Télécommunications en Afrique de l’Ouest : La Cedeao pour un marché intégré dès 2007
vendredi 15 avril 2005
Le secrétariat exécutif de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) veut parvenir à ériger la zone ouest-africaine en marché un commun des Technologies de l’information et de la communication (Tics) dès l’année 2007. L’information a été donnée par le docteur Raphael Koffi, représentant du secrétariat exécutif de la Cedeao en marge de la troisième Assemblée générale annuelle de l’Association des régulateurs de télécommunications de l’Afrique de l’Ouest (Artao) ouvert depuis hier, jeudi 14 avril 2005, à Dakar.
La région de la Cedeao est la moins développée en Afrique en termes d’infrastructure de technologie de l’information et de la communication et en termes de déploiement de service. Selon le président de l’Association des régulateurs de télécommunications de l’Afrique de l’Ouest (Artao), M. Ernest « il devient avantageux que les pays de l’Afrique du sub du Sahara travaillent ensemble, pour visualiser et trouver des solutions pragmatiques sur comment faire pour avancer notre sous-région ». Pour le secrétariat exécutif de la Cedeao, l’alternative qui s’impose c’est de mettre en place un marché commun d’ici 2007. Selon le docteur Raphael Koffi, la Cedeao va veiller à l’élaboration de directives régionales que chaque pays doit mettre en place. Pour lui, « il convient d’avoir une vision et une politique commune afin d’attirer le maximum d’investisseurs dans la sous-région ». La mise en place d’un marché commun nécessite l’harmonisation des différentes politiques. Ce qui nécessite un préalable consistant à bien définir les potentialités. « Le marché des Tics de la sous-région est mal connu car il n’existe pas de données et d’informations précises ». Afin de rectifier le tir, la Cedeao, avec l’appui de la Banque mondiale, est en train de mettre en place une base de donnée sur le marché. Ce qui, d’après Raphael Koffi, veillera également à la sécurisation des réseaux entre les pays.
Pour le représentant du Bureau de développement des télécommunications (Bdt), Bassave B. Seydoux, le contexte actuel de l’évolution de la société de l’information nécessite la préparation des acteurs africains à la migration annoncée des réseaux traditionnels actuels vers ce qu’on appelle les réseaux de la prochaine génération (Ngn). Les autorités sénégalaises semblent intégrées cette initiative de la Cedeao. Selon le directeur de cabinet du ministre des postes, des télécommunications et des Ntics, « le Sénégal pour sa part, se réjouit des initiatives de la Cedeao pour harmoniser les politiques réglementaires et les cadres de régulation. Ce qui sont des préalables indispensables pour créer un climat propice aux affaires et attirer les investissements pour le développement des Tics ».
L’Artao dont les membres sont les régulateurs connus des télécommunications au niveau de la Cedeao est parvenue à la décision consensuelle de mettre en place un forum devant faciliter le processus d’harmonisation en vue de créer un marché intégré des télécommunications en Afrique de l’Ouest. Elle ouvre également à favoriser l’échange d’expériences et d’informations, à proposer des solutions aux problèmes communs et de dresser les contours futurs du développement des télécommunications en Afrique de l’Ouest. La volonté de la Cedeao sera accompagnée par le plan d’action stratégique 2005-2008 de l’Artao qui sera présenté au terme de sa troisième assemblée générale annuelle.
Bacary DABO
(Source : Sud Quotidien, 15 avril 2005)