Surfer, une coûteuse activité pour les populations de Ndioum
mercredi 15 mars 2006
Les clients ne se bousculent pas devant la porte des deux cybercafés que compte la commune de Ndioum où, parce que la ligne ADSL n’est pas disponible, la connexion coûte les yeux de la tête aux usagers de l’Internet, surtout les jeunes qui n’ont pas beaucoup de moyens.
Ainsi, pour naviguer à Ndioum, il faut débourser 3.000 FCFA l’heure, là où les populations des villes couvertes par l’ADSL ne dépensent que 200 ou 250 FCFA pour 60 minutes de navigation dans le net.
Samba Seck, gèrant d’un des deux cybers de Ndioum (environ 400km au nord de Dakar), ne perd pas de vue cet aspect de la situation et avertit tout client qui lui rend visite de la cherté de ses coûts de connexion. Souvent, les clients de passage n’en demandent pas plus et préfèrent s’en aller, choisissant d’attendre de retourner chez eux pour se brancher sur la toile.
Pourtant, certains ne renoncent pas et tentent le coup, mais pour ce faire ils doivent patienter jusqu’à l’arrivée d’au moins quatre autres ’’surfeurs’’, histoire de partager avec eux le prix de la conexion horaire.
’’Il faut être au moins cinq pour bénéficier des services ou payer 3000 FCFA l’heure’’, explique Samba qui, en matière de connexion à l’Internet, ne dispose que d’une ligne simple, plus lente et plus coûteuse que l’ADSL.
Pourtant avant de s’engager dans cette aventure, il avait pris la précaution de s’informer au niveau de la SONATEL où des garanties lui avaient été données que l’ADSL serait bientôt disponible à Ndioum. Cinq autres abonnés utilisent les services de Samba, mais à partir de leur téléphone. ’’Ce sont généralement des services ou ONG implantés dans la zone’’, souligne Samba qui estime que la clientèle est bien intéressée, mais recule face aux prix appliqués.
’’Quand ils (Ndlr : les clients) viennent une fois, on ne les revoit plus’’, déclare Samba jugeant ses propres prix assez dissuasifs pour de jeunes élèves, qui contrairement à leurs camarades des autres villes, ne vivent pas encore à l’heure de l’Internet
Les clients qui viennent disposent souvent de leur disquette et, dans un souci d’amoindrir les prix, utilisent l’Internet quasiment comme ’’fax’’ pour envoyer tout juste un fichier joint, souligne Samba.
Du coté de la SONATEL, le responsable régional de l’administration et des ventes, Pape Oumar Tall, explique que l’implantation de l’ADSL obéit à un planning bien défini et que les zones sont couvertes en fonction de l’acuité de la demande.
A ce propos, il indique avoir reçu beaucoup de demandes de Ndioum qui est en pole position par rapport au chef-lieu de département de Podor pour disposer des services du net. ’’Comme tout autre produit, il faut cibler les zones où le potentiel est le plus important’’, ajoute-t-il pour justifier la présence de l’ADSL à Richard-Toll et non à Dagana et à Ourossogui.
(Source : APS, 15 mars 2006)