Soubresauts de la réglementation : La concurrence déloyale plombe les activités de la chaîne Canal+ Sénégal
vendredi 30 septembre 2011
Le bilan n’est pas reluisant en terme de pénétration dans les foyers sénégalais de Canal+ Sénégal, pionnier des filiales en Afrique qui fête ses vingt ans. La chaîne de télévision française payante est freinée dans sa progression par la concurrence déloyale sévissant dans le pays, ont fait savoir hier ses responsable à la presse.
Canal+ Sénégal fait partie des filiales en Afrique de la chaîne française où ça marche le moins. ‘On veut bien dire que ça marche au Sénégal comme cela se dit pour le Gabon, le Burkina Faso ou la Côte d’Ivoire’, a soutenu hier son président du conseil d’administration, Mamadou Diagna Ndiaye dans une vidéo diffusée lors d’un point de presse tenu pour lancer les vingt ans de la chaîne au Sénégal.
Selon Bénédicte Chenuet, directrice générale de Canal+ Sénégal, la raison majeure de cette contre-performance est la question de la réglementation. ‘L’économie de l’audiovisuel au Sénégal est limitée parce qu’il y a beaucoup trop d’anarchie’, note-t-elle. Elle se réjouit du décret pris par l’Etat pour réglementer la distribution de la télévision payante au Sénégal. Mais pour elle, il est nécessaire de le faire appliquer, car le manque à gagner est important. ‘Quand on regarde la population sénégalaise, on peut estimer qu’il y a à peu près en pénétration de piratage 5 à 10 % de foyers qui sont connectés via les câblodistributeurs, cela peut aller de trois foyers, voir cinq-cents ou mille et cela s’est largement développé depuis trois ans dans les régions’, regrette Bénédicte Chenuet.
La concurrence déloyale exercée par les autres opérateurs de télévision payante a été aussi pointé du doigt. ‘C’est facile d’avoir des abonnements à bas prix, si on n’a pas toujours d’accords avec des chaînes que l’ont diffuse’, dénonce la directrice Chenuet.
Pour faire face à ces manquements, le Pca de Canal+ Sénégal préconise ‘de resserrer le maillage sur le piratage’. Il invite les autorités publiques sénégalaises à durcir les instruments de lutte contre la fraude. Pour la directrice, la solution peut être recherchée du côté de la restructuration du secteur, de la sensibilisation de l’ensemble du public sur la nécessité de comprendre l’importance de l’investissement dans l’économie audiovisuelle. Canal+ Sénégal compte aussi s’associer aux associations des consommateurs pour trouver des solutions durables.
Créé le 21 décembre 1991, Canal+ Sénégal est pionnier dans la diffusion des programmes de la chaîne française en Afrique. Elle est la première filiale implantée sur le continent. Le groupe audiovisuel français compte actuellement trente six mille abonnés dont neuf cent fidèles clients depuis vingt ans. La filiale sénégalaise compte 150 emplois directs, 59 distributeurs agréés.
Fatou K. Sène
(Source : Wal Fadjri, 30 septembre 2011)