Téléphone- L’Etat paye 13 milliards par an : Le gescompte en appoint pour limiter les dégâts
jeudi 7 avril 2011
La mesure envisagée provient de l’ampleur des dégâts. En effet, en 2008, les auditeurs du Fonds monétaire international (FMI) avaient relevé que le coût de la facture téléphonique de l’Etat du Sénégal et de ses multiples démembrements s’était élevé à 37 milliards de francs CFA, au cours de cette année. Une information réaffirmée par une source gouvernementale proche du ministère de l’Economie et des Finances.
Pour limiter les dégâts, l’Etat a opté pour le système gescompte dans certains de ses démembrements, dont le building administratif qui abrite le gouvernement avec pas moins de 12 ministères et la Primature.
A en croire notre interlocuteur, la facture téléphonique de l’Etat du Sénégal sur le mobile atteint la somme de près de 13 milliards F Cfa. « C’est plus d’un milliard qui est dépensé mensuellement par le ministère de l’Economie et des finances pour payer les nombreuses factures téléphoniques des ministres, directeurs, chefs, ou attachés de cabinets, conseillers spéciaux de la présidence de la République, de la Primature et également des différents ministères.
A cela s’ajoutent les factures provenant des responsables et du personnel des agences. Ce qui donne à peu près une somme de 35 millions de francs par jour, qui sont tirés des Finances Publiques pour payer les différentes factures ».
A en croire une autre source, « l’Etat aujour dhui est incapable de donner le nombre de lignes téléphoniques mobiles dans les différents démembrements. Il y a même des ministres ou des directeurs généraux qui se paient deux, voire trois lignes, aux frais du contribuable. Parfois, des non-agents de la Fonction Publique ou de simples amis des ‘hauts d’en haut’ disposent de lignes parfois illimitées, pour des communications téléphoniques. Mais comme c’est le contribuable qui paie, cela ne semble pas déranger et on peut communiquer des heures et des heures avec son correspondant.
Le gescompte comme remède
Pour limiter les dégâts, l’Etat procéde au gescompte dans certains bureaux notamment dans le building administratif qui abrite le gouvernement. Parce que dans chaque palier, il y a deux ministères avec pas moins de 16 bureaux chacun. Ils sont tous équipés de téléphones fixes. Avec ce système, informe un agent du ministère des Finances, pour deux mois, une barre est fixée. Et quand elle est épuisée, le téléphone n’est plus disponible. Certains agents des ministères que nous avons eu à contacter, trouvent ce système de gescompte peu performant. Parce qu’avancent-ils, « il fait à peine deux semaines au regard des urgences téléphoniques. Et une fois épuisé, nous sommes obligés d’utiliser nos propres moyens pour le travail administratif ».
La facture téléphonique de l’Etat du Sénégal selon une source gouvernementale, s’est élevée à 37 milliards Francs CFA en 2008 [1].
Ainsi, les opérations de contrôle au sein de l’administration, ont révélé que rien que la facture de téléphone annuelle de l’Etat varie entre 10 et 12 milliards F Cfa, rien que pour les téléphones portables. « Si l’on ajoute les coûts des appels sur téléphone fixe, cette facture est estimée à 25 milliards de F Cfa ». Il informe que pour la plupart de temps, l’Etat est obligé de faire de la compensation avec les dividendes, pour couvrir ses dépenses en téléphone. C’est ainsi informent nos interlocuteurs, l’Etat à opté dans une certains mesure, le système B.
Sékou Dianko Diatta
(Source : Rewmi, 7 avril 2011)
[1] Selon l’hebdomadaire Nouvel Horizon n°667 en date du 10 avril 2009