La fracture numérique ne divise pas seulement les pays du Nord et du Sud. Dans les pays africains, le même gap est noté entre milieux urbains et ruraux. Et Me Wade pense qu’il est temps de commencer à balayer dans la maison.
L’accès des ruraux aux technologies de l’information et de la communication (Tic) préoccupe le chef de l’Etat. Aussi, Me Abdoulaye Wade a-t-il proposé la création d’un réseau national de la solidarité numérique pour réduire la fracture entre milieux urbain et rural. « Les technologies de l’information et de la communication doivent pénétrer jusque dans le milieu rural. Le secteur privé national doit apporter sa contribution à la création de ce réseau national de la solidarité numérique. Les fonds serviront à acheter des équipements informatiques qui serviront à la formation », explique le chef de l’Etat. L’appel de Me Wade, qui s’exprimait hier, lors de l’ouverture de la réunion West Afrcia 2005 « Pour le développement des Tics en Afrique de l’Ouest »a été entendue par le Conseil national du patronat (Cnp). « Nous avons les capacités et les moyens pour contribuer à la réduction de la fracture numérique entre milieu urbain et milieu rural. Le président de la République a lancé des pistes que nous devons suivre pour concrétiser ce projet », souligne le président du Cnp Baïdy Agne.
Pour le président de l’Organisation des professionnels des technologies de l’information et de la communication (Optic), membre du Cnp, la part du secteur des Tics dans l’économie des pays en voie de développement, ses opportunités en terme d’ouverture aux marchés, son taux de croissance, son potentiel et sa marge de progression encore importante font qu’il constitue un facteur important dans le développement économique et social. « Nous sommes conscients que le secteur privé africain, en partenariat avec le secteur public, a un rôle important à jouer pour impulser une nouvelle dynamique au secteur des Tic », a déclaré El Hadj Moctar Diop.
Cependant, le président de l’Optic note des freins au développement des Tics dans la sous-région et en Afrique. Entre autres : le manque de ressources financières suffisantes pour la mise en place de projets nationaux et régionaux, la non prise en compte des préoccupations du secteur privé aux opérations de libéralisation des télécommunications, l’instabilité des ressources humaines spécialisées, et la faible implication du secteur privé dans la mise en place de stratégies de développement.
Président de l’Association des régulateurs de télécommunications de l’Afrique de l’Ouest, Malick Guèye, par ailleurs, président de l’Agence de régulation des télécommunications du Sénégal (Art), souligne qu’un travail « important »reste à faire dans le domaine du développement des réseaux et services. « Malgré les progrès et les avancées notés, ces dernières années, dans le développement des infrastructures de télécommunications, il existe encore des disparités en Afrique », a relevé M. Guèye.
Ce réseau national de la solidarité numérique devra faire tâche d’huile dans les autres pays de la sous-région ouest-africaine, dont les professionnels des technologies de l’information et de la communication se réunissent, depuis hier, à Dakar, sous l’égide du Cnp et du Centre pour le développement de l’entreprise. Me Wade a appelé les participants à la rencontre, à rompre avec la répétition, et passer à la mise en oeuvre des idées.
« West Africa 2005 » prend fin demain. Un forum d’échanges sur les stratégies de développement des Tics, un salon d’exposition des solutions technologiques et une bourse de partenariat Ue/Acp accompagnent la réunion de Dakar.
Johnson Mbengue
(Source : Wal Fadjri, 25 mai 2005)