Sommet panafricain des web activistes : Les acteurs de la cyber-citoyenneté échangent leurs expériences à Dakar
lundi 30 novembre 2015
La Ligue des blogueurs et cyber-activistes africains pour la démocratie ont organisé, jeudi dernier à Dakar, un sommet qui a regroupé les acteurs des différents mouvements citoyens en Afrique. Une rencontre mise à profit par les participants pour partager des expériences afin de jouer pleinement leur rôle dans la conscientisation des peuples.
Dakar a abrité, durant trois jours, un sommet panafricain des web activistes pour la démocratie dont le thème porte sur « l’Afrique engagée et déterminée à garantir et à construire la démocratie ». Un rendez-vous de bloggeurs et activistes de mouvements citoyens africains issus de plusieurs pays d’Afrique et réunis pour des échanges et des réflexions sur le devenir du continent. Cheikh Fall, chef de projet web est l’un des instigateurs de cette plateforme. Pour lui, la rencontre de Dakar « est une réponse à une demande des communautés africaines qui se sont structurées et organisées en mouvements citoyens à l’image de Y’en a marre, le Balai citoyen du Burkina Faso, Filim Bi en Rdc ». Des personnes qui, au fil de ces échanges ont exprimé un besoin de créer de réelles dynamiques citoyennes s’appuyant sur les nouvelles technologies, les nouveaux médias pour stimuler tout ce qui est démocratie participative, engagement citoyen, transparence et bonne gouvernance. Et comme ils étaient déjà chacun dans son domaine en train d’avancer sur ces questions, « cette ligue est venue apporter une réponse, créer une dynamique qui va porter la voix de tous ces pays, de toutes ces populations à une dimension africaine ».
Ainsi, pendant trois jours, les expériences personnelles des uns et des autres seront exposées avec des initiatives diverses et variées. Chaque personne est venue à la rencontre avec son propre vécu. Ils ont, pour certains, lancé des initiatives personnelles sans appui des pouvoirs publics et celles-ci sont utilisées par des populations. Ce qui leur permet d’exprimer davantage leur participation citoyenne et leur volonté d’œuvrer pour la démocratie. « C’est cela qui fait que nous avons envie de les entendre un à un pour apprendre, échanger et créer ce réseau qui permettra à un Sénégal d’appuyer et d’accompagner un Guinéen, à un Sierra-Léonais en faire de même pour un Libérien. C’est cette synergie, ce brassage que l’on a envie de créer.
Cette rencontre est la première d’une série de rendez-vous que nous allons organiser dans les capitales africaines », a dit Cheikh Fall. A la fin de ce conclave, les différents web activistes seront outillés pour diffuser, en toute sécurité, l’information destinée aux populations. Ce, afin de participer activement dans les processus démocratiques dans leurs pays respectifs, espèrent les initiateurs.
Internet est l’un des principaux outils sur lesquels s’appuient les activistes. Dès lors, se pose la question de la maîtrise de cet instrument, mais surtout la disponibilité en tous lieux et à tout moment. D’où la suggestion des uns et des autres d’avoir des circuits alternatifs pour contourner la censure de certains régimes qui ont un contrôle total sur le réseau de leurs pays.
Aussi, pour Cheikh Fall, « nous voudrons qu’au sortir de cette rencontre, que les gens comprennent qu’il n’y a pas une forme d’antagonisme entre nous et les gouvernants ; que ces mouvements travaillent en collaboration avec les autorités et que nous sommes des forces complémentaires mais pas antagonistes ». Ils se positionnent dès lors comme des forces de contribution avec des idées et un mot à dire dans la marche de leurs Etats avec des canaux pour faire passer des messages et les traduire en actes concrets. Ils comptent même aller plus loin parce qu’ils veulent créer des liens avec des organismes comme l’Union africaine, la Cedeao, pour porter la voix des populations.
Ousseynou Pouye
(Source : Le Soleil, 30 novembre 2015)