OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2017 > Sénégal, ne faudrait-il pas abroger le délit d’offense au Chef de l’Etat ?

Sénégal, ne faudrait-il pas abroger le délit d’offense au Chef de l’Etat ?

mercredi 16 août 2017

Point de vue

A quelques mois d’intervalle trois jeunes femmes sénégalaises se sont retrouvées placées sous mandat de dépôt et en l’espace de 48h, elles ont bénéficié chacune d’une liberté provisoire. A la base de leur sort l’utilisation des réseaux sociaux pour s’en prendre au Président de la République ou une partie de la société sénégalaise.

Leur libération est certainement liée à une mobilisation exceptionnelle de la Société civile à travers différents canaux de communication. A cet égard, les dernières décisions de la Justice sénégalaise les concernant montrent bien les limites objectives du traitement strictement judiciaire de phénomènes de société liés à la mondialisation de l’information et de la communication.

Protection de la liberté d’informer

Les trois cas, d’une manière générale renvoient d’abord à la responsabilité du diffuseur de l’information usurpée par un tiers ou assumée par son auteur au mépris de la loi, ensuite à la responsabilité de celui qui a obtenu par des moyens frauduleux des images ou des sons sans le consentement de la personne concernée, c’est à dire celle à qui ils sont attribués. Enfin ces cas posent la question de la responsabilité pénale que l’utilisation abusive du son ou de l’image usurpé fait peser sur la personne à laquelle ils sont attribués.

La question de la responsabilité des sites de la presse en ligne est réelle et ne saurait être passée sous silence. Mais ceci ne doit pas entrainer un déchainement incontrôlé de critiques contre des organes de presse sans lesquels bien des informations utiles à l’approfondissement de la démocratie auraient été totalement ignorées. En effet, rien ne doit occulter le rôle fondamental que la liberté de cette presse nouvelle a apporté à la propagation de l’information et dans bien des cas à l’éducation des citoyens qui aujourd’hui sont beaucoup plus informes qu’au temps du Parti unique, de la Presse unique et de la Pensée unique.

Par conséquent, il s’agit de trouver un équilibre entre le dogme de la liberté d’informer et l’impératif de sauvegarde de l’ordre public. C’est dans cette optique, me semble-t-il que se situe le récent communique de l’association des Professionnels de la Presse en ligne ( APPEL) qui invite ses journalistes au respect scrupuleux de l’éthique et de la déontologie.

Abrogation du délit d’offense au Chef de l’Etat

Amy Collé et Ouléye Mané, mais d’autres personnes au paravent ont été placées sous mandat de dépôt pour avoir offensé le Chef de l’Etat. Pourtant l’application de la loi relative à l’offense au Chef de l’Etat renvoie toujours à la difficile question de la définition de l’offense à différentes phases de l’évolution de la société. D’ailleurs, les Français qui nous ont inspiré cette notion l’avaient toujours considérée comme une résurgence des prérogatives royales.

C’est dans cet esprit que la loi relative au délit d’offense au Chef de l’Etat a été abrogée en France en 2013 par l’Assemblée nationale qui tenait aussi compte d’une décision de la Cour européenne des droits de l’homme qui avait refusé de considérer que le port d’une pancarte devant le Président de la République qui traitait celui-ci de ” ‘pov’ con” était une offense à sa personne mais plutôt une manifestation de la “liberté d’ expression.

En effet, la banalisation des images, la fin de la sacralité du Pouvoir politique, l’extension de la liberté d’opinion, dans toutes les sociétés humaines actuelles, font que l’usage de la notion d’offense au Chef de l’Etat crée plus de problème à l’ordre juridique et au Président de la République qu’il ne contribue à renforcer l’aura de sa fonction.

Le Chef de l’Etat comme le Procureur de la République, en la matière, sont accusés et critiqués à tort. Car, en cas d’offense au chef de l’Etat, ce dernier n’a point besoin d’agir personnellement contre l’auteur de l’acte incriminé, alors que le Procureur de la République s’autosaisit conformément à la loi.

Pour toutes ces raisons, le législateur doit aider le Juge et le Président de la République en adaptant les lois aux exigences des démocraties modernes ou la tolérance bien comprise jusqu’à un certain niveau, est le moteur des systèmes politiques. Dans cet esprit, il convient d’abroger le délit d’offense au Chef de l’Etat et de miser sur le sens de la responsabilité des citoyens et sur la capacité d’autorégulation de la société. La société sénégalaise qui est d’une grande maturité politique saura sans aucun doute arbitrer les débats inévitables dans une démocratie qui continue d’aspirer à une plus grande maturité .

