Silence radio et écran noir à Walf : Sidy Lamine Niasse annonce une plainte contre le Bsda pour vol de matériel
vendredi 28 août 2009
Le Bsda a exécuté hier sa menace contre Walfadjri Tv et radio. Avec l’aide des forces de l’ordre, en présence de son huissier et d’un représentant de l’organisme de gestion collective, il a confisqué le matériel de diffusion des deux fréquences.
Le Bsda a exécuté hier sa menace contre Walfadjri Tv et radio. Avec l’aide des forces de l’ordre, en présence de son huissier et d’un représentant de l’organisme de gestion collective, il a confisqué le matériel de diffusion des deux fréquences. Une situation que n’accepte pas le groupe Walfadjri, qui compte déposer une plainte.
Hier aux environ de 6 heures du matin, des éléments de la police ont arrêté les programmes de la radiotélévision Walfadjri, pour l’obliger à respecter les décisions de justice le sommant de remplir les formalités légales et de s’acquitter intégralement des droits dus aux artistes. Ainsi, son émetteur, sis à l’immeuble a été confiqué. Cela suite à la décision par le tribunal hors classe de Dakar de faire suspendre au bout de huit jours tous les programmes diffusés par la radiotélévision Walfadjri, si son président Sidy Lamine Niasse ne se plie pas aux verdicts.
Mais du côté du groupe Walfadjri, cette suspension avec confiscation de matériels est très mal perçue par certains journalistes et animateurs d’émissions qui disent ne pas comprendre que l’on confisque leurs outils de travail. « On peut nous interdire la diffusion des musiques d’ici ou même ne pas autoriser que nous passions des morceaux d’ailleurs. Mais, allez jusqu’à confisquer le matériel qui nous permet de faire du direct. Je trouve que c’est exagéré » commente un reporter de Walf Tv, qui a requis l’anonymat parce que ne se considérant pas comme une « voix autorisée » pour en parler.
Interpellée, Aïssatou Diop Fall, la directrice des Programmes (qui refusait la semaine dernière tout commentaire), apparemment perturbée par la tournure de cette affaire « Walf/Bsda » explique : « Si jusque-là, nous n’avions pas réagit aux provocations du Bsda, c’est parce que nous avions prévu aujourd’hui même (ndlr : hier) que le patron Sidy Lamine Niasse intervienne dans l’émission Penccoo de cet après-midi, pour éclairer la lanterne de l’opinion sur cette affaire. Seulement, pour nous empêcher à notre tour de présenter les faits, documents à l’appui, ils ont choisi de venir tôt ce matin confisquer le matériel de diffusion. » C’est « une manière d’empêcher le groupe Walfadjri notamment Sidy Lamine Niasse, de communiquer sur cette affaire » analyse Aïssatou Diop Fall, qui poursuit sur un ton nerveux, « qu’ils le veuillent ou non, l’émission se fera et sera diffusée. Car, leur objectif c’était de prendre le matériel et nous empêcher d’émettre. Mais ils se sont gourrés complètement. Ils ont échoué. Puisque, malgré la confiscation du matériel, nous continuons d’émettre. Il n’est pas question pour nous de faire écran noir.
Penccoo va se faire. Même si ce sera la dernière émission. C’est Penccoo qui les dérange. Cette émission les empêche de dormir ou de faire du bon Ndogou. Mais nous on s’en fout, on le fera contre vents et marrés ».
Aussi, la Directrice des programme de Walf Tv, qualifie de « vandale », la confiscation du matériel de diffusion : « C’est un vandalisme opéré par le Bsda...Un vandalisme car je défi le Bsda qu’il ne possède aucun document de justice l’autorisant à confisquer le matériel de Walfadjri et d’interrompre la diffusion des programmes » affirme Aïssatou Diop Fall qui voit à travers cet acte « un forcing, un hold up ». D’ailleurs, comme son patron, elle estime que « le Bsda bénéficie du soutien de l’Etat. Il ne peut pas seul prendre cette décision... A plus forte raison, il s’est fait aidé par les forces de l’ordre. Une cinquantaine de policiers qui ont encerclé le groupe Walfadjri de Front de terre, jusqu’à Castor ».
Sur la continuité des services, notamment la diffusion de Walf Tv, malgré l’injonction des forces de l’ordre et la décision de justice, le groupe de presse ne s’avoue pas vaincu. « Ils ont volé un matériel qui nous permet d’émettre en direct. Car nous faisons du Vtl. Mais cela ne nous a pas empêché de diffuser et d’être reçu normalement par nos téléspectateurs. Nous continuerons de diffuser pour le plaisir de nos téléspectateurs, même si à la radio, on ne peut plus émettre » indique Aïssatou Diop Fall. En outre précise-t-elle « la propagande du Bsda », confessant que contrairement à tout ce qui a été dit, « il n’y a pas eu de jugement final. Car nous avions interjeté appel et le délibéré est prévu pour le 18 novembre prochain ».
En clair, ce feuilleton Walf-Bsda n’est pas à son épilogue. Surtout qu’après l’application de la sanction par le Bsda, le groupe Walfadjri compte déposer une nouvelle plainte, après constat des « préjudices par un huissier de justice », afin de « dénoncer ce qui s’est passé. Mais également pour que nos matériels nous soient retournés ». « Nous avons subit un énorme préjudice. D’abord un préjudice moral. Car les gens ont tout fait pour retourner les artistes contre nous. Mais il y a également un préjudice matériel. Il y a du commercial qui se fait ici. Et nous avons signé des contrats avec des annonceurs. Nous n’allons donc pas nous laisser faire... » déclare l’animatrice de l’émission « Sortie ».
Gilles Arsène Tchedji
Dernière mise à jour : (Source : Le Quotidien, 28 aout 2009)