Selon GSMA, le marché africain n’est pas encore mature pour les opérateurs virtuels
jeudi 31 mars 2016
D’après l’Association mondiale des opérateurs télécoms (GSMA), le marché africain n’est pas encore assez mature pour accueillir des opérateurs de réseau mobile virtuel (MVNO). En 2015, alors que le monde enregistrait 1038 MVNO dont 599 en Europe, 137 en Asie, 113 en Amérique du Nord, l’Afrique, considérée comme nouveau champ de bataille des télécoms par plusieurs instituts internationaux comme IDC, Deloitte ou Cisco, ne comptait que 13 MVNO.
Ce faible nombre, GSMA l’explique par trois manquements. Le premier, c’est la sous-capitalisation des MVNO qui s’installent sur le marché africain car ils sous-estiment les liquidités nécessaires pour la publicité et le marketing. Conséquence, ils font long feu parce que les clients ne les adoptent pas. Le second manquement soulevé par GSMA est l’absence de marges conséquentes que devraient laisser les opérateurs mobile traditionnels aux MVNO dans le modèle de tarification. Bien qu’utilisant les réseaux des opérateurs mobiles pour offrir leurs services, les MVNO se heurtent à la concurrence rude de leurs partenaires sur les mêmes segments cibles. Enfin, le troisième manquement tient au fait que les régimes de réglementation sont défavorables à la croissance des MVNO en Afrique. En Europe, les régulateurs télécoms ont encouragé les MVNO depuis longtemps pour accroître la concurrence, faire baisser les prix, et relever le pouvoir d’achat des consommateurs.
Afin de donner aux MVNO qui veulent s’installer en Afrique les mêmes opportunités que ceux d’Europe, GSMA propose que les opérateurs télécoms traditionnels soient proactifs. Qu’ils aident les MVNO dotés d’un capital conséquent, à explorer des opportunités de revenus alternatifs, au lieu de continuer à presser le marché de gros et de détail de la voix. Les régulateurs télécoms africains doivent également aider le marché télécoms à mûrir.
(Source : Agence Ecofin, 31 mars 2016)