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Accueil > Ressources > Points de vue > 2017 > Stratégie Sénégal Numérique 2016 - 2025 : que faut-il en retenir ?

Stratégie Sénégal Numérique 2016 - 2025 : que faut-il en retenir ?

jeudi 30 mars 2017

Point de vue

Le Plan Sénégal Emergent (PSE) a pour ambition de transformer le Sénégal en un pays émergent en 2035, « avec une société solidaire et un État de droit ». C’est dans ce cadre, qu’un certain nombre de secteurs dont le développement, indispensable à la réalisation de cette ambition, ont été identifiés, parmi lesquels celui de l’économie numérique.

En effet, l’économie numérique est un domaine transversal qui représente l’ensemble des activités de production, de distribution et de consommation des biens et services ayant trait aux Télécommunications et aux Technologies de l’Information et de la Communication, à leurs usages en tant que cœur ou support dans les processus industriel, économique et sociétal.

Ce secteur représente un des principaux moteurs de développement du Sénégal par sa contribution à la croissance du PIB et sa part effective dans celui-ci ; le poids de l’Internet dans le PIB sénégalais était en 2013, le plus fort de tout le continent africain, se rapprochant davantage de la moyenne des pays développés.

C’est pourquoi, le Gouvernement s’est engagé dans l’élaboration d’une stratégie nationale de développement de l’économie numérique, en relation avec les parties prenantes publiques, privées et la société civile, afin de maintenir sa position de pays leader innovant, par une utilisation généralisée du numérique à tous les niveaux de la société : administration, citoyens et entreprises.

Ainsi, une vision à l’horizon 2025 a été définie et traduite en objectifs sur les dix (10) prochaines années, avec des impacts attendus aux plans macroéconomique, de l’emploi, de l’accès, des usages, de l’environnement des affaires et du développement durable.

Pour rappeler à nouveau le cadre ayant permis de définir cette stratégie, elle est précédée d’un diagnostic et de l’identification des enjeux actuels du secteur du numérique.

Diagnostic et enjeux stratégiques

Le numérique constitue un secteur déterminant dans le développement économique et social du Sénégal selon la Stratégie Sénégal Numérique [1]. C’est un levier essentiel de démultiplication des gains de productivité et d’accroissement de la compétitivité de tous les secteurs de l’économie, à travers l’offre des biens et des services numériques.

Il est porté par le sous-secteur des Télécommunications qui s’est développé à la faveur de la privatisation de l’opérateur historique SONATEL, la mise en place d’une autorité de régulation mais également, l’ouverture du marché à deux (02) autres opérateurs globaux, TIGO et EXPRESSO et à un (01) opérateur de service universel, le Consortium du Service Universel (CSU).

En termes de parc, le marché du mobile qui est le plus important est réparti entre les trois (3) opérateurs : Orange détient 55,07%, suivi par Tigo (23,12%), et Expresso (21,81%) [2].

L’industrie des Télécommunications au Sénégal constitue la locomotive actuelle de l’économie numérique et représente le socle sur lequel va s’élaborer la transition numérique de toute l’économie.

L’écosystème du numérique est constitué d’entreprises privées principalement de PME et de « Startups » actives dans la conception et le développement d’applications, l’intégration, l’ingénierie et le conseil en général.

Au regard du diagnostic établi, six (06) enjeux stratégiques majeurs sont identifiés et se déclinent comme suit :

Actualisation du cadre juridique et renforcement de la gouvernance du numérique

Le cadre juridique du secteur du numérique doit se conformer au cadre communautaire de l’UEMOA et de la CEDEAO et également intégrer les évolutions technologiques et les usages. La mise en place d’un environnement juridique adapté à l’économie numérique facilite l’ouverture du marché à de nouveaux acteurs, l’attractivité des investissements privés, une concurrence saine et loyale entre les parties prenantes tout en assurant la confiance numérique des utilisateurs et en préservant la souveraineté numérique du Sénégal.

L’émergence de nouveaux acteurs provoque des bouleversements dans l’économie numérique avec les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazone) et les OTT (Viber, Skype, WhatsApp, etc.), ou encore les équipementiers qui gèrent l’infrastructure physique des opérateurs et concentrent par l’externalisation une part importante des emplois. Le nouveau cadre juridique en perspective pourra apporter les réponses appropriées pour un meilleur encadrement des activités de Télécommunications.

