OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2020 > Avril 2020 > Surveillance numérique pour combattre le COVID-19 : Opacité gouvernementale (…)

Surveillance numérique pour combattre le COVID-19 : Opacité gouvernementale au Sénégal

dimanche 19 avril 2020

Données personnelles

Dans les principes fondamentaux de la société de l’information au Sénégal, celui de sécurité vise à garantir les droits fondamentaux des personnes et les droits sur les biens. (Article 6 de la LOI n° 2008-10 du 25 janvier 2008 portant loi d’orientation sur la Société de l’Information).

En d’autres termes, il ne peut être mis en place au Sénégal, au nom de la sécurité, un dispositif numérique qui remette en cause le respect du droit à la vie privée, y compris la confidentialité des communications et la protection des droits et libertés à l’égard de tout traitement de données à caractère personnel.

Sur le fondement de cette exigence légale, ASUTIC, en sus, de la signature de la déclaration conjointe de plus de 100 organisations de la société civile, appelle le Gouvernement du Sénégal, au moment ou les foyers de contamination au virus se multiplient dans le pays (cas communautaires), à recourir aux technologies de surveillance numérique dans le respect des droits humains.

Pour lutter contre le COVID-19, de nombreux pays font recours aux technologies numériques de surveillance des populations.­ Parmi celles-ci, le « ­contact-tracing­ », appelé aussi « ­backtraking­ » ou traçage numérique qui consiste à collecter et traiter les données des appels téléphoniques et de géolocalisation GPS des téléphones mobiles pour retracer les mouvements des individus testés positifs au Covid-19.

Ainsi, il est possible, non seulement, d’identifier les­ cas contacts qui doivent être mis en quarantaine de toute urgence, mais aussi de détecter les zones à risque où le virus pourrait se propager.

Les fondements juridiques ne font pas défaut au Sénégal pour justifier la mise en œuvre d’une telle technologie numérique d’identification des personnes ayant été au contact de personnes infectées.

En effet, la loi n° 2016-33 du 14 décembre 2016 relative aux Services de renseignement, votée dans le cadre de la lutte antiterroriste, permet au Gouvernement de surveiller la population pour notamment faire face aux menaces contre la sécurité et les intérêts fondamentaux de la Nation.

Même si une crise sanitaire n’est pas mentionnée explicitement, une menace contre les intérêts fondamentaux de la Nation, peut justifier aux yeux du Gouvernement le recours aux dispositifs techniques prévues par la loi de 2016.

En outre, les articles 90-11 et suivants de la loi n° 2016-30 du 08 novembre 2016 portant Code de procédure pénale mais aussi l’article 20 de la loi n°2018-28 du 12 décembre 2018 portant Code des Communications électroniques permettent au Gouvernement d’exiger la transmission par les opérateurs de téléphonie mobile des données de géolocalisation de leurs clients, sans le contrôle ou l’autorisation préalable d’un juge.

Cette collecte de données personnelles, par la mise en œuvre de ce cadre légal, serait, de surcroît, conforme à la loi n° 2008-12 du 25 janvier 2008 portant sur la Protection des données à caractère personnel.

En effet, les données de santé que révélerait une telle surveillance numérique des populations, peuvent bien être traitées, d’abord pour motifs qu’elles sont « nécessaires à l’exécution d’une mission d’intérêt public », article 41, alinéa 9 et ensuite qu’elles sont « ­nécessaires à la promotion et à la protection de la santé publique y compris le dépistage­ », article 43, alinéa 5.

Ainsi, tous les éléments juridiques sont déjà mis en place pour permettre au Gouvernement d’user de ces pouvoirs de surveillance, pour identifier les personnes ayant été en contact avec les personnes porteuses du virus.

Toutefois, nous n’avons, à ce jour, aucune information officielle permettant d’affirmer l’utilisation de ces pouvoirs démesurés de surveillance des populations, conférés par l’Assemblée Nationale depuis 2016, dans le cadre de la lutte contre le COVID-19.

Pour autant, la communication par le Ministère de la Santé du Sénégal du nombre de cas contacts suivis, qui étaient de 1875 au 15 avril 2020, révèle que la stratégie du traçage numérique a été adoptée par les autorités, en sus, du suivi de contacts traditionnel.

Aussi, se pose la question de la mise en place d’un tel dispositif de collecte et de traitement des données personnelles de géolocalisation à des fins de santé publique, sans risquer un impact disproportionné sur les droits humains, en particulier, sur la confidentialité et la vie privée des citoyens.

