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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2008 > Novembre > Télécommunications : Pourquoi l’Afrique est si rentable

Télécommunications : Pourquoi l’Afrique est si rentable

dimanche 30 novembre 2008

Politiques africaines

France Télécom, MTN, Vodafone, Zain... l’intérêt des groupes internationaux pour le continent ne se dément pas. Et pour cause : leurs performances financières y sont meilleures qu’en Amérique latine et même qu’en Chine. Pour le moment.

La nouvelle est tombée le 20 octobre : Orange s’installera bientôt dans un nouveau pays en Afrique, l’Ouganda. Pour ceux qui suivent le groupe français de télécommunications, désormais présent dans quinze pays africains, ce nouveau développement est tout sauf une surprise. Marc Rennard, son patron Afrique, répète à l’envi sa volonté d’étudier toutes les opportunités de croissance externe sur le continent... Comme lui, un nombre croissant d’opérateurs internationaux étudient à la loupe les télécoms africaines et les opportunités de croissance considérables qu’elles présentent. Fin 2007, le taux de pénétration du mobile sur l’ensemble du continent était de 29,7 %, cachant des écarts importants entre des pays très équipés, comme l’Afrique du Sud (95 %) ou la Libye (89,4 %), et d’autres très en retard, comme le Burundi (2,5 %) ou l’Éthiopie (2,4 %). Ces derniers représentent autant de marchés potentiels immenses : amener l’Éthiopie à un taux de pénétration de 10 % représente près de 8 millions de clients !

Autre point en faveur du continent : « En Afrique, presque tous les opérateurs sont très rentables », explique Christopher Hartland-Peel, du cabinet londonien Exotix. En desservant en priorité les zones urbaines, et compte tenu de la quasi-absence de lignes fixes, le GSM a rapidement séduit un grand nombre de clients pour un investissement en infrastructures limité. D’où la très forte rentabilité qu’affichent la plupart des opérateurs africains.

Même le Zimbabwe fait mieux !

Certains brillent particulièrement au palmarès des profits. Orascom Telecom Algérie (OTA) figure tout en haut de la liste : la filiale du groupe égyptien a dégagé en 2007 une marge opérationnelle (ou marge d’Ebitda, lire ci-contre) de 63,1 %. La même année, celle de Sonatel, le numéro un sénégalais et filiale de France Télécom, atteignait 56,2 % et celle d’Econet Wireless 61,7 % au Zimbabwe, sans doute l’un des marchés les plus difficiles au monde. Par comparaison Vodafone UK, leader du marché britannique, présente une marge d’Ebitda de 26,4 %. En France, SFR, qui affiche la marge d’Ebitda la plus élevée, annonce 40 %. Aux États-Unis, le leader AT&T se contente de 35,8 %. À l’aune de cet indicateur, l’Afrique est bel et bien une source de forte rentabilité.

Tous les leaders n’affichent cependant pas des marges aussi élevées que celle d’OTA. Le groupe Orascom dans son ensemble, comme Safaricom au Kenya, MTN au Nigeria ou encore Maroc Télécom, « se contente » de 45 %. Si tous sont rentables, seuls ceux qui dominent leur marché, avec des parts de marché supérieures à 60 %, sont capables de dégager des marges opérationnelles records. Ainsi, en Tunisie, Tunisiana a réalisé en 2007 une marge d’Ebitda de 49,8 %. Un chiffre en ligne avec ceux qui sont affichés dans d’autres pays en développement. En Colombie, où le marché est l’un des plus dynamiques au monde, le leader Comcel devrait ainsi atteindre en 2010 une marge d’Ebitda supérieure à 50 %. China Mobile, le numéro un chinois avec 436 millions de clients, a réalisé en 2007 une marge d’Ebitda de 54,3 %, presque comparable à celle de la Sonatel sénégalaise. Côté indien, la comparaison avec l’Afrique est tout aussi partagée : si Bharti Airtel affiche une marge opérationnelle comparable à celle de MTN, mais inférieure à celles de Sonatel ou Safaricom, il enregistre en revanche un ROE (taux de rentabilité du capital) plus élevé, à 38 %, contre 22 % pour MTN. Le ROE, qui est généralement très bon chez la plupart des opérateurs africains, est lui aussi un solide indicateur de performance financière : « Sur ce plan, les télécoms indiennes sont les plus rentables du monde », témoigne N.K. Goyal, président de la Communications & Manufacturing Association of India.

Tassement de l’activité

Au final, la plupart des opérateurs africains affichent, malgré des marchés nettement plus petits, des niveaux de rentabilité souvent supérieurs à ceux enregistrés par leurs homologues asiatiques ou latino-américains. Mais cette supériorité pourrait ne pas durer longtemps : les derniers résultats semblent indiquer un tassement progressif. La marge opérationnelle de Safaricom est ainsi passée de 52,2 % en 2006 à 45,9 % en 2008. Celle de la Sonatel a baissé de 60,3 % à 56,2 % en un an. Des mouvements qui s’expliquent par l’accroissement de la concurrence, qui tend à grignoter les parts de marché et qui impose des efforts sur les tarifs pour, au minimum, stabiliser la clientèle. Résultat, « les prix diminuent de 10 % hors inflation en moyenne tous les ans », souligne Christopher Hartland-Peel. Au Nigeria, « les majors ont connu des Arpu [chiffre d’affaires moyen par usager] très élevés les premières années, de 1999 à 2004 ou 2005, explique Fola Fagbule, analyste à Afrinvest West Africa. La concurrence provoque petit à petit une baisse de cet indicateur. » Dans les autres pays africains, le tassement se confirme : OTA a vu son Arpu diminuer de 6,9 % entre 2006 et 2007. Celui de Maroc Télécom a reculé de 8,2 % au premier semestre 2008 par rapport à la même période de l’année précédente. Selon toute vraisemblance, les performances devraient continuer à se réduire à mesure que la concurrence grandira. Et d’autres éléments pourraient accélérer le processus, notamment l’arrivée à saturation des zones urbaines, bien couvertes et affichant des taux de pénétration élevés. Le principal réservoir de croissance de la clientèle pour les opérateurs se trouve désormais dans les zones rurales, plus difficiles et donc plus coûteuses à couvrir. Pour maintenir toutefois leurs niveaux de rentabilité, les opérateurs africains devront compter sur le développement de nouveaux segments, notamment la commercialisation de services à plus forte valeur ajoutée (vidéo, chat, etc.) mais aussi Internet, qui va voir s’affronter opérateurs mobiles et opérateurs du fixe.

Frédéric Maury

(Source : Jeune Afrique, 30 novembre 2008)

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