Suite au licenciement de neuf conseillers commerciaux : Ça « brûle » au PCCI
mardi 25 mars 2008
Les travailleurs de PCCI (société spécialisée dans la gestion à distance de la relation client : télé service, télémarketing, télétravail) sont très remontés contre leur direction générale. Face à la presse, ce lundi 24 mars à Dakar, ils ont réclamé la réintégration de leurs camarades, licenciés pour « faute lourde » à la suite d’une question de prime de performance.
L’atmosphère qui règne actuellement à la société PCCI entre la direction générale et ses travailleurs n’est pas des meilleurs. Le licenciement de neuf conseillers commerciaux survenu le 21 mars 2008 n’est pas du goût des travailleurs qui ne comptent pas se laisser faire. Une affaire de primes de performance non reversées serait la pomme de discorde. Face à la presse, ce lundi 24 mars, des travailleurs de la société, en partie les licenciés, ont tenu à apporter leur version des faits, répondant ainsi à une sortie que la direction a faite récemment dans la presse. Très déterminé, ce groupe de « révoltés », balaie d’un revers de bras toutes les accusations de la direction de PCCI qui, dans les lettres de licenciement dont copie nous a été remise, parle de : « abandon de poste, arrêt de la production et mouvement de grève sans respecter le préavis ». Tout d’abord, ces « employés » de PCCI ont tenu à renier l’expression « grève » que, selon eux, « la direction a usé pour décrire les fais ».
Reconnaissant avoir agi d’une manière « pas très appropriée », les travailleurs affirment avoir arrêté la production pendant les deux heures qu’a duré leur Assemblée générale, tenue le mercredi 19 mars dans l’amphithéâtre de la société. A les en croire, dans le règlement intérieur de PCCI, la notification « abandon de poste’ doit découler de plusieurs jours d’inactivité de l’employé. Avant d’ajouter : « nous réclamons à juste titre des primes de challenge qui nous ont été proposées et validées par nos responsables directs selon les campagnes de 9 Télécom, ALICE PRO, ALICE RÉSIDENTIEL ». D’après ce groupe de travailleurs, « au mois de janvier toutes les primes d’Alice ce sont retrouvées gelées, tout en sachant que nous travaillons à cheval sur le mois qui suit donc 20 au 19 ».
Au même moment, ont-il ajouté, « un tableau de prime se faisait valider sur la campagne de 9 TÉLÉCOM ». Les travailleurs font croire que c’est au moment du retrait de leurs bulletins de salaires qu’ils se sont rendus compte, à leur grande surprise, que les primes n’ont pas été reversées. Sur la même lancée, ils avancent que c’est suite à de moult tentatives, de chercher des explications auprès de leurs supérieurs directs, en vain, qu’ils avaient pris la décision d’arrêter toutes les campagnes. Un choix qui sera suivi d’un regroupement des travailleurs au niveau de l’amphithéâtre pour discuter de la question.
Une Assemblée qui, selon eux, avait enregistré la participation du chargé de communication, de quelques délégués du personnel y compris les membres de l’administration ainsi que leurs chefs de ventes. Par la suite, ont-ils ajouté, c’était pour répondre à la demande de la direction générale que quelques personnes ont été désignées pour aller discuter. Des « mandataires » qui seront les premiers à faire les frais de la sanction prise par leur employeur en leur notifiant une rupture de contrat pour faute grave. Reconnaissant avoir commis une erreur avec la méthode adoptée, les travailleurs rejètent en bloc les motifs avancés par la direction.
Ainsi, leur face à face avec les journalistes a été une occasion pour eux de déverser leur bile sur leur direction générale qu’ils ont traité de tous les noms. Pour eux, cette affaire n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Ces travailleurs avancent que l’environnement de travail de la société se résume par « humiliation », « pression », « intimidation », manque de considération », « retard de paiement des salaires », « licenciement abusif »... Des maux qui, selon eux, est lié au manque de communication qui règne entre employeurs et employés.
Au terme de la rencontre des travailleurs, nous avons tenté de joindre la direction générale de la société à travers son standard pour avoir sa version des choses mais en vain. L’agent qui était au bout du fil fait savoir que tous les membres de la direction générale sont partis.
Bakary Dabo
(Source : Sud Quotidien, 25 mars 2008)