Une diversion pour l’absorption de Milicom (Tigo) ? En tout cas, si l’on en croit la plate-forme « benchmarkmonitor », un support en ligne américain spécialisé dans la diffusion d’informations relatives aux coulisses des places boursières et du marché des transactions commerciales américaines dans le domaine des technologies et de la communication, la nouvelle stratégie décriée dans les milieux syndicaux sénégalais d’externalisation de la chaîne de métier de la Sonatel par Orange, n’est qu’un détail par rapport aux véritables ambitions de la société française de télécom de faire main basse sur ce qu’elle peut dans le secteur en Afrique. La plateforme benchmarkmonitor.com qui est généralement très bien renseignée, informe que la société Orange SA a commencé des discussions informelles avec Millicom International Cellular SA pour acheter certaines de ses filiales dans les marchés émergents surtout ceux dans le continent africain, notamment dans la zone subsaharienne en pleine expansion des services du mobile.
...Mais là où l’histoire devient intéressante, c’est quand benchmarkmonitor révèle, sur la base du témoignage de deux de ses sources, que la société de téléphonie mobile française envisage d’acheter les opérations de Millicom au Sénégal, au Ghana et au Tchad. Millicom a lancé sa filiale Tigo au Sénégal en 1999 et est aujourd’hui l’un des principaux fournisseurs de services mobiles du pays. Selon benchmarkmonitor, le contenu des discussions dans ce sens est resté confidentiel pour le moment. Une évolution qui, si elle se confirme va intéresser au premier chef Tigo, la filiale de Millicom au Sénégal. En effet, Tigo offre un signal GSM, 3G et 3.5G à plus de 3,3 millions de ses clients, par le biais du mobile, de l’Internet tout comme la société s’est lancée dans les services financiers. Malgré le fiasco de la 4G, Tigo continue de procéder à la modernisation de ses installations pour profiter de cette technologie.
...Il y a quelques semaines, le site français d’information mediapart révélait que le continent africain apparaît désormais comme de plus en plus stratégique pour le groupe français Orange qui cherche maintenant à s’y implanter directement, sans passer par le Sénégal. D’où son projet d’externalisation de Sonatel qui va créer un « centre d’exploitation de réseau commun à cinq filiales d’Orange (Cameroun, Côte d’Ivoire, Niger, RCA, RDC), mais aussi aux quatre entités du groupe Sonatel (Mali, Sénégal, Guinée, Guinée-Bissau) » La plateforme benchmarkmonitor ajoute d’ailleurs qu’Orange cherche également de nouvelles opportunités en Afrique de l’est après avoir accepté de vendre sa participation de 70 pour cent de Telkom Kenya pour Helios Investments Ltd. en novembre dernier.
(Source : Enquête, 7 juin 2016)