprennent en chœur, des commerçants établis au marché Sandaga. Le seul problème que déplorent certains clients, c’est qu’avec ce genre d’appareil, ils dépensent moins en appelant un portable mais que pour un correspondant sur le fixe, l’usager est plutôt désavantagé. À part cet inconvénient, le “ télécentre mobile ” constitue une innovation majeure qui permet aux gens de téléphoner partout où ils se trouvent en payant le prix exact de la communication.

Outre le temps qu’ils gagnent avec cette nouvelle gamme d’appareils, les clients trouvent que les prix sont abordables. “ Je crois qu’il faut multiplier ce type d’appareils dans la ville pour que les gens puissent appeler partout où ils se trouvent ”, estime Abdoulaye F. qui a accompagné une malade à l’hôpital Abass Ndao.“ Je viens d’appeler chez moi pour leur dire l’état de santé de la tante qui vient d’être internée dans cet hôpital. Sans ce type d’appareil ici, je n’aurais pas pu le faire aussi rapidement parce que mon portable n’a plus de crédit ”, déclare-t-il.

Demba Nd., un candidat à l’immigration, rencontré aux alentours de la place de l’indépendance, se réjouit de cette innovation dont il avoue ignorer jusque-là l’existence. “ C’est une heureuse coïncidence que je viens de vivre. Parce que je voulais joindre ma sœur pour lui confirmer que mon problème de papiers est réglé et c’est exactement à cet instant où j’étais à la recherche d’un télécentre dans le coin que je tombe nez à nez sur ce garçon avec son téléphone en main. ”,

A l’origine, étaient les townships du Pays de Mandela

Selon Souleymane Ndao, directeur de la société Digital Net qui vend ces téléphones, “ cet appareil comporte un système d’exploitation et a une mémoire capable de stocker les informations, ce qui permet à l’utilisateur de contrôler le montant qui est en compte et ce qu’il a dépensé ”. Il fonctionne, dit-il, grâce au réseau Gsm avec une carte Sim qui permet de donner la ligne de téléphone à l’exploitant et comprend un écran qui fait office de taxaplus pour l’affichage des montants des communications. “ Il est comme un portable puisqu’il a un chargeur et quand il est alimenté, il a une autonomie de communication de 60 heures. Donc, pendant deux jours et demi, l’exploitant peut travailler sans avoir à le recharger ”, indique M. Ndao. Il peut également, ajoute-t-il, fonctionner dans une zone où il n’y a pas d’électricité parce qu’il peut être rechargé à partir d’une batterie de voiture de 12 volts ou de plaques solaires.

Pour ce qui est des conditions d’utilisation, les délais d’exploitation sont très courts et il peut être immédiatement opérationnel à l’achat. “ Pour travailler avec une cabine téléphonique mobile, on n’a pas besoin d’une ligne fixe et cela permet de s’affranchir de la location d’un magasin pour travailler, ce qui diminue les coûts d’exploitation et les charges ”, explique M. Ndao. En plus, assure-t-il, on peut utiliser une antenne extérieure ce qui permet d’amplifier le signal du réseau Gsm dans les zones ou le signal du réseau est faible et d’avoir une meilleure qualité de réception ”. Il possède également un contrôleur qui est un boîtier électronique pouvant être relié par un câble à un ou dix téléphones. “ Cet accessoire permet à l’exploitant de prendre le contrôle des postes à distance et d’effectuer les opérations de gestion du téléphone sans pour autant avoir à se déplacer ”, fait savoir M. Ndao.

Ce produit vient d’Afrique du Sud. “ En effet, après l’apartheid, il fallait connecter les townships qui n’avaient pas de téléphone et pour amoindrir les coûts de cette opération en évitant de tirer les câbles et installer des centrales, ils ont inventé cet appareil qui utilise le réseau Gsm, qu’on appelle dans ce pays -téléphone communautaire- et qui a permis de régler ainsi le problème de téléphone de dizaines de millions de noirs qui n’avaient pas accès à cet outil ”, renseigne M. Ndao.

Au Sénégal, fait remarquer notre interlocuteur, cet appareil s’est également montré très utile dans de nombreuses zones rurales.

Reportage de Félix NANKASSE

(Source : Le Soleil, 17 août 2005)

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