Résolution n° 18 sur la société de l’information (Sommet de Cotonou)
mercredi 4 décembre 1996
SOMMET DE COTONOU
Résolution n° 18 sur la société de l’information
Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage, réunis à Cotonou, du 2 au 4 décembre 1995,
Conscients
– du défi que pose le développement très rapide de la société de l’information et des enjeux économiques, technologiques et culturels qui en découlent ;
Convaincus
– de la nécessité pour la Francophonie de s’engager dans le développement de l’autoroute de l’information afin de favoriser la présence et l’épanouissement de toutes les langues et cultures qui constituent l’héritage commun de l’humanité ;
Rappelant
– que l’objectif est de mobiliser les ressources humaines et technologiques à l’échelle de l’espace francophone pour que ces développements scientifiques servent à l’amélioration du sort de tous et en particulier des moins favorisés ;
Considérant
– les conclusions du Conseil européen de Corfou des 24 et 25 juin 1994 sur l’importance des aspects linguistiques et culturels de la société de l’information ;
Se référant
– aux propositions de la présidence de la conférence ministérielle du G7 sur la société de l’information, à Bruxelles, les 25 et 26 février 1995, préconisant notamment une société de l’information au service des citoyens et soulignant l’importance de servir l’enrichissement culturel par la diversité des contenus et l’accès ouvert aux réseaux ;
Entendent
– favoriser sur les réseaux électroniques la place qui revient à une Francophonie vivante dans le respect du pluralisme culturel et le souci de coopération avec les autres espaces ;
Soulignent
– l’importance stratégique de l’interconnexion de tous les réseaux du Sud et du Nord, et aussi, avec les réseaux mondiaux de la société de l’information ainsi que l’accès à ces réseaux, afin d’y accroître l’utilisation des services en langue française ;
Appellent
– donc les pays francophones du Sud à renforcer et à moderniser leurs réseaux de télécommunication ;
Insistent
– sur l’urgente nécessité de développer des contenus en encourageant notamment la création de serveurs francophones, le traitement informatique du langage pour l’adaptation de la numérisation aux signes diacritiques, les applications en matière d’éducation et d’information technique, professionnelle et scientifique, et en facilitant la création de banques de données pour les pays du Sud ;
Sont convenus
– de faciliter la circulation de la langue française sur les réseaux par la francisation des logiciels de navigation et la mise au point de fureteurs faisant le lien entre le français et les autres langues, en effectuant une action de sensibilisation à la nécessité du plurilinguisme sur les réseaux ;
S’efforceront
– d’adapter le cadre réglementaire en fonction des nécessités de la pluralité linguistique et culturelle ;
Veilleront
– à la complémentarité des efforts nationaux, bilatéraux et multilatéraux pour développer la présence du français sur les inforoutes ;
Demandent
– que ces efforts portent en priorité sur :
– la mise en place de serveurs au Sud, la formation des ressources humaines au développement et à l’utilisation des serveurs et des sites,
– la normalisation des protocoles de communication,
– la mise en place de vitrines pour les pays du Sud,
– le développement de contenus en français ;
Appellent
– les pays francophones industrialisés à associer les pays du Sud à la création et à la production scientifique en facilitant le transfert du savoir et des technologies vers ces pays, en vue de permettre à leurs ressources humaines de développer leurs potentialités et d’apporter leur contribution à l’action commune engagée par la Francophonie dans ce domaine ;
Décident
– à cet effet de la tenue, dès que possible, d’une conférence des ministres compétents.