Les Technologies de l’information et de la communication occupent aujourd’hui une place très importante dans le développement socio-économique d’un pays.
Selon le rapport 2015 de l’UIT pour mesurer la société de l’information, ce sont les pays en développement qui enregistrent les taux de croissance les plus élevés non seulement pour l’indice IDI général, mais également pour les sous-indices accès et utilisation. Dans de nombreux pays, les abonnements au cellulaire mobile ont fortement augmenté depuis 2010, tandis que le taux de pénétration des abonnements à la téléphonie fixe a chuté ou stagné.
Afrique, la croissance dynamique de l’accès et l’utilisation d’Internet
Selon toujours ledit rapport, dans beaucoup de pays, on relève également une forte augmentation du pourcentage des ménages équipés d’un ordinateur et de ceux disposant d’une connexion à l’Internet. Certains pays ont réalisé des progrès non négligeables en matière de largeur de bande Internet internationale par internaute, ce qui illustre l’importance croissante du rôle joué par la qualité d’accès sur le marché général de l’Internet. La croissance dynamique du sous-indice d’utilisation est particulièrement due à l’indicateur relatif au large bande mobile, qui a connu la plus forte progression de tous les indicateurs de l’indice. Globalement, le taux de pénétration du large bande mobile est passé de 11,5 pour 100 habitants en2010 à 37,2 en 2015, mais les situations nationales reflètent une progression très disparate.
Bien que démarrant en 2010 sur des résultats beaucoup plus bas, l’Afrique a connu depuis lors la croissance la plus dynamique pour les indicateurs relatifs aux abonnements au cellulaire mobile et à la largeur de bande Internet internationale par internaute.
Que devons-nous faire de l’accès et de l’utilisation Internet ?
Aujourd’hui, l’Afrique doit participer à la production de contenus sur Internet et de logiciels d’usage national et international. Notre pays, le Sénégal (132/167 classement mondial IDI et 11/37 en Afrique en 2015 source UIT), dispose d’énormes potentielles en manière de ressources humaines mais traine encore aussi dans l’accès que dans l’utilisation des TIC. De mon point de vue, l’émergence tant attendue de notre pays, ne pourra pas se faire sans une bonne politique du secteur tertiaire (un secteur qui intègre les services et le commerce). Il existe aujourd’hui des outils technologiques et des méthodes pédagogiques permettant de bien positionner l’utilisation des TIC dans la politique nationale d’émergence.
L’article que nous avons publié sur l’incivisme en 2014, nous pousse à approfondir vos recherches afin de proposer des solutions pour éveiller la conscience de la jeunesse sénégalaise. Les résultats nous orientent vers la production de contenus (digne de nom) et vers la mettre en place une plateforme de sensibilisation et de certification des compétences sur la citoyenneté, les valeurs et l’entreprenariat. Au Sénégal, le numérique joue plus un rôle de support de médiatisation (surtout avec les publication sur les réseaux sociaux) que de médiation (formation) alors que cela ne devrait pas être le cas.
Dans les pays développés, le tertiaire est de loin le secteur le plus important en nombre d’actifs occupés. Selon la définition de l’OIT, la population active occupée représente les personnes faisant partie de la population active, à l’exception des chômeurs. Dans cette population active, au niveau des pays développés, le tertiaire est de loin le secteur le plus important. Nous devons plus miser sur la médiation que sur la médiatisation dans l’usage des TIC.
Dans un pays comme le nôtre, les technologies de l’information et de la communication doivent servir de bouclier pour pouvoir survivre face à cette ouverture des portes virtuelles du monde. Pour réaliser ce projet, nous devons promouvoir l’entreprenariat et les valeurs : Le Travail et l’Ethique dans un patriotisme sincère.
Pour la promotion de l’entreprenariat et des valeurs (morales et civiques), le recours aux TIC serait d’une importance capitale. En plus des réseaux sociaux nationaux (si on dispose), nous souhaitons qu’il soit mis en place une plateforme nationale parascolaire de formation sur la promotion des valeurs que sont la prohibé, l’éthique, le respect de l’autrui, la solidarité, le partage, etc. Elle nous permettra aussi de valider les compétences de citoyenneté et de leadership. Les jeunes pourront imiter les comportements d’un citoyen modèle dans des situations d’apprentissage utilisant des simulateurs. Des activités pédagogiques, d’usage pratique, pourront être conçues pour identifier un bon ou un mauvais citoyen. Les acteurs seront aussi évalués et suivis dans un cadre réel pour pouvoir certifier leurs connaissances, leurs comportements et leurs compétences morales, civiques et de leadership.
« Si vous voulez réussir, il faut ouvrir de nouvelles voies et éviter les chemins empruntés par les promesses de réussite ». John Rockefeller
Modou Fall
Ingénieur Informaticien à l’UCAD
(Source : Dakar Actu, 18 août 2017)