Service universel des télécommunications de l’ARTP : Matam accueillera le projet-test
mardi 12 décembre 2006
L’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) a organisé hier, lundi 11 décembre 2006, à l’hôtel Méridien président, un atelier de présentation du projet pilote de service universel des télécommunications. Une occasion pour les séminaristes d’avoir une idée des caractéristiques générales du projet-pilote et du choix de la région de Matam pour son expérimentation au Sénégal.
La cérémonie d’ouverture était présidée par Guimba Konaté, le représentant du Ministre des Postes, des Télécommunications et des NTIC empêché en présence du Directeur des Opérations de la Banque Mondiale, Madani Tall, du Directeur Général de l’ARTP Daniel G.Goumalo Seck, de l’Administrateur du Projet de Promotion de l’Investissement Privé (PPIP), Mabousso Thiam, des représentants des ministères et des opérateurs de services et /ou de réseaux téléphoniques.
Du choix de Matam
De l’avis de Daniel Seck, Directeur Général de l’ARTP, « le choix de Matam, qui sera entériné à la fin de l’Atelier de présentation du Projet-pilote de service univers financé en partie par la Banque Mondiale, s’explique par le fait que cette région regorge d’importantes ressources minières et énergétiques et des potentialités hydro-agricoles et sylvo- pastorales considérables en plus des 70% de l’immigration nationale qu’elle représente ». Ce qui constitue autant d’atouts pour la dernière née des régions du Sénégal pour que les participants s’entendent sur son choix définitif à l’issue des travaux de l’atelier. Comme l’a du reste soutenu Samba Ndiaye, le 1er Vice-Président du Conseil Régional, par ailleurs conseiller en Télécommunications du Premier Ministre, mis à part l’apport inestimable des immigrés dans la réalisation d’infrastructures de base, « le développement socio-économique de la région passera forcément par celui des télécommunications et des nouvelles technologies en ce sens que Matam,, région pauvre et très enclavée forte de 425.000 habitants à 86% ruraux disséminés à travers 7 communes, 14 communautés rurales et 451 villages, ne dispose que de 3000 lignes fixes de téléhone et le mobile constitue un luxe avec une qualité des plus médiocres. Et ce Projet va réduire le gap numérique entre Matam et les autres régions du pays ». A son tour, Alvaro Quijandria, consultant commis par le Cabinet d’études Apoyo Consultario, a présenté les caractéristiques générales du Projet-pilote et est largement revenu sur le choix de Matam.
Du Fonds de développement du Service Universel des Télécommunications
Revenant sur le concept de Service Universel des Télécommunications, Daniel Seck rappellera que c’est le Cabinet Mc Kinsey qui a élaboré en 2004 pour les autorités du Sénégal une stratégie de mise en œuvre du service universel de télécommunications. Ce dernier vise principalement les zones rurales et consiste à « la mise à disposition de tous, d’un service minimum de qualité et à un prix abordable en matière de téléphonie ainsi que l’acheminement d’appels d’urgence, la fourniture d’un service de renseignement et d’un annuaire imprimé ou électronique d’abonnés et le maillage du territoire national en cabines téléphoniques », a t-il poursuivi. Les problèmes décelés à l’issue du diagnostic ont conduit à la nécessité de mettre en place d’un Fonds pour le développement du service universel de télécommunications. Celui-ci aura trois objectifs dont la promotion de l’accès des zones rurales les moins loties en services télécoms afin d’impulser leur développement socio-économique et leur épanouissement. En plus, le fonds vise la participation du secteur privé dans la prestation de services télécoms dans les campagnes et la réduction de la fracture numérique par l’accès des ruraux à Internet et donc leur intégration dans la société de l’information.
Présent sur le terrain depuis le mois de septembre dernier, l’étude du Cabinet se poursuivra jusqu’en janvier 2007 et le choix de l’opérateur se fera selon les meilleures pratiques connues au niveau mondial. Pour ce faire, « c’est une logique de marché et ce sera le mieux disant, c’est à dire au moindre coût et ce qu’il y’a de meilleur au plan de la qualité qui remplira les meilleures conditions selon les besoins de la région », dira M. Seck. Et il reviendra au Cabinet Apoyo Consultario, qui accompagne l’ARTP dans ce projet test ,d’établir un chronogramme pour le lancement des appels d’offre et son démarrage effectif.
Mamadou Lamine DIEYE
(Source : Sud Quotidien, 12 décembre 2006)