Education plutot que répression

L’Etat doit tout faire pour que le débat politique puisse se passer dans un cadre légal et social qui s’inspire de nos valeurs fondamentales de civilisation marquées par la tolérance, le sens de la mesure et de la courtoisie, sans menaces déplacées, ou répression judiciaire inutile. En effet, la peur de s’exprimer à l’intérieur du pays peut déplacer le cadre de discussion en dehors de tout contrôle de l’autorité publique notamment hors des frontières, ce qui semble se dessiner actuellement avec la multiplication des offres d’informations à partir de plateformes individuelles hors de tout contrôle politique ou social.

A cet égard, bon nombre d’observateurs pensent que la répression pénale est loin d’être le moyen le plus pertinent pour gagner le respect de ces concitoyens, mais plutôt l’éducation de masse par la mise à niveau démocratique de la population grâce à une bonne utilisation des moyens de communication moderne.

En vérité la société sénégalaise voire africaine condamne sans réserve les paroles ou les gestes outranciers à plus forte raison quand ils sont adressés au Président de la République. C’est dans cet esprit que nous implorons la clémence du juge en faveur de Amy Collé Dieng, Ouléye Mané et Penda Ba.

Pr. Benoit NGOM
Président Fondateur de l’Association des Juristes africains (AJA)

(Source : Financial Afrik, 16 août 2017)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4415/4904 Régulation des télécoms
  • 346/4904 Télécentres/Cybercentres
  • 3114/4904 Economie numérique
  • 1612/4904 Politique nationale
  • 4904/4904 Fintech
  • 506/4904 Noms de domaine
  • 1734/4904 Produits et services
  • 1671/4904 Faits divers/Contentieux
  • 760/4904 Nouveau site web
  • 4751/4904 Infrastructures
  • 1610/4904 TIC pour l’éducation
  • 182/4904 Recherche
  • 242/4904 Projet
  • 3145/4904 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1734/4904 Sonatel/Orange
  • 1576/4904 Licences de télécommunications
  • 264/4904 Sudatel/Expresso
  • 987/4904 Régulation des médias
  • 1285/4904 Applications
  • 1012/4904 Mouvements sociaux
  • 1536/4904 Données personnelles
  • 122/4904 Big Data/Données ouvertes
  • 591/4904 Mouvement consumériste
  • 364/4904 Médias
  • 644/4904 Appels internationaux entrants
  • 1591/4904 Formation
  • 105/4904 Logiciel libre
  • 1890/4904 Politiques africaines
  • 942/4904 Fiscalité
  • 166/4904 Art et culture
  • 573/4904 Genre
  • 1557/4904 Point de vue
  • 1010/4904 Commerce électronique
  • 1526/4904 Manifestation
  • 312/4904 Presse en ligne
  • 124/4904 Piratage
  • 204/4904 Téléservices
  • 922/4904 Biométrie/Identité numérique
  • 304/4904 Environnement/Santé
  • 320/4904 Législation/Réglementation
  • 335/4904 Gouvernance
  • 1754/4904 Portrait/Entretien
  • 147/4904 Radio
  • 688/4904 TIC pour la santé
  • 266/4904 Propriété intellectuelle
  • 58/4904 Langues/Localisation
  • 1045/4904 Médias/Réseaux sociaux
  • 2029/4904 Téléphonie
  • 190/4904 Désengagement de l’Etat
  • 977/4904 Internet
  • 114/4904 Collectivités locales
  • 378/4904 Dédouanement électronique
  • 1016/4904 Usages et comportements
  • 1024/4904 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 554/4904 Audiovisuel
  • 2980/4904 Transformation digitale
  • 382/4904 Affaire Global Voice
  • 154/4904 Géomatique/Géolocalisation
  • 306/4904 Service universel
  • 660/4904 Sentel/Tigo
  • 174/4904 Vie politique
  • 1486/4904 Distinction/Nomination
  • 34/4904 Handicapés
  • 720/4904 Enseignement à distance
  • 727/4904 Contenus numériques
  • 584/4904 Gestion de l’ARTP
  • 178/4904 Radios communautaires
  • 1719/4904 Qualité de service
  • 424/4904 Privatisation/Libéralisation
  • 134/4904 SMSI
  • 450/4904 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2659/4904 Innovation/Entreprenariat
  • 1310/4904 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 46/4904 Internet des objets
  • 170/4904 Free Sénégal
  • 585/4904 Intelligence artificielle
  • 197/4904 Editorial
  • 22/4904 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous