Le quotidien privé dakarois « Sud quotidien » , est le premier journal sénégalais à être versé sur le net. C’est en février 1997 que Sudonline, la branche du
groupe Sud Communication qui gère Internet, entame une nouvelle expérience dans le domaine des Nouvelles technologies de l’information et de la
Communication (Ntic). Selon Daouda Toumbou, informaticien de formation et pionnier dans cette aventure naissante, elle a les allures d’un défi. "Il n’y
avait qu’une seule personne au début. Le site a été monté en une semaine avec l’assistance technique de Metissacana, premier cyber-café installé à
Dakar, Ndlr", explique t-il.
Aujourd’hui, Sudonline qui gère également la radio privée SudFm, autre produit du Groupe Sud Communication, emploie 4 personnes. Leur tâche est de
permettre aux internautes de lire chaque jour Sud quotidien et d’écouter la radio Sud Fm. La publication du journal sur le Net se fait régulièrement. Et
contrairement à d’autres journaux sénégalais dont l’apparition sur le net est brève ou irrégulière, le site de Sud quotidien est constamment alimenté. Ceci
aide particulièrement la communauté sénégalaise installée à l’étranger à suivre ce qui se passe au pays et de participer aux débats qui y ont cours.
Grâce au système mis en place, il est possible de connaître chaque jour le nombre d’internautes qui ont visité le site de Sud. Sans donner d’indications
sur le nombre de personnes qui lisent chaque jour Sud quotidien sur le net, les responsables de Sudonline affirment que « les chiffres sont bons ».
Pour autant, Sudonline ne dispose pas encore de rédaction virtuelle. En clair, il n’existe pas encore de journalistes travaillant exclusivement pour la
collecte et le traitement de l’information versée sur le net. Ainsi, Sudonline est entièrement dépendante de la production du quotidien avec tous les
problèmes que cela pose. Par exemple, à la veille d’événements majeurs comme les élections ou le référendum en vue, le site a besoin d’être animé,
pour permettre aux internautes de participer pleinement au débat. A travers des espaces de discussions comme « Forum ».
Les exigences du quotidien permettent difficilement à la rédaction de concilier les deux tâches. Pour mettre le journal sur Internet, c’est encore le vieux
procédé du « copier-coller » qui est utilisé, à l’aide d’une disquette. A l’image de tous les journaux sénégalais qui sont actuellement sur Internet, il y a
toujours cette dimension manuelle.
L’absence de rédaction virtuelle ne manque pas de poser des problèmes relatifs à la clarté du message. Selon le directeur de Sudonline, "les internautes
constituent un lectorat à part. Le papier versé sur le net doit être réécrit pour être adapté à toutes les populations". Ainsi, des termes pris dans les
langues nationales doivent être traduits pour être compris par ceux qui lisent le journal sur le net et qui ne parlent pas forcément ces langues. Par
exemple, tout autant qu’en presse écrite, quand on écrit un terme comme « dakhar » ( tamarin en ouolof, Ndlr) , on doit le traduire. "Mettre le nom
scientifique ne suffit pas. Il est également préférable d’ajouter une photo« , affirme Tamsir Sall. Pour ce dernier, »la rédaction virtuelle aide la lecture à être
plus commode". En outre, la précision sur les noms et les localités du Sénégal doit être de rigueur. Leur localisation et leur situation par rapport à Dakar
doivent être clairement indiquées.
Outre une publication quotidienne sur le net, Sudonline gère aussi les archives. En fonction de l’espace alloué existant, ces archives couvrent au moins
les 30 derniers numéros du journal aujourd’hui monté avant d’être versé sur le net. Tout à la fois en rubriques et en bloc. Cette évolution consacre la
troisième version du site.
La première version électronique du journal Sud quotidien s’est bornée à faire une réplique exacte du journal avec deux formats : un journal rubriqué et un
autre versé en bloc sur le net. Il n’y avait pas de mise en page. Quant à la deuxième version entamée en 1998, sa nouveauté est relative à la Une du
journal insérée avec les deux versions rubriquées et en bloc. Mais la nouveauté est constituée par les archives. Elles couvrent une période d’un mois. La
première version, celle du début de l’expérience en février 1997, s’est pour sa part, limitée à la simple reproduction du journal en rubriques et en bloc.