L’efficacité et l’efficience de la gouvernance de l’économie numérique passent par une stabilité du cadre institutionnel et la suppression de la multiplicité des pôles de décision.

Pour une plus grande cohérence, l’option retenue est le regroupement au sein d’une même autorité des moyens humains et financiers consacrés au numérique et la création d’un conseil national du numérique, instance consultative de haut niveau regroupant l’ensemble des parties prenantes.

Intensification de l’aménagement numérique du territoire

Le Sénégal doit faire du très haut débit une priorité absolue en s’appuyant sur les partenariats publics privés dans la mutualisation des infrastructures et le déploiement des réseaux dans les zones non desservies.

Le renforcement des infrastructures numériques s’avère indispensable pour favoriser l’accès des populations aux services de qualité (administratif, social, éducatif, économique, etc.) et contribuer à l’attractivité économique sur le territoire national.

La synergie entre les intervenants et la compétition entre les acteurs économiques sont des atouts essentiels dans la mise en œuvre de projets/programmes de développement d’infrastructures de Télécommunications. Cette dynamique stratégique permet de garantir la connectivité sur le territoire national à travers les réseaux fixe et mobile.

L’appropriation des outils numériques en faveur de la modernisation de la gouvernance locale contribue significativement à améliorer les performances administratives, l’efficacité et l’efficience dans la territorialisation des politiques publiques.

Amélioration de l’accès aux réseaux et services numériques des entreprises, des administrations et de la population pour un développement durable
La promotion de l’usage du numérique est une action déterminante pour favoriser l’accès des populations et des acteurs économiques aux offres de services de Télécommunications de qualité et sécurisés, à des prix compétitifs.

De même, le déploiement du très haut débit au Sénégal devrait stimuler des opportunités d’offres de services et de contenus de qualité et à des tarifs adaptés aux revenus des populations cibles, avec une attention particulière pour les groupes vulnérables notamment les femmes, les jeunes et les personnes âgées, ainsi que les personnes vivant avec un handicap. L’intégration des besoins et des attentes de toutes les populations cibles renforce le potentiel de valeur ajoutée dans la planification et dans l’exécution des projets.

Il reste qu’un dispositif efficace de suivi-évaluation des impacts notamment écologiques du développement accéléré des TIC doit être mise en œuvre pour mesurer et maîtriser les techniques utilisées, les risques relatifs à la pollution électronique et se conformer aux exigences de Développement Durable.

Transformation économique et sociale par la diffusion du numérique dans les secteurs prioritaires identifiés dans la réalisation du PSE

Le numérique, levier majeur dans le changement des conditions de vie des populations, notamment défavorisées, offre des opportunités de modernisation et de valorisation des filières socio-économiques à fort potentiel de croissance, à travers les techniques et technologies de production, mais également d’échanges de biens et services.

En s’appuyant sur les performances du secteur du numérique, l’Etat souhaite impulser l’accélération dans les moteurs clés de la croissance en faveur de l’amélioration des capacités productives et d’innovation des secteurs porteurs.

L’option retenue est d’accélérer la diffusion du numérique dans les secteurs prioritaires identifiés dans le PSE pour d’une part, favoriser l’accès aux services sociaux de base (santé, éducation, services financiers), et d’autre part, accroître sensiblement la productivité en se focalisant sur l’usage accru du numérique dans l’agriculture, l’élevage, la pêche et le commerce.

Une grande importance est accordée à l’autonomisation des femmes par le renforcement de l’entreprenariat féminin numérique et la prise en charge de l’inclusion sociale (handicapés, femmes, enfants).

Optimisation de la contribution du secteur à la croissance économique

Du fait de l’essoufflement progressif de la croissance du sous-secteur des Télécommunications, la perspective d’une relance dynamique s’offre à travers un engagement politique de l’Etat de promouvoir plus de concurrence et d’ouverture à de nouveaux services particulièrement le BPO/ITES. Mais le véritable relais de croissance du secteur du numérique vient de la volonté de l’Etat de promouvoir l’investissement et le financement du développement des contenus locaux et des services numériques par des efforts soutenus d’appui aux PME locales du numérique.

