Société de l’information : Les 192 États de l’Onu adoptent le Fonds de solidarité numérique
samedi 26 février 2005
Initiative du Président Wade, le fonds mondial de solidarité numérique est adopté, encouragé et félicité par les 192 Etats membres des Nations - Unies à l’occasion de la tenue à Genève de la 2e session du Comité préparatoire du Sommet sur la société de l’information du 15 au 25 février.
Le paragraphe 27 du Plan d’actions du SMSI concernant le Fonds de solidarité a fait son chemin. Accepté « poliment » par les Etats, Maître Wade, son initiateur sans rancune et avec beaucoup de tact, est allé parler aux Maires de la planète car disait il « Si les Etats n’ont pas de cœur », la stratégie était alors de parler directement aux peuples, eux, ils en ont encore. Wade se rend à la grande messe des maires à Lyon chez son frère Gérard Collomb, Christian Ferrazino de Genève et près de 1500 maires, écoutent le professeur Wade leur expliquer « son serpent numérique ». Une chaîne fraternelle des peuples venait de naître autour de la solidarité numérique. Entre temps, des rencontres se sont tenues à Genève, Rabat, Ghana ... L’animosité de certains leaders politiques africains et européens, aidés par une savante ignorance d’une certaine catégorie de personnes africaines spécialistes de torpiller tout ce qui est Africain, faillit tourner en ridicule l’idée de l’Afrique noire.
Jeudi, dernier, les Etats - Unis avaient rejeté la création du fonds de solidarité numérique. Des Etats se disaient aussi non informés du contenu du fonds de la solidarité numérique. D’autres riaient du logement du fonds à Genève. Comme si on ignorait que ce fonds d’inspiration africaine, était destiné à l’ensemble de la planète. Selon la proposition formulée initialement par le Sénégal, il s’agit d’un mécanisme de financement complémentaire et volontaire qui complétera les mécanismes de financement existants afin de résorber le gap numérique. Loger le fonds à Genève, permet de lui assurer une certaine visibilité et une certaine crédibilité, en plus, c’est Genève qui a dit « Oui » à l’Afrique et le Sud, avant tout le monde.
Le gap numérique ne concerne pas uniquement les pays du Sud, il est aussi au Nord. Un pays comme la France, prend cela très au sérieux en parlant d’installer Internet dans les foyers. Dans le débat, mené aux Nations-Unies, un certain nombre de nations développées et de nations en développement se sont efforcées de concilier leurs points de vue respectifs.
Toutefois, les Etats-Unis avaient refusé le concept d’un mécanisme financé par des contributions volontaires à hauteur de 1% des contrats obtenus par les fournisseurs de services TIC privés qui pourraient alors utiliser le label « Solidarité numérique ».
En réalité, si le financement des grandes infrastructures est relativement bien assuré par les mécanismes financiers existants au niveau international, malgré la difficultés d’y accéder, il n’en est pas de même pour les projets communautaires, créateurs de nouvelles activités et de nouveaux emplois. C’est pourquoi l’Union africaine, sous l’impulsion du Président du Sénégal Abdoulaye Wade, a proposé de créer un Fonds pour la solidarité numérique, alimenté par un nouveau mécanisme de financement et mobilisant tous les partenaires intéressés (collectivités publiques, entreprises privées et société civile).
Promouvoir l’idée du fonds de solidarité numérique, l’accompagner avec une volonté politique internationale, telle a été la stratégie du Président Wade et de l’Union africaine pour convaincre la Communauté internationale de la nécessité de trouver d’autres mécanismes de financement pour permettre à « l’Afrique qui a beaucoup de choses à dire, si elle était écoutée » d’être bien présente au rendez - vous universel du donner et du recevoir que constitue la société de l’information. Et au - delà, d’innover dans la recherche des mesures destinées à financer la lutte contre la fracture numérique en mettant les technologies de l’information au service du développement.
D’autres paragraphes comme les 13, 14 et 16 mettent aussi l’accent sur la nécessité d’attirer l’attention de la Communauté internationale sur les besoins spécifiques des groupes marginalisés et vulnérables, de ne pas laisser tomber les pauvres particulièrement ceux parmi eux, qui vivent dans des régions reculées, dans des villages et villes marginalisés et de veiller particulièrement aux besoins des populations vivant dans les pays sous - développés.
Présenté officiellement par le Président Abdoulaye Wade lors de « la table ronde des visionnaires » en février 2003, discuté et accueilli à la première phase du Sommet mondial sur la société de l’information( SMSI) en décembre 2003 à Genève, le fonds de solidarité numérique « le rêve africain » a franchi une étape importante à l’occasion de la 2e session du Comité préparatoire du Sommet dont la deuxième phase aura lieu en novembre 2005 à Tunis en Afrique.
C’est en Tunisie que les textes finaux du Comité préparatoire du SMSI seront soumis aux Chefs d’Etat et de gouvernements.
EL HADJI GORGUI WADE NDOYE
(Source : Le Soleil, 26 février 2005)