OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2013 > Mai 2013 > Stéphane Konan - « La spécificité de la cybercriminalité, c’est qu’elle est (…)

Stéphane Konan - « La spécificité de la cybercriminalité, c’est qu’elle est transfrontalière »

vendredi 17 mai 2013

Cybersécurité/Cybercriminalité

Abidjan se prépare à accueillir dans dix jours la première rencontre « Shield Africa » (Bouclier de l’Afrique). Une réunion d’experts et d’enquêteurs sur la cybercriminalité. Un fléau en plein essor sur le continent. Stéphane Konan est le directeur de l’informatique et des traces technologiques au ministère ivoirien de l’Intérieur.

Au micro de RFI, il énumère les différents types d’arnaques auxquels se livrent les cybercriminels. Il prône comme remède la sensibilisation puis le renforcement des contrôles au niveau des paiements en ayant à l’esprit que « tous le délits se terminent par une transaction financière ».

Les utilisateurs d’Internet ont le sentiment qu’il y a de plus en plus d’escrocs sur la toile. C’est une impression ou une réalité ?

C’est une réalité. La cybercriminalité est en forte hausse. L’économie mondiale est passée du physique au virtuel. Les criminels ont suivi le mouvement. Donc, de plus en plus, les délits vont du monde physique au monde virtuel.

L’une des escroqueries les plus connues ces dernières années, c’est le message qui arrive sur des milliers de boîtes mails et qui promet l’affaire du siècle. Est-ce que cela marche toujours ?

Ça marche toujours malheureusement. De nombreuses victimes sont identifiées tous les jours. Aujourd’hui, nous recevons environ 70 plaintes par semaine, dont une grande partie pour ce type d’arnaques.

Et ce ne sont pas que des arnaques venant du Nigeria ?

Ah non ! Les arnaques viennent de Côte d’Ivoire, du Bénin, du Sénégal, du Nigeria un peu d’ailleurs, paradoxalement.

Mais tous les pays qui sont bien pourvus en infrastructures de télécommunications, avec une forte connectivité, représentent une espèce de paradis pour les cybercriminels.

Une autre escroquerie de plus en plus répandue, c’est l’usurpation d’identité. Un escroc se fait passer pour moi, il envoie des messages à mes amis pour leur dire que je suis dans une situation de détresse, que j’ai besoin d’argent tout de suite... Comment luttez-vous contre cela ?

L’usurpation d’identité est un phénomène d’abord mondial, qui préoccupe toutes les polices du monde entier. C’est quelque chose qui est en très forte croissance. Il faut sensibiliser les internautes.

C’est-à-dire leur dire qu’ils doivent faire attention aux messages qu’ils reçoivent de leurs frères et sœurs, que ce n’est peut-être pas la personne qu’ils croient ?

Oui. Il est dangereux de diffuser beaucoup d’informations personnelles sur Internet, notamment sur certains réseaux sociaux ou certains forums, où les cybercriminels vont obtenir des informations facilement sur l’identité des internautes.

Donc, la sensibilisation d’abord et ensuite le renforcement des contrôles au niveau des paiements, puisque tous les délits cybercriminels se terminent par une transaction financière.

Donc, au niveau des paiements rapides, il faut que les Etats se donnent les moyens de contrôle de l’identité des personnes qui font des transactions.

En fait, ça veut dire qu’il faut que les maisons de transferts de fonds contrôlent l’identité de leurs clients, non ?

Il y a un débat là-dessus, parce que certaines maisons de transferts de fonds disent que ce n’est pas leur rôle. De leur point de vue, c’est le rôle de l’Etat de contrôler l’identité des citoyens. Mais effectivement, au niveau des forces de sécurité, je dirais que la responsabilité est considérée comme partagée.

Les Chinois ont n’ont-ils pas trouvé une solution radicale à ce problème ?

Si. En Chine, on photographie toute personne qui envoie ou reçoit de l’argent. Ces photographies sont conservées et éventuellement consultées en cas de délit.

C’est une mesure qui à l’avantage d’être extrêmement dissuasive, et nous réfléchissons à sa possible implantation en Côte d’Ivoire.

A chaque fois que je vais chercher de l’argent dans une maison de transferts de fonds, je me fais photographier ? Est-ce que ma vie privée, ma liberté, ne sont pas atteintes à ce moment-là ?

Encore une fois, ces photos sont conservées. Elles ne sont pas mises à la disposition d’un tiers. Elles sont conservées et utilisées sur réquisition signée par un juge, dans le cadre d’un délit.

Il faut savoir que la Côte d’Ivoire s’est dotée récemment d’une loi sur la protection des données personnelles, qui régit de manière précise l’utilisation de ce type d’informations privées.

Il y a encore plus grave, il y a maintenant des escrocs qui n’hésitent pas à lancer des menaces de mort sur Internet si vous ne leur donnez pas de l’argent. Qu’est-ce que vous faites contre ces réseaux de criminels ?

La spécificité de la cybercriminalité, c’est qu’elle est d’abord transfrontalière. Et un criminel dans un pays est une victime dans un autre pays.

La réponse doit être forcément globale. L’Union africaine a déployé un dispositif contre la cybercriminalité, la Cédéao également.

Ce 28 mai s’ouvre donc à Abidjan le premier salon « Shield Africa », qui va réunir des professionnels africains de la sécurité, c’est-à-dire des officiers de police, de gendarmerie, de douane... Qu’est-ce qui peut ressortir d’une telle rencontre ?