Un bon environnement des affaires est un vecteur indispensable dans la contribution du secteur à la croissance. Il crée les conditions de pérennisation des PME implantées et de concurrence saine basée sur l’innovation, tout en étant compatible avec une politique volontariste d’encadrement, de financement et d’incubation des jeunes entreprises. Enfin, il est également le levier principal de l’attractivité des investissements directs étrangers.

Ces orientations stratégiques d’innovation, de financement et de facilitation doivent être accompagnées par une série de réformes permettant de lever les contraintes en vue de rationaliser les activités économiques du secteur du numérique et accroître son rôle de locomotive dans la transformation structurelle de l’économie et de la croissance.

Promotion des technologies innovantes

Le développement d’internet et des technologies mobiles a bouleversé nos modes de vie comme le fonctionnement des entreprises. Cette révolution numérique va se poursuivre en créant des « ruptures numériques » qui vont secouer le monde au cours des décennies à venir. Celles-ci vont également créer de la valeur, suscitant la redéfinition de nouveaux modèles économiques.

Afin d’accompagner ce mouvement, le Sénégal doit se doter d’un mécanisme d’appui à la veille et à l’innovation dans le domaine du numérique dans un contexte d’omniprésence des réseaux sociaux et des usages qu’ils engendrent.

Avec la fin des formats propriétaires et des standards incompatibles, le monde est dominé par les plates-formes ouvertes impliquant une plus grande interopérabilité entre les données, les systèmes et les applications, avec la multiplication des nouveaux usages.

Les innovations en perspective annoncent également une nouvelle ère médiatique marquée par des technologies vidéos moins coûteuses à produire et plus simples à mettre en ligne, consacrant ainsi une suprématie de la publicité et de la communication sur internet, au détriment de la télévision classique.

Avec le déploiement des services haut débit mobile, et l’émergence de nouveaux réseaux à l’image de SIGFOX et LORA, l’Internet des Objets (IoT) et la communication de « Machine à Machine » (M2M) trouveront un environnement propice à leur expansion et permettront une transformation des services offerts aux usagers afin de contribuer à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD).

Dans le cadre d’une démarche prospective, le Sénégal peut tirer profit de ce nouveau marché à fort potentiel de croissance, par l’investissement dans de nouvelles infrastructures de type Low-Power Wide Area Network [3] ou LPWAN et la promotion de la formation de jeunes spécialistes dans les universités ainsi que les actions de recherche et développement pour dynamiser l’innovation dans le domaine de l’internet des objets.

La mise en œuvre des technologies IoT/M2M peut être d’abord orientée dans des domaines liés aux ODD comme la distribution d’eau et d’électricité avec de nouvelles technologies de relève automatique des consommations, mais également l’exploitation de méga données produites pour un meilleur service aux populations.

En outre, cette forte capacité de collecte de données en masse va impliquer des besoins en stockage, traitement et exploitation des méga-données générées, d’où l’intérêt de développer également notre savoir-faire dans le domaine du Big Data [4]. Pour cela, la collaboration entre l’Agence chargée des statistiques nationales (ANSD), l’Autorité chargée de la régulation des Télécommunications (ARTP), le Ministère chargé des Télécommunications, le secteur privé national et les universités, est indispensable.

Afin de suivre l’évolution des technologies numériques en termes de normalisation, mais également pour répondre aux questions de gouvernance et de coordination, le Sénégal va renforcer sa présence et sa participation aux échanges dans les instances régionales et internationales des Télécommunications et des TIC.[4]

Baïdy Sy, West Africa Information Technology & Risk - Advisory & Business Development

(Source : LinkedIn, 30 mars 2017)


[1] Stratégie Sénégal Numérique, Ministère des Postes et des Télécommunications, 2016.

[2] Source : ARTP, Rapport trimestriel sur le marché des télécommunications au 30 juin 2016.

[3] Cette technologie permet d’émettre et recevoir des messages de très petites tailles, sur de très longues portées (de 5 km à 40 km), avec pour avantage majeur que les composants utilisés pour émettre ces messages sont très peu couteux et très peu énergivores.

[4] Données massives.

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