Service universel des télécommunications : un atelier stratégique pour évaluer l’efficacité des FSU en Afrique
vendredi 29 novembre 2024
Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, a accueilli les 28 et 29 novembre 2024, un atelier d’envergure consacré à l’efficacité des Fonds de Service Universel (FSU) des Télécommunications en Afrique.
Cet événement, organisé par le ministère de la Transition Numérique et de la Digitalisation à travers l’ANSUT, en collaboration avec l’Union Africaine des Télécommunications (UAT) et l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), a réuni des experts, des acteurs clés du secteur et des décideurs venus de 17 pays africains.
Un retard significatif
L’objectif principal de cet atelier était d’évaluer les résultats de l’enquête sur l’efficacité des Fonds de Service Universel (FSU) des télécommunications en Afrique et échanger sur les défis et les solutions visant à renforcer le service universel des télécommunications, avec un accent particulier sur la réduction des zones blanches – ces régions dépourvues d’accès aux services de télécommunication – et l’amélioration de la connectivité dans les zones rurales.
Cet atelier s’inscrit dans un contexte où l’Afrique accuse un retard significatif en matière de connectivité internet par rapport aux autres continents. En 2020, moins de 30 % des Africains avaient accès à internet, contre plus de 80 % en Europe et 75 % en Amérique. Pourtant, le continent fait preuve d’un dynamisme exceptionnel dans l’adoption des nouvelles technologies.
Pour les États africains, la transformation numérique représente une opportunité stratégique : dynamiser la croissance économique, accélérer l’industrialisation, réduire la pauvreté et améliorer durablement la qualité de vie des populations.
« L’accès universel aux télécommunications est une nécessité fondamentale pour relever les défis socio-économiques et environnementaux du continent », a affirmé M. Ekissi Narcisse, représentant le ministre Ibrahim Kalil Konaté, à l’ouverture de l’atelier.
L’importance d’une collaboration public-privé
Tout en saluant les efforts pour renforcer l’inclusion numérique en Afrique, M. Ekissi a mis en lumière les initiatives ivoiriennes telles que le Programme National de Connectivité des Collectivités Rurales (PNCR), visant à réduire les inégalités numériques, notamment dans les zones rurales. D’un budget total de 38 milliards de FCFA, le PNCR a pour objectif de connecter 575 localités rurales. La première phase de ce programme, d’un coût d’environ 10 milliards de FCFA, a permis de construire 160 sites radioélectriques dans 175 localités, impactant près de 221 267 habitants.
De son côté, M. Bamba Yacouba, PCA de l’ANSUT, a insisté sur l’importance d’une collaboration public-privé pour atteindre les objectifs de connectivité. Il a également salué le leadership du Président Alassane Ouattara et sa vision numérique pour le pays. « Nos initiatives doivent viser à offrir des opportunités égales à tous, sans exception », a-t-il déclaré.
L’ANSUT en mission humanitaire
Le Directeur Général de l’ANSUT, M. Gilles Thierry Beugré, a, pour sa part, souligné l’impact concret de chaque projet sur les populations, en citant des exemples comme l’élève qui accède au savoir ou le patient bénéficiant de soins à distance. La mission de l’ANSUT va au-delà du déploiement d’infrastructures, se positionnant comme une véritable mission humanitaire, a-t-il rappelé.
Cet atelier a été l’occasion de partager des bonnes pratiques et de réfléchir à des solutions concrètes pour améliorer l’efficacité des FSU. Les participants ont également abordé les moyens de combler le déficit de connectivité dans les zones mal desservies.
Au-delà des aspects techniques, l’événement a mis en avant l’importance d’une coopération régionale et internationale renforcée. En conjuguant leurs efforts, les pays africains espèrent promouvoir une inclusion numérique effective, garantissant ainsi un avenir plus connecté et équitable pour tous.
(Source : L’Infodrome, 29 novembre 2024)