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Tchad : après le retour des réseaux sociaux, l’heure du bilan

jeudi 25 juillet 2019

Liberté d’expression/Censure de l’Internet

Depuis le 13 juillet 2019, les Tchadiens ont de nouveaux librement accès à Facebook, WhatsApp, Twitter et autres. Il leur aura fallu attendre 472 jours, parsemés de nombreuses batailles, pour jouir à nouveau de ces technologies. Passé l’euphorie du moment, il reste à évaluer le bilan de ces quinze mois de privation.

C’est avec des acclamations que les Tchadiens, particulièrement les jeunes, participants au tout premier forum numérique du pays- organisé du 11 au 13 juillet 2019 à N’Djamena- ont appris le déblocage de l’accès aux réseaux sociaux dans le pays de la bouche du président de la République, Idriss Deby.

La grande émotion exprimée à l’annonce de cette nouvelle, a suffi pour traduire l’importance que les internautes tchadiens accordent à ces moyens de communication qui ne servent plus simplement à discuter avec des amis, mais également à former des chaînes de sensibilisation, à initier des mobilisations citoyennes ou des dénonciations publiques de pratiques de corruption ou d’abus de pouvoir.

La grande émotion exprimée à l’annonce de cette nouvelle, a suffi pour traduire l’importance que les internautes tchadiens accordent à ces moyens de communication.

Même Facebook s’est réjoui de cette nouvelle à travers sa direction Afrique qui a salué « la décision des autorités tchadiennes, qui ne peut qu’être bénéfique à la population et à l’économie du pays ».

En vigueur depuis la fin mars 2018, le blocage des réseaux sociaux s’était, selon le chef de l’Etat, imposé dans un souci de sécurité nationale. Selon Idriss Deby, le contexte de menaces terroristes l’obligeait à prendre cette mesure. Cette restriction, au-delà de son impact social, a également eu une influence sur les performances financières du marché télécoms et sur l’attractivité du Tchad à l’international.

Le marché télécoms

Etant déjà l’un des marchés télécoms les plus difficiles d’Afrique, avec son faible taux de pénétration du mobile et de la data (48% et 5% respectivement selon le 2019 Digital Report de We are social et Hootsuite, publié en janvier 2019) en plus de la qualité de service qui demeure décriée par les consommateurs, la restriction d’accès aux réseaux sociaux est venue réduire davantage les opportunités d’affaires des sociétés télécoms sur le segment de la data déjà fragile.

Bien que l’accès aux réseaux sociaux ne représente pas la principale activité génératrice de revenus sur le segment de la data, et que son impact sur le marché de l’Internet puisse ne pas être aussi important que le mailing, le streaming et les autres services à valeur ajoutée, il faut tout de même souligner que le contrecoup du blocage n’a pas été négligeable. Au cours de l’année 2018, le nombre d’utilisateurs des réseaux sociaux a reculé de 54%, soit 150 000 utilisateurs qui ont abandonné ces plateformes.

Au cours de l’année 2018, le nombre d’utilisateurs des réseaux sociaux a reculé de 54%, soit 150 000 utilisateurs qui ont abandonné ces plateformes.

Parmi le reste d’utilisateurs, une portion des près de 130 000 restants a été contrainte de ruser pour accéder à leur plateforme d’échange. Les populations installées aux frontières du pays ont par exemple pu contourner la restriction en s’abonnant à l’un des réseaux camerounais. Pour les populations installées à l’intérieur du pays, les réseaux privés virtuels (VPN) se sont avérés la seule solution, à défaut de cesser toute activités. Mais, du fait de la gourmandise de ces outils en connectivité, les utilisateurs de réseaux sociaux ont souvent payé plus cher pour un temps de connexion réduit. La frustration suscitée par cette situation, exacerbée par l’échec des nombreuses actions entreprises pour briser ce blocage, a amené les consommateurs à bouder les opérateurs télécom qui ont finalement vu leurs prévisions financières chuter.

Au terme de l’année 2018, l’opérateur de téléphonie mobile Airtel Tchad a ainsi enregistré un chiffre d’affaires en recul de près de 21% par rapport à l’année 2017. Il est passé de 72,202 milliards Fcfa au 31 décembre 2017 à 60,140 milliards Fcfa au 31 décembre 2018. Le résultat net a aussi chuté, passant de 4,483 milliards Fcfa en 2017 à 2,227 milliards Fcfa en 2018. Même le volume fiscal réglé à l’Etat a reculé. Il est passé de 16,545 milliards Fcfa en 2017 à 11,505 milliards Fcfa en 2018.

Au terme de l’année 2018, l’opérateur de téléphonie mobile Airtel Tchad a ainsi enregistré un chiffre d’affaires en recul de près de 21% par rapport à l’année 2017.

Pour ce qui est de l’opérateur de téléphonie mobile Tigo Tchad, il est clair que les difficultés rencontrées par son concurrent ont été les mêmes pour lui au cours des quinze mois de blocage des réseaux sociaux. Bien que le rapport financier du groupe Millicom International Cellular (MIC) pour 2018 ne dévoile pas les performances financière de la filiale, cette situation, qui est venue s’ajouter aux contraintes en infrastructures télécoms, fiscales et sécuritaires, a sans doute participé à la décision de MIC de vendre à Maroc Telecom et d’avancer ainsi vers sa sortie totale du marché africain.

Une image davantage écornée

La restriction d’accès aux réseaux sociaux au Tchad, elle est actuellement la plus longue jamais imposée par un Etat sur le continent. Elle est venue s’ajouter aux autres restrictions des libertés sur Internet déjà initiées par le gouvernement tchadien dans le passé, diffusant à l’international l’image du Tchad comme d’un pays liberticide.

Pendant près de 15 mois, le pays a été la cible d’une multitude d’organisations de défenses des droits de l’homme, de la liberté d’expression, de journalistes, de consommateurs de services télécoms etc, qui n’ont cessé de porter le cas tchadien à l’attention de la communauté internationale. 80 d’entre elles ont d’ailleurs signé une pétition dans laquelle elles soutenaient que la perturbation des réseaux au Tchad est une violation flagrante de la résolution de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, qui reconnaît l’importance d’Internet pour faire progresser les droits de l’homme et des peuples en Afrique, en particulier le droit à la liberté d’information et d’expression ; et condamne également la nouvelle pratique des États parties d’interrompre ou de limiter l’accès aux services de télécommunication tels que l’Internet, les médias sociaux et les services de messagerie.

Internet Sans Frontières (ISF) étaient aussi de la bataille. L’organisation, en plus de soutenir des actions juridique au Tchad, a engagé cinq mois de protestation internationale en ligne et hors ligne, à Paris et à N’Djamena du 19 janvier au 19 juin 2019.

Malgré toutes ces récriminations, il n’est pas exclu que le blocage des réseaux sociaux refasse surface au Tchad.

Lors du forum « Tchad Numérique », le président Idriss Deby a déclaré à la clôture des travaux que « pour un pays comme le Tchad qui a connu des heures sombres dont personne ne souhaite la résurgence, il n’est pas admissible que l’Internet en tant que moyen de communication et de diffusion de l’information soit détourné à des fins malveillantes par certains individus animés d’intentions funestes pour la paix sociale et l’unité nationale ».

Muriel Edjo

(Source : Agenceecofin, 25 juillet 2019)

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