Tchad : Moov Africa fait mieux qu’Airtel pour une qualité de service insuffisante
mardi 4 novembre 2025
Le marché tchadien des télécommunications est dominé par deux opérateurs, Moov Africa et Airtel, qui se partagent environ 12,5 millions d’abonnés. Ces derniers dénoncent régulièrement la mauvaise qualité des services fournis.
L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes du Tchad (ARCEP) a rendu publics, le lundi 3 novembre, les résultats du 15ᵉ audit national de la qualité des services télécoms. Sur une note de 200, Moov Africa a obtenu 123,86 points, contre 98,35 pour Airtel.
« De cette campagne d’inspection, il en découle que la plupart des équipements des deux opérateurs sont défaillants, les maintenances inadéquates, des problèmes dans le système d’alimentation énergétique et même des sites complètement hors service dans certaines contrées », indique le régulateur dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
Selon le directeur général de l’ARCEP, Haliki Choua Mahamat (photo, à gauche), cet audit est le premier à couvrir l’ensemble du territoire national. Les équipes techniques ont parcouru plus de 10 000 km et réalisé 563 points de mesure, statiques et dynamiques, dans 77 villes et sur les principaux axes routiers, entre le 15 septembre et le 17 octobre. Les tests ont porté sur la couverture (2G, 3G, 4G), la qualité des appels, des SMS et de l’accès à Internet.
L’audit intervient dans un contexte où « les communications électroniques sont décriées par les consommateurs sur l’ensemble du territoire national », selon l’ARCEP. « Passer un appel téléphonique ou accéder à Internet reste difficile, voire impossible », a-t-elle ajouté.
Bien que des recommandations aient été formulées pour améliorer la couverture et la qualité des services, aucune mesure coercitive n’a encore été annoncée. Pourtant, le régulateur avait initialement affirmé que cet audit servirait à « contraindre les opérateurs à améliorer la qualité de service ». De nombreux consommateurs avaient même proposé plusieurs mesures : amendes dissuasives en cas de non-respect des engagements, délais courts pour la remise en conformité, voire le retrait des licences au profit d’acteurs capables de couvrir efficacement le territoire.
Par ailleurs, la loi tchadienne sur la régulation des communications électroniques prévoit qu’un opérateur défaillant peut être mis en demeure de se conformer à la réglementation dans un délai de trente jours, sous peine d’une amende pouvant atteindre 5 % de son chiffre d’affaires annuel, voire le double en cas de récidive. Elle autorise en dernier recours des mesures plus lourdes comme la suspension, la réduction de la durée ou le retrait définitif de la licence.
Pour rappel, en septembre 2023, l’ARCEP avait déjà infligé une amende de 5 milliards FCFA (8,8 millions USD) à Airtel Tchad pour non-respect de ses engagements d’investissement. Plus de deux ans plus tard, la qualité de service reste un problème majeur. L’opérateur a toutefois annoncé en septembre dernier un plan d’investissement de 50 milliards FCFA pour améliorer la qualité de son réseau d’ici juin 2026.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 4 novembre 2025)
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