Selon les résultats d’une étude : L’ouverture du capital de la Sonatel n’a pas profité aux consommateurs
vendredi 28 mai 2010
Pouvant être considéré comme une expérience réussie, l’ouverture du capital de l’opérateur historique de téléphonie du Sénégal n’a pourtant pas produit tous les effets escomptés. C’est une étude qui l’a révélé.
Une étude sur la caractérisation du secteur des Technologies de l’information et de la communication (Tic) a révélé, avant-hier à Dakar, le manque d’impacts positifs sur les populations de l’ouverture du capital de l’opérateur historique de téléphonie, la Société nationale des télécommunications du Sénégal (Sonatel). ‘Cette libéralisation, malgré qu’elle soit en définitive plus bénéfique pour les actionnaires que pour les consommateurs, à certains égards, n’a pas eu les effets escomptés’, a relevé l’étude au cours d’un atelier de restitution organisé par le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres) en partenariat avec l’institut Panos Afrique de l’Ouest.
A titre illustratif, le rapport a cité le cas notamment de la non diversification du sous secteur des télécoms. Pourtant, la libéralisation du marché des télécommunications au Sénégal est considérée comme un exemple de réussite en termes d’augmentation de la pénétration des services numériques au sein de la population (large accès aux téléphones mobiles, pénétration Internet plus importante, etc).
L’ouverture du capital de la Sonatel pourrait être considérée aussi comme une expérience réussie en termes de rentabilité financière (24 fois plus que les prévisions, selon certains observateurs).
D’après l’étude, la majeure partie des entreprises enquêtées, soit 44 %, sont de type individuel et familial, 24 % sont des Société à responsabilité limitée (Sarl) et 11 % sont des sociétés anonymes (Sa).
D’après l’étude, les entreprises de type Sarl attirent plus les investissements directs étrangers (Ide) que les autres entreprises, suivent les Sa, lesquelles sont plus performantes en termes d’investissement et de réalisation de chiffres d’affaires.
L’autre difficulté soulevée par l’étude, c’est l’environnement des affaires du secteur. Le rapport conclut que le secteur n’est pas incitatif car les entreprises Tic font face à plusieurs types de taxes et ne bénéficient pas de subvention de la part de l’Etat. En outre, il a souligné que la majeure partie des entreprises considèrent que les charges dominantes sont celles liées à la consommation énergétique, l’eau, le transport et les charges de personnel. Les charges en achat de marchandises viennent en troisième position.
En revanche, les charges concernant les matières premières sont marginales pour la plupart des entreprises, selon l’étude.
Dans la même lancée, deux autres études portant de manière générale sur les textes juridiques régissant les Tic et la libéralisation du marché des services de ce secteur ont été également présentées.
L’objectif de tous ces travaux de recherche est de proposer des éléments de politique et des stratégies publiques favorables au développement du secteur des Tic au Sénégal, au Nigeria, au Bénin et au Ghana.
Ndakhté M. Gaye
(Source : Wal Fadjri, 28 mai 2010)