Résolutions adoptées par la Conférence régionale africaine préparatoire pour le SMSI tenu du 2 au 4 février 2005 à Accra (Ghana)
samedi 5 février 2005
Résolution sur le finacement de la société de l’information et la réduction de la fracture numérique
Nous, représentants des Etats africains, réunis à l’occasion de la Conférence préparatoire régionale africaine de la seconde phase du Sommet mondial sur la société de l’information tenue à Accra dans le cadre de l’Initiative de la Société de l’information pour l’Afrique (AISI), ayant pris note et examiné le rapport du Groupe de travail sur les mécanismes de financement.
– 1. Notons que dans les conclusions du rapport sur les mécanismes de financement concernant le bien-fondé des mécanismes actuels, le Groupe de travail attire l’attention sur plusieurs domaines qui nécessitent des sources de financement supplémentaires et montre qu’elles pourraient ne pas suffire, mais ne préconise pas explicitement des mécanismes bien précis pour combler le déficit ;
– 2. Rappelant que le Fonds de solidarité numérique proposé par le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), adopté lors de la réunion des ministres africains chargés des technologies de l’information et de la communication tenue à Dakar en avril 2004, a été approuvé par le Sommet des Chefs d’Etat africains tenu à Addis Abeba en juillet 2004 pour contribuer à la réduction de la fracture numérique dans le monde ;
– 3. Accueillons avec satisfaction la décision prise par Son Excellence le Chef Olusegun Obansanjo, en sa qualité de Président de l’Union Africaine, de d’inaugurer le Fonds de solidarité numérique le 14 mars 2005 et invitons tous les pays africains a y participer ;
– 4. Invitons tous les gouvernements africains et les autres parties prenantes du continent à appuyer le Fonds de solidarité numérique pour le rendre opérationnel ;
– 5. Soulignons que la coopération internationale est essentielle entre tous les acteurs de la société de l’information, qu’elle doit être renforcée pour réduire la fracture numérique et invitons les gouvernements et toutes les parties prenantes de toutes les régions du monde à appuyer le Fonds de solidarité numérique et à participer à sa mise en oeuvre ;
– 6. Invitons l’Union africaine à prendre toutes les mesures nécessaires pour porter la résolution adoptée aujourd’hui par la Conférence préparatoire régionale africaine à l’attention des autres conférences préparatoires régionales du SMSI et du Président du Comité préparatoire pour recueillir leur soutien.
Résolution relative aux cyber-strategies
Nous, représentants des pouvoirs publics, du secteur privé et de la société civile des Etats africains, réunis en conférence régionale africaine préparatoire de la phase II du Sommet mondial sur la société de l’Information, tenue à Accra dans le cadre de l’Initiative « Société de l’information en Afrique » (AISI),
Considérant, la Déclaration de principes et le Plan d’action de Genève,
Considérant que le Sommet Mondial de la Société de l’Information (SMSI) a affirmé que les cyber-stratégies constituent un élément essentiel dans l’utilisation des TIC pour le développement
Notons avec satisfaction l’appui de la CEA et de ses partenaires,
Notons que les défis et les problèmes rencontrés dans l’élaboration et dans la mise en œuvre des cyber-stratégies sont multiples et multiformes.
Recommandons :
Au titre du secteur public,
– 1. de se doter d’ici fin 2006, d’une cyber-stratégie nationale incorporant les aspects locaux et sectoriels et garantissant la diffusion des TIC, leur accessibilité et leur appropriation par toutes les couches sociales et la mobilisation de leur potentiel.
– 2. Inclure la politique nationale d’information documentaire et d’accès aux connaissances (bibliothèques, centres de documentation et archives), ainsi que celle de l’infrastructure nationale de données géographiques dans le processus d’élaboration des cyber-stratégies nationales.
– 3. Intégrer dans leur stratégie de bonne gouvernance et de développement les éléments de prise en charge adéquate de l’information administrative, scientifique et technique.
Au titre des organisations Internationales et Institutions de coopération,
– 1. De continuer à accompagner les Etats africains dans l’élaboration d’une cyber-stratégie nationale et de la rendre opérationnelle en identifiant des projets concrets pour leur mise en œuvre ainsi qu’à mobiliser des fonds à cette fin.
– 2. Soutenir la définition d’indicateurs de performance des projets TIC.
– 3. Aider à la mise en place une agence régionale intégrant un centre de ressources techniques pour identifier les besoins par secteur d’activités, les applications et les technologies, l’expertise africaine publique et privée.
Résolution sur les langues africaines dans la société de l’information
Nous, les participants à la Conférence Préparatoire Régionale Africaine au Sommet Mondial sur la Société de l’Information, tenue à Accra du 2 au 4 février 2005,
Ayant pris acte des décisions contenues dans la Déclaration de Principes et le Plan d’Action, adoptés à l’occasion de la 1ère Phase du Sommet Mondial sur la Société de l’Information tenue à Genève en décembre 2003,
Considérant la nécessité de promouvoir les langues africaines comme langues de travail dans tous les domaines de la vie publique, aux niveaux local, national et régional.
Considérant la place des langues africaines dans la défense et la promotion de la culture africaine dans une société d’échanges et de partage au bénéfice de tous
Considérant la contribution des sociétés africaines à la civilisation mondiale, largement tributaire de sa diversité culturelle et linguistique
Réaffirmant notre volonté commune et continue de soutenir la mise en place de la Société Africaine de l’Information pour la réalisation des Objectifs de développement du millénaire et du NEPAD,
Attendu les recommandations des conférences africaines sur les langues,
Attendu les recommandations de l’atelier Accra 2005 sur les « langues africaines et les logiciels libres et à code ouvert : la créativité au service de la renaissance africaine »,
Affirmons notre engagement à nous mobiliser pour :
– Revaloriser officiellement les langues africaines en en faisant des langues de travail dans tous les domaines de la vie publique au niveau des pays et communautés du continent dans le cadre de la promotion d’un multilinguisme fonctionnel complémentaire.
– Accélérer la mise en place de l’Académie Africaine des Langues (ACALAN) en tant qu’institution spécialisée panafricaine de l’Union Africaine
– Mettre en place au niveau continental un dispositif de formation et de développement des ressources humaines en linguistique africaine appliquée.
– Soutenir la création de réseaux de bibliothèques publiques intégrant les langues africaines pour accélérer l’objectif d’accès à l’information pour tous dans une société de l’information africaine inclusive.
– Intégrer les logiciels libres comme éléments constitutifs de la solidarité numérique.
– Demander que la seconde phase du SMSI considère la fracture numérique linguistique comme un des facteurs à éliminer en vue de la construction d’une société de l’information inclusive et de la réalisation des objectifs du millénaire.
Engagements adoptés à Accra, le 4 février 2005