Selon le député, derrière cette loi de finances, se cachent des lobbys et des intérêts personnels des pontes du régime en place. Selon Ousmane Sonko, face aux difficultés financières du pays, le gouvernement a décidé de mettre en place trois taxes pour renflouer les caisses de l’Etat. Ce, sur le dos du contribuable en lieu et place des multinationales. Sonko estime, en effet, que la taxe spéciale du secteur des télécommunications ne vient que remplacer une autre taxe, de même nature. Laquelle, indique-t-il a été adoptée par l’Assemblée nationale il n’y a pas moins d’une année. « Vous n’osez pas affronter les multinationales du secteur des télécommunications, vous leur avez donné la possibilité de déclarer trimestriellement. Ce qui est une violation de l’égalité des contribuables devant la loi. Parce qu’en matière de Tva, la déclaration est mensuelle », tacle-t-il. Dans son réquisitoire, l’ancien patron du Syndicat des inspecteurs des impôts soutient que l’Etat a reculé devant les multinationales du secteur des télécommunications sur l’application de la taxe sur les appels entrants. « Des entreprises de télécommunication avaient dit qu’elles ne paieront pas. Et, vous devez assumer d’avoir annulé la taxe sur les appels entrants. 50 milliards de recettes abandonnées par le Président Macky Sall pour respecter une promesse de campagne faite au patronat français », a confié Ousmane Sonko.
Concernant la taxe sur les compagnies d’assurance, le leader du Pastef révèle que l’Etat n’a mis qu’une taxe de 1% qui sera encore supportée par le consommateur. Suffisant pour lui de soutenir que l’Etat n’ose pas taxer les forts profits des compagnies d’assurance. pour les prélèvements sur les opérations de consignation prévues dans cette Loi de finances rectificative, taillés sur mesure pour une société française impliquée dans le scandale de la Société africaine de raffinage. A l’en croire, cette société française fait l’objet d’un redressement de 100 milliards de fraude fiscale sur ses opérations. « Voilà que le Président Macky Sall, sortant de son sommeil de lion, décore cette même société de l’Ordre national du lion. Des multinationales viennent ici, elles fraudent, elles grugent le fisc mais on les décore après. C’est très bien fait et puis on avance. Cette société est impliquée dans le scandale de la Sar avec les huit navires qui ont été commandés, sans passer par le Conseil d’administration, pour 400 milliards. Vous êtes très informé sur ce dossier. Et, c’est cette société qui est décorée aujourd’hui », s’offusque-t-il.
Adama Coulibaly
(Source : Wal Fadjri, 30 juin 2018)