Sécurité des pêcheurs : Des balises de géolocalisation pour 26 embarcations
vendredi 8 juin 2018
Le ministère de la Pêche et de l’Economie maritime et l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn), en partenariat avec Wwf Allemagne, viennent d’équiper, en balises de géolocalisation, 26 embarcations artisanales. Ce projet constitue la deuxième phase et vise à améliorer la sécurité des pêcheurs en mer.
En 2017, 140 pertes en vies humaines ou disparitions en mer ont été enregistrées, soit une hausse de 63%, comparativement à l’année 2016 (92 victimes). Pour faire face à ces contraintes et réduire les risques de catastrophe, l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn) et le ministère de la Pêche et de l’Economie maritime, en partenariat avec Wwf Allemagne, avaient expérimenté, en 2017, une phase test d’installation d’une dizaine d’appareils « Ais » (système d’identification automatique) et Smart Track à bord des pirogues et des navires de pêche semi-industrielle. Les résultats convaincants de cette phase test ont conduit le Wwf à financer une seconde phase pilote pour améliorer les aspects techniques liés à l’avènement des données et informations issues de l’utilisation des appareils, et mobiliser davantage les acteurs et partenaires pour une meilleure transparence et sécurité des activités de pêche au Sénégal. Pour cette deuxième phase, 26 nouveaux appareils de géolocalisation améliorés seront installés à bord d’autant d’embarcations de pêche artisanale dont 8 à Yoff, 9 à Kayar et le reste à Joal, en partenariat avec la Sonatel. L’atelier d’information et de lancement de la seconde phase projet de géolocalisation des embarcations de pêche de pêche semi-industrielle et artisanale au Sénégal, tenu hier, s’inscrit dans ce contexte. Selon le chef de mission de l’Uicn au Sénégal, Racine Kane, la première phase du projet a permis de « franchir une étape importante vers l’identification des meilleures solutions pour la gestion et la transparence des pêcheries ». Elle a permis, poursuit-il, d’apporter un certain nombre de réponses sur l’identification du type d’appareil le plus adapté pour l’environnement des embarcations, l’efficacité de la plateforme de visualisation « See Ocean », l’appropriation de la technologie par les acteurs, etc.
Le capitaine de vaisseau, Mamadou Ndiaye, directeur de la protection et de la surveillance de la pêche (Dpsp), a rappelé que ce projet s’inscrit dans une convention de partenariat que le ministère de la Pêche a signé en 2015 avec l’Uicn, laquelle porte sur la conduite d’un projet expérimental de géolocalisation et de suivi par le système d’identification automatique (Ais) des embarcations de pêche artisanale et de certains navires de pêche industrielle au Sénégal. Il se dit persuadé que dans un proche avenir, une solution efficace de renforcement de la sécurité des pêcheurs artisans sera trouvée pour le bonheur de tous les acteurs. Par ailleurs, a-t-il souligné, le ministère de la Pêche vient d’acquérir 40 balises pour faire d’autres tests et apporter des solutions à cette problématique de la sécurité en mer, à côté de 100 autres dans la coopération avec l’Afrique du Sud. « L’idéal est qu’à terme, un système puisse être choisi et étendu sur l’ensemble du parc piroguier sénégalais », a expliqué M. Ndiaye.
Pour sa part, le représentant de la Sonatel, Bernard Faye, a témoigné de l’intérêt du projet pour la sécurité et la protection des ressources halieutiques et des pêcheurs, tout en réitérant l’engagement de sa structure à apporter son soutien technique et financier pour sa réussite. Les acteurs présents à cet atelier ont apprécié l’avènement de ces équipements qui leur permettront de pratiquer leur métier en toute sécurité.
Souleymane Diam Sy
(Source : Le Soleil, 8 juin 2018)