Il nous faut être particulièrement vigilant pour limiter le potentiel intrusif de ce dispositif pour préserver l’équilibre entre les droits individuels et l’intérêt général et mais surtout éviter le risque d’entrer dans une nouvelle ère de surveillance numérique invasive des citoyens.

D’abord, le Gouvernement du Sénégal doit se garder de penser que le numérique va tout résoudre, et ensuite, il doit s’inspirer du succès de pays démocratiques plutôt que de faire du copier-coller de mesures en provenance de pays totalitaires ayant des sociétés complètement différentes.

Cependant, le Gouvernement du Sénégal n’informe jamais la population quant à la façon dont il utilise concrètement ce cadre légal de surveillance, une totale opacité est entretenue.

Aussi, il doit s’engager à faire immédiatement la transparence sur toutes les mesures de surveillance numérique de la population mises en œuvre ou qu’il compte mettre en œuvre pour lutter contre la propagation du COVID-19.

Ainsi, elles seraient dûment examinées par les citoyens, pour limiter les risques d’abus qui découleraient des pouvoirs exorbitants que lui confère ce cadre légal, en attendant que les lois votées depuis 2016 au Sénégal, attentatoires aux droits numériques, soient battus en brèche.

Fait à Dakar, le 19/ 04 / 2020
Le Président Ndiaga Guèye

(Source : ASUTIC, 19 avril 2020)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4543/5132 Régulation des télécoms
  • 378/5132 Télécentres/Cybercentres
  • 3473/5132 Economie numérique
  • 1901/5132 Politique nationale
  • 5132/5132 Fintech
  • 548/5132 Noms de domaine
  • 1872/5132 Produits et services
  • 1591/5132 Faits divers/Contentieux
  • 776/5132 Nouveau site web
  • 5026/5132 Infrastructures
  • 1775/5132 TIC pour l’éducation
  • 207/5132 Recherche
  • 270/5132 Projet
  • 3501/5132 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1903/5132 Sonatel/Orange
  • 1644/5132 Licences de télécommunications
  • 349/5132 Sudatel/Expresso
  • 974/5132 Régulation des médias
  • 1276/5132 Applications
  • 1093/5132 Mouvements sociaux
  • 1662/5132 Données personnelles
  • 158/5132 Big Data/Données ouvertes
  • 626/5132 Mouvement consumériste
  • 372/5132 Médias
  • 697/5132 Appels internationaux entrants
  • 1696/5132 Formation
  • 117/5132 Logiciel libre
  • 2302/5132 Politiques africaines
  • 1012/5132 Fiscalité
  • 179/5132 Art et culture
  • 619/5132 Genre
  • 1687/5132 Point de vue
  • 1064/5132 Commerce électronique
  • 1770/5132 Manifestation
  • 343/5132 Presse en ligne
  • 144/5132 Piratage
  • 220/5132 Téléservices
  • 925/5132 Biométrie/Identité numérique
  • 344/5132 Environnement/Santé
  • 355/5132 Législation/Réglementation
  • 362/5132 Gouvernance
  • 1831/5132 Portrait/Entretien
  • 161/5132 Radio
  • 781/5132 TIC pour la santé
  • 300/5132 Propriété intellectuelle
  • 70/5132 Langues/Localisation
  • 1125/5132 Médias/Réseaux sociaux
  • 2063/5132 Téléphonie
  • 203/5132 Désengagement de l’Etat
  • 1093/5132 Internet
  • 127/5132 Collectivités locales
  • 489/5132 Dédouanement électronique
  • 1148/5132 Usages et comportements
  • 1112/5132 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 590/5132 Audiovisuel
  • 3444/5132 Transformation digitale
  • 398/5132 Affaire Global Voice
  • 186/5132 Géomatique/Géolocalisation
  • 341/5132 Service universel
  • 691/5132 Sentel/Tigo
  • 192/5132 Vie politique
  • 1600/5132 Distinction/Nomination
  • 44/5132 Handicapés
  • 817/5132 Enseignement à distance
  • 814/5132 Contenus numériques
  • 620/5132 Gestion de l’ARTP
  • 202/5132 Radios communautaires
  • 1797/5132 Qualité de service
  • 461/5132 Privatisation/Libéralisation
  • 152/5132 SMSI
  • 494/5132 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2880/5132 Innovation/Entreprenariat
  • 1492/5132 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 52/5132 Internet des objets
  • 184/5132 Free Sénégal
  • 724/5132 Intelligence artificielle
  • 255/5132 Editorial
  • 36/5132 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous