Rwanda : la présidente de la Cour suprême prône une IA éthique dans le système judiciaire
jeudi 20 février 2025
L’IA peut aider à accélérer le traitement des dossiers judiciaires, améliorer la transparence et réduire les erreurs humaines. C’est dans cette optique qu’un haut responsable rwandais souhaite le recours à cette technologie dans ce domaine.
Domitilla Mukantaganzwa, la présidente de la Cour suprême du Rwanda, a appelé à une adoption éthique de l’intelligence artificielle (IA) dans le système judiciaire. Lors de la 3e conférence annuelle de la Cour de justice d’Afrique de l’Est qui s’est déroulée les mardi 18 et mercredi 19 février 2025 à Kigali, elle a déclaré :
« À mesure que nous avançons, je propose que nous nous concentrions sur des domaines clés en adoptant l’intégration éthique de l’intelligence artificielle pour promouvoir l’équité, protéger les droits, améliorer l’accès à la justice pour un développement régional équitable, tout en cultivant la pensée critique sur l’IA et en garantissant son alignement sur la justice et l’équité ».
Depuis quelques années, le Rwanda multiplie les efforts pour s’imposer comme un hub technologique de premier plan dans la sous-région est-africaine. Une politique nationale de l’IA devrait lui permettre d’atténuer les risques de cette technologie tout en exploitant au mieux ses avantages pour stimuler sa croissance économique.
Selon Oxford Insights, le pays affichait en 2024 un score de 51,25 sur 100 à l’indice de préparation à l’IA, au-dessus de la moyenne d’Afrique subsaharienne qui est de 32,70 sur 100. Il occupe la 78e place sur le plan mondial, mais figure dans le Top 3 africain, devancé seulement par Maurice (53,94) et l’Afrique du Sud (52,91). L’indice révèle néanmoins à travers les composantes évaluant la maturité de l’écosystème (7,38 sur 100) et le niveau d’infrastructures (24,36 sur 100) qu’il doit encore progresser en la matière.
L’utilisation de l’IA dans le système judiciaire peut présenter des risques liés aux biais algorithmiques, aux atteintes aux droits fondamentaux et à l’équité des décisions de justice, ce qui justifie la nécessité d’une réglementation adaptée. Son intégration doit être prudente et encadrée pour éviter les discriminations, le manque de transparence des décisions automatisées et la perte de confiance du public dans la justice.
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 20 février 2025)