Technologies de l’information et de la communication en Afrique : Le Sénégal se veut être un modèle de promotion de la jeune fille dans les Tic
vendredi 25 novembre 2011
Au cœur du programme Solidarité numérique, de l’i commerce, du portail ‘Girls in Ict’ ou encore du nouveau Plan d’action national du Sénégal, les filles et femmes doivent être insérées davantage dans le secteur des Tic. En plein boom, ce domaine d’activités économiques a besoin d’elles pour booster la croissance.
Convié à prendre part à la réunion de Genève du 27 octobre dernier sous l’égide du Conseil des télécommunications, le Sénégal s’est révélé être le seul pays africain à participer à ce panel sur ‘les filles dans les Technologies de l’information et de la communication (Tic)’. Son programme proposé sous la forme du Plan d’action national de la Résolution 70 de l’Union internationale des télécommunications (Uit) a été ‘largement apprécié sur le plan international’, explique la déléguée du Sénégal à Genève, Biti Lokho Ndiaye. Ce plan, présenté hier à Dakar, et structuré autour d’un fonds d’insertion socio professionnelle des filles dans les Tic fait, en effet, partie du ‘combat initié par le gouvernement pour combler le gap qui nous sépare des autres pays dans le domaine des Tic’, précise le conseiller technique au ministère de la Communication, Mamadou Moustapha Seck.
Et pour accompagner le plan, une campagne de sensibilisation sera lancée, d’ici janvier, nous apprend Biti Lokho Ndiaye. Il s’agit de sensibiliser les élèves, parents d’élèves, professeurs... pour que, dès leur cursus scolaire, les jeunes filles ne soient pas désorientées des filières scientifiques trop souvent réservées aux hommes, selon la déléguée. Ainsi, en plus de cette politique de sensibilisation, ‘l’Uit a mis en place un portail pour aider les filles à trouver les renseignements dont elles ont besoin, en termes de bourses, formations, stages, concours, prix, camps de technologie, réseaux en ligne...’.
Dressant également le portrait de femmes qui ont réussi dans ce secteur en pleine émergence, le portail est incitatif pour que les femmes décident enfin de s’y engager. D’autre part, Astou Diouf, décrit l’organisation en ‘i commerce’ qui fait partie du plan. Car ‘les femmes, une fois formées, ont envie d’être en réseau dans les domaines divers. Donc pourquoi ne pas les accompagner dans le domaine des Tic avec ce plan d’action ?’, interroge Astou Diouf. Objectif de ce réseau interactif : communiquer avec d’autres acteurs, rendre visibles les produits de ces femmes qui pourraient être exportés sur le marché international, leur permettre d’échanger entre elles et avec des partenaires de Petites et moyennes entreprises...
Et parce que le plan a un caractère ‘multisectoriel’, le ministère de la Jeunesse a mis également la main à la pâte. Khalifa Ndour décrit, en effet, le programme Solidarité numérique jeunes, conçu par le Centre national d’information jeunesse du ministère de la Jeunesse depuis 2002. Articulé autour de trois modules, ce programme vise, par un dispositif de solidarité entre jeunes déjà formés et diplômés et jeunes sans formation, à détecter et encadrer des jeunes adolescents intéressés par les Tic. Ainsi, en leur fournissant des opportunités, le programme vise à insérer 1000 adolescents de tout le Sénégal sur cinq ans dans les e-métiers.
Revenant sur le contexte mondial caractérisé par une demande croissante dans le domaine des Tic, des perspectives professionnelles et notamment une offre de 700 mille postes vacants par l’Union européenne d’ici à 2015, Biti Lokho Ndiaye rappelle la pertinence et l’importance des femmes comme moteur de croissance dans ce secteur. ‘Elles ont un impact positif sur la croissance’, affirme-t-elle, en s’appuyant sur des rapports statistiques de la Banque mondiale. Ce, notamment grâce à leur capacité à innover, précise la conseillère technique.
Anaïs Tankam
(Source : Wal Fadjri, 25 novembre 2011)