Sommet mondial de la société de l’information : L’Afrique trouve l’unité à Dakar
samedi 29 novembre 2003
L’Afrique s’est retrouvée hier à Dakar par le biais de ses ministres chargés des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic) pour harmoniser les positions africaines relatives à la déclaration de principe et au plan d’action de la première phase du Sommet mondial de la société de l’information (Smsi). Un sommet qui se tiendra à Genève du 10 au 12 du mois de décembre.
En tout cas c’était l’objet de la table ronde d’hier des ministres africains chargés des Nouvelles technologies de l’information et de la communication qui devaient discuter des points d’achoppement entre Africains par rapport à ce sommet, surtout des « questions d’achoppement apparues en dernières minutes », souligne, le ministre de l’Information et de la Coopération panafricaine dans les Ntic, Mamadou Diop Decroix. Ces questions sont entre autres, la gouvernance de l’Internet, les médias, le Fonds de solidarité numérique, les droits de l’Homme, la propriété intellectuelle, les logiciels libres, la sécurité et la diversité culturelle et linguistique.
Mais le grand point d’achoppement, demeure le Fonds de solidarité numérique, qui vise à acheminer les fonds destinés aux technologies de l’information et de la communication en faveur du développement. Selon, Mamadou Diop Decroix, « un consensus se dégage quant aux besoins d’entreprendre une étude approfondie des mécanismes actuels de financement pour prendre en compte les impératifs de la société de l’information avec la création éventuelle d’un Fonds de solidarité numérique en fonction des résultats de cette étude ».
La solidarité numérique est définie comme une nouvelle vision fondée sur la reconnaissance de la responsabilité individuelle et collective de la fracture numérique. Le Smsi est donc un moment de prise de conscience des graves conséquences que peut engendrer la fracture numérique dans le contexte de la mondialisation.
Aujourd’hui, sur 90% des points à discuter lors du sommet pour une société de l’information équitable, un consensus a été trouvé. Sur les 15 délégations attendues à Dakar, 13 ont tenu à marquer de leur présence. Ce qui, selon le ministre, témoigne de l’importance que revêt cette grande rencontre aux yeux du peuple africain.
L’harmonisation des positions africaines avant la prochaine réunion de Genève est importante, d’autant plus que la « fracture est béante entre le Nord et le Sud, mais aussi à l’intérieur même des pays », relève Mamadou Top, président de l’Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal (Osiris).
Par ailleurs, pour les Etats africains présents à cette table ronde, il y a de quoi s’attendre à une réussite de ce sommet, d’autant que, depuis « le début, (du processus) l’Afrique a été impliquée à la préparation », indique, Mamadou Iam Diallo, président du bureau du Groupe africain. La deuxième phase du Smsi se tiendra en Tunisie en 2005, et sera l’occasion d’évaluer les progrès qui auront été réalisés dans la réduction de la fracture numérique.
Fatou FAYE
(Source : Le Quotidien 29 novembre 2003)