Samba Guissé, Directeur du programme de citoyenneté de Microsoft Afrique de l’Ouest et du Centre : « Ajouter un ordinateur sur la liste de fournitures des élèves »
vendredi 29 mai 2009
Malgré les programmes initiés pour l’augmentation du taux de pénétration de l’outil informatique dans le milieu scolaire, la demande est loi d’être satisfaite. Pour accélérer l’utilisation de l’ordinateur à l’école, le directeur du programme de citoyenneté de Microsoft Afrique de l’Ouest et du Centre, M. Samba Guissé, pense à une formule consistant à amener les parents à en procurer à leurs enfants-élèves.
Quel est le but visé par le programme que Microsoft a appliqué au lycée Kennedy et qui commence à enregistrer des résultats ?
L’objectif à long terme du programme Unlimited Potentiel Group qui œuvre pour l’utilisation des machines, c’est de permettre à chaque élève d’avoir un ordinateur. C’est-à-dire, en début de chaque année scolaire, d’ajouter un ordinateur sur la liste de fournitures au lieu de demander aux élèves seulement des cahiers, des stylos et autres, mais surtout d’ajouter un ordinateur. Ce qui est intéressant avec la machine informatique, c’est qu’on l’achète une fois pour trois à quatre ans et tout dépend de la maintenance. On a aussi un centre qui peut aider à maintenir ce parc. Dans ce cas, l’archivage des leçons sera beaucoup plus sécurisé alors même que l’élève pourra mesurer d’année en année son évolution. Il peut même aider les élèves plus jeunes ou qui viennent après lui, à disposer de ressources additionnelles.
Comme on veut aussi mettre dans chaque école un serveur, cet outil permet de stocker un maximum d’informations. Ces petites machines n’ont pas une grande capacité mais si le maximum d’informations est stocké au niveau du serveur qui a le maillage, on peut facilement y accéder. Si on a un réseau interne surtout avec le Wi-fi qui est en marche maintenant dans une école comme Kennedy, très facilement les élèves accèderont aux sources d’informations. Ils n’ont pas besoin d’avoir tout sur leur machine. C’est un peu ça l’objectif et on les aide aussi à l’utiliser pédagogiquement.
Compte tenu du coût élevé de l’ordinateur, ajouter un ordinateur sur la liste de fournitures ne serait-il pas de l’utopie ?
Si on regarde ce qui se passe dans le marché, on constate que c’est dans le monde de l’informatique qu’on enregistre une baisse chaque année. Un ordinateur P4 qui coûtait il y a de cela deux ans 400 mille francs, on peut facilement l’avoir à cinquante mille. Ces petites machines neuves que vous avez vues au lycée J. F. Kennedy ne coûtent pas grand chose. C’est aux environs de 200 dollars (environ 100 mille Francs Cfa). Peut être même, si ça devient une politique de l’Etat, l’octroi sera plus facile. Il suffit de jouer sur les taxes et autres choses et ça pourrait revenir moins cher. D’autant plus que c’est un outil qu’on achète pas seulement pour un an mais pour plusieurs années.
Concrètement, qu’est ce que Microsoft compte apporter pour que l’objectif « un élève, un ordinateur » puisse être atteint ?
Agir fortement sur la baisse du coût des logiciels. Microsoft n’est pas un fabriquant d’ordinateurs mais il peut agir très fortement sur le prix des logiciels. Parce que chaque pays qui signe un accord cadre avec Microsoft dans le cadre du programme qu’on appelle Partners E-Learning bénéficie presque gratuitement des logiciels. Maintenant si le coût du logiciel diminue, il devient presque gratuit, ça revient à avoir un impact certain sur le prix de l’ordinateur de façon globale.
Comme Microsoft a aussi des partenaires au niveau des constructeurs il peut aussi influer sur ces derniers pour que le prix de l’ordinateur soit diminué. Vous savez, par exemple, pour quelqu’un qui commande 100 ordinateurs, le prix par unité ne sera pas la même chose que chez celui qui commande 100 mille ordinateurs. Le prix peut aller de dix à presque 2%.
Bakary Dabo
(Source : Sud Quotidien, 29 mai 2009)