Sommet mondial de la société de l’information : Me Wade plaide pour la solidarité numérique
samedi 29 novembre 2003
La table ronde ministérielle africaine sur le Sommet mondial de la société de l’information, réunissant les ministres africains en charge de l’information et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication, s’est tenue hier à Dakar. Cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la préparation du Sommet mondial sur la société de l’information, prévu en décembre à Genève, s’est déroulée en présence du président Abdoulaye Wade qui a fait un long plaidoyer en faveur de la notion de solidarité numérique.
Le président de la République, coordonnateur du « Volet nouvelles technologies » du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) a vivement plaidé pour la mise en place d’un fonds de solidarité numérique afin de combler le gap numérique qui existe entre le Nord et le Sud.
Me Wade qui s’exprimait devant les ministres africains en charge de l’information et des nouvelles technologies de l’information et de la communication a appelé ces derniers à défendre les positions de l’Afrique pour la création et l’alimentation du fonds de solidarité numérique qui peut être une solution et une chance pour le continent noir pour rattraper son retard sur l’Europe et l’Amérique du Nord.
La conviction de Me Wade est que comme dans bien d’autres domaines, le continent africain accuse un grand retard et la fracture numérique doit être comblée, avec la mise en place du fonds de solidarité numérique. Le Chef de l’État a convoqué le Coran et la Bible pour étayer son argumentaire, tout en saluant l’initiative du Secrétaire général de l’Organisation des Nations-unies, d’organiser un sommet mondial sur la société de l’information, dont la préparation fait l’objet de la rencontre des ministres africains à Dakar.
Ainsi, parlant de la fracture numérique, le président de la République a laissé entendre que « le verbe et la parole sont la communication », qui régente le monde actuellement. Me Wade a instamment invité les ministres africains à mettre le paquet sur les travaux engagés à Dakar pour que le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication serve d’exemple à d’autres spécialistes dans le cadre du Nepad et que les travaux soient largement diffusés.
Le coordonnateur du « Volet nouvelles technologies du Nepad » ne s’est pas privé d’ une véritable plaidoierie pour la promotion de la notion de solidarité numérique, une idée qui n’agrée pas tout le monde dans les pays du Nord. « Il n’est pas normal qu’une partie de la planète soit privée de communication. Il n’est pas envisageable que l’Afrique qui a inventé l’écriture soit laissée en rade par la société de l’information » a indiqué Me Wade qui a dit toute sa satisfaction de « constater l’engouement suscité par la notion de solidarité numérique en Amérique, en Asie et dans d’autres régions du monde », tout en regrettant la réaction quelque peu hostile de l’Europe vis-à-vis de cette notion de solidarité numérique.
« La notion de solidarité numérique doit être universellement acceptée. Nous ne pouvons pas faire de concession. Nous appelons la communauté internationale la solidarité numérique. Et, même si l’Europe ne pas nous aider, nous pouvons créer ce fonds de solidarité numérique », a ajouté Me Wade qui a intimé l’ordre aux ministres africains de défendre cette position qui est aussi celle de l’Afrique, devant le Sommet de la société mondiale de l’information, prévu à Genève en décembre prochain.
Pour le Chef de l’État, il n’y a qu’un compromis possible. « Le sommet mondial de la société de l’information peut donner acte de la création de ce fonds de solidarité numérique au moins pour permettre à ceux qui le désirent de contribuer volontairement ».
Moussa DIOP
(Source : Sud Quotidien 29 novembre 2003)