D’abord le partage de l’expérience. Et c’est important que les policiers ivoiriens, ghanéens, togolais, marocains puissent échanger les expériences, échanger également avec leurs collègues européens, puisque certaines polices européennes et même américaines seront présentes.

Je crois qu’il y aura le FBI, la Guardia Civile, la police suisse...

Tout à fait ! Le FBI sera présent. Ensuite, l’intérêt sera de voir les solutions, pour assainir un peu les réseaux et mieux protéger les droits des citoyens sur Internet.

Concrètement, est-ce qu’il y a des réseaux d’escrocs ivoiriens qui ont déjà été démantelés ?

Nous en avons démantelé 22 en 2013. L’année dernière : 59. Aujourd’hui donc, la réponse est en train de s’organiser. Mais elle reste insuffisante tant qu’elle n’est pas globale.

Quand vous dites que vous avez démantelé 22 réseaux depuis janvier, cela veut-il dire qu’il y a au moins 22 escrocs qui sont en prison aujourd’hui à Abidjan ?

Il y en a plus, parce que pour un réseau, c’est quatre ou cinq personnes, des complicités, quelquefois au niveau des maisons de transferts d’argent, quelquefois des groupes organisés. Donc, ce n’est jamais une personne qui monte ce type d’arnaques. En général, ce sont quatre ou cinq personnes.

Et ces gens-là, où sont-ils aujourd’hui ?

Ils sont à la maison d’arrêt civile d’Abidjan. Aujourd’hui, on risque entre un et dix ans de prison, selon le type de délit commis à travers les réseaux informatiques.

Est-ce que les escrocs et les fabricants de virus n’ont pas toujours un coup d’avance ?

Malheureusement, oui. Les escrocs et les fabricants de virus ont toujours un coup d’avance. Les escrocs font preuve de créativité.

Et le plus difficile, c’est de pouvoir apporter la preuve numérique d’un délit devant un juge, qu’un délit a été commis et que, sans aucun doute, c’est l’auteur qui est présenté devant la cour. Aujourd’hui, c’est le gros challenge.

Ne faut-il pas stocker les données informatiques ?

C’est la seule solution aujourd’hui, effectivement. La rétention de données est la réponse pour pouvoir, a posteriori, retracer -ou en tout cas revoir le scénario qui a été employé par le ou les criminels.

Conserver un maximum de données pour pouvoir ensuite les transmettre à la justice...

Tout à fait !

Christophe Boisbouvier

(Source : RFI, 17 mai 2013)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4108/4476 Régulation des télécoms
  • 349/4476 Télécentres/Cybercentres
  • 3115/4476 Economie numérique
  • 1592/4476 Politique nationale
  • 4476/4476 Fintech
  • 500/4476 Noms de domaine
  • 1663/4476 Produits et services
  • 1389/4476 Faits divers/Contentieux
  • 721/4476 Nouveau site web
  • 4375/4476 Infrastructures
  • 1611/4476 TIC pour l’éducation
  • 180/4476 Recherche
  • 242/4476 Projet
  • 2804/4476 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1719/4476 Sonatel/Orange
  • 1547/4476 Licences de télécommunications
  • 264/4476 Sudatel/Expresso
  • 928/4476 Régulation des médias
  • 1198/4476 Applications
  • 992/4476 Mouvements sociaux
  • 1518/4476 Données personnelles
  • 123/4476 Big Data/Données ouvertes
  • 590/4476 Mouvement consumériste
  • 358/4476 Médias
  • 643/4476 Appels internationaux entrants
  • 1436/4476 Formation
  • 93/4476 Logiciel libre
  • 1679/4476 Politiques africaines
  • 821/4476 Fiscalité
  • 166/4476 Art et culture
  • 568/4476 Genre
  • 1427/4476 Point de vue
  • 963/4476 Commerce électronique
  • 1444/4476 Manifestation
  • 312/4476 Presse en ligne
  • 124/4476 Piratage
  • 206/4476 Téléservices
  • 830/4476 Biométrie/Identité numérique
  • 299/4476 Environnement/Santé
  • 311/4476 Législation/Réglementation
  • 334/4476 Gouvernance
  • 1675/4476 Portrait/Entretien
  • 144/4476 Radio
  • 717/4476 TIC pour la santé
  • 265/4476 Propriété intellectuelle
  • 58/4476 Langues/Localisation
  • 996/4476 Médias/Réseaux sociaux
  • 1834/4476 Téléphonie
  • 190/4476 Désengagement de l’Etat
  • 968/4476 Internet
  • 114/4476 Collectivités locales
  • 379/4476 Dédouanement électronique
  • 988/4476 Usages et comportements
  • 1018/4476 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 550/4476 Audiovisuel
  • 2676/4476 Transformation digitale
  • 382/4476 Affaire Global Voice
  • 150/4476 Géomatique/Géolocalisation
  • 292/4476 Service universel
  • 666/4476 Sentel/Tigo
  • 174/4476 Vie politique
  • 1463/4476 Distinction/Nomination
  • 34/4476 Handicapés
  • 673/4476 Enseignement à distance
  • 642/4476 Contenus numériques
  • 584/4476 Gestion de l’ARTP
  • 178/4476 Radios communautaires
  • 1602/4476 Qualité de service
  • 427/4476 Privatisation/Libéralisation
  • 132/4476 SMSI
  • 450/4476 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2542/4476 Innovation/Entreprenariat
  • 1311/4476 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 47/4476 Internet des objets
  • 170/4476 Free Sénégal
  • 330/4476 Intelligence artificielle
  • 194/4476 Editorial
  • 16/4476 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous