Le Sénégal a adopté une stratégie globale pour faire de l’économie numérique, un facteur de développement inclusif, pouvant propulser le pays comme un hub technologique, mixé par une forte volonté de leadership au niveau de la sous-région ouest-africaine.
À travers le document « Sénégal Numérique 2025 », composé de (3) prérequis et quatre (4) axes prioritaires, dont la mise en œuvre est en marche, le Sénégal doit impérativement accélérer sa cadence de développement en se focalisant sur les projets phares énumérés dans la Stratégie.
En effet, l’heure de la concrétisation pour faire du Sénégal une référence dans le domaine numérique a plus que jamais sonné. Presque toutes les idées, stratégies, propositions ont été faites dans ce domaine avec un slogan très inspirateur : « le numérique pour tous et pour tous les usages en 2025 au Sénégal avec un secteur privé dynamique et innovant dans un écosystème performant ».
Cependant, depuis la réalisation du document stratégique, il faut reconnaître que la volonté politique de l’État de réaliser ses projets phares se poursuit à travers l’organisation de plusieurs initiatives locales. Mais, la mayonnaise peine à prendre.
La preuve, le Président Macky Sall, lors du conseil des ministres du 29 janvier dernier, a instruit le ministre de l’Economie Numérique et des Télécoms (MENT) à prendre ses dispositions pour l’organisation dans les meilleurs délais, d’un conseil présidentiel sur le Sénégal Numérique.
A l‘heure actuelle, plusieurs initiatives stratégiques sont en standby, en retard dans l’exécution ou dans la livraison.
« L’atteinte des 300 milliards de FCFA d’ici 2025 qui sera issue de l’augmentation induite sur le PIB direct doit se refléter sur la croissance économique »
A l’heure de la digitalisation et du développement fulgurant des Fintech, du Mobile Money (Banking), le taux de bancarisation électronique n’a pas encore atteint les 50% comme indiqué dans la stratégie, sans compter les efforts à fournir pour classer le Sénégal dans plusieurs indicateurs de performance.
L’accès à internet devrait être amélioré pour permettre aux communautés urbaines et rurales d’accéder aux services en ligne. Dans ce sens, il faut reconnaître que l’Etat a fait des progrès en imposant aux opérateurs de connecter la population, en plus de l’organisation de rencontres et ateliers pour réfléchir et proposer des recommandations dans le cadre de l’aménagement du territoire.
Un autre point fort du document, qui mérite une considération forte par l’Etat, réside dans le domaine de la confiance numérique, l’amélioration de la sûreté maritime, de la production agricole, du cadre juridique et la promotion d’une industrie numérique avec la livraison, dans les mois à venir, du Parc des Technologies Numériques (PTN) financé à hauteur de 46 milliards de FCFA.
Même constat pour la mise en place du Data Center de Diamniadio, l’effort de formation et d’impulsion de la culture digitale dans l’enseignement, idem pour la digitalisation de l’administration.
Néanmoins, il faut encore mettre en place des mécanismes d’activation pour le projet de soutien à l’innovation et à l’entrepreneuriat à l’image de la « Startup Act », un projet déjà validé et dont l’application n’est pas encore effective à 100% au niveau des startups. L’objectif, selon la Stratégie, étant de pouvoir incuber 100 entreprises par an, en plus de la dotation d’un milliard par année pour la promotion de l’entreprenariat.
Dans ce sens, étant déjà dans sa posture de catalyseur, la DER pourrait renforcer les financements grâce à ses nouvelles acquisitions de partenariats avec la BAD.
La Promotion du commerce électronique et des services financiers en passant par l’accès au marché ne devrait pas se faire sans l’implication du secteur privé dont les ambitions sont de participer à des actions créatrices de valeur.
Nous devons sauter des étapes avec l’avènement au Sénégal du Mobile Money devenu un point incontournable dans la stimulation de l’inclusion financière.
Notre pays dispose d’un écosystème très dynamique pour se classer parmi les leaders en Afrique. Un débat s’impose pour attirer l’attention de l’Etat, des bailleurs et investisseurs sur ce domaine en plein essor et dont un partenariat multipartite pourrait déclencher les prémices d’une révolution financière.
Bonne Lecture
Basile Niane, Directeur de Socialnetlink
(Source : Social Net Link, 7 mars 2022)