Réseaux sociaux : Les jeunes Sénégalais sont accros de Facebook
lundi 6 février 2012
Alors que l’accès à Internet est loin d’être généralisé au Sénégal, les réseaux sociaux connaissent un succès phénoménal. « Facebook, c’est bon », estiment les jeunes Dakarois.
« Plus de la moitié de la population (50,4% des ménages) n’a accès à Internet qu’après une heure ou plus de marche », selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie au Sénégal (Ansd). L’engouement pour les réseaux sociaux en devient d’autant plus intéressant, puisque « trois internautes sénégalais sur quatre sont membres d’un réseau social », indique un récent rapport publié par People input, fournisseur africain d’accès Internet.
Tous sur Facebook
Facebook a la plus grande cote, avec plus de 653.140 Sénégalais inscrits. Aly, gérant d’un cyber situé à proximité du Palais de justice de Dakar, n’est guère étonné par ce chiffre. « Chaque jour, ce sont plusieurs jeunes qui viennent au cyber pour s’inscrire à Facebook. » Pour lui, « les cybers ont de beaux jours devant eux ». Il explique cela par le fait qu’envoyer des messages via Internet a l’avantage d’être peu cher. En effet, l’heure de connexion coûte environ 250 francs Cfa. « Et, en une heure, on peut se dire beaucoup de choses par Facebook », affirme-t-il. Il précise : « Ici, il y a douze ordinateurs. Lorsqu’ils sont tous occupés, je vois qu’au minimum six personnes se trouvent sur Facebook ».
La surveillante d’un cyber aux Almadies a fait le même constat. « S’il y a une chose à retenir, c’est que les jeunes sont fans de Facebook ».
Quelques rues plus loin, une employée dans un magasin spécialisé en téléphonie mobile est en train de consulter sa page personnelle sur le fameux réseau social. « Tous les Sénégalais connaissent Facebook ! Même les parents de mes amis sont membres », assure-t-elle.
Outils de divertissement
Sur le réseau social fondé par Mark Zuckerberg, les facebookers dakarois passent leur temps à regarder et à commenter les photos publiées par leurs amis. Ils rejoignent aussi toutes sortes de groupes, des plus sérieux aux plus loufoques. À titre d’exemple, la page communautaire « Sénégal » rencontre un franc succès, avec plus de 109.000 fans. Parmi les jeunes interrogés, aucun n’emploie Facebook à des fins politiques ou commerciales.
Les réseaux sociaux restent donc, avant tout, des outils de divertissement. Comme le confirme Faye, 30 ans, qui « se rend chaque jour sur le réseau social pour discuter avec ses amis ». Selon lui, « les Sénégalais aiment Facebook ». Hassane avoue, quant à lui, qu’il « ne pourrait pas vivre 24 heures sans Facebook ». Le jeune homme de 19 ans confie se connecter jusqu’à cinq fois par jour. Son ami, Ousmane, trouve que « Facebook, c’est bon ». « Sur ce réseau, on peut parler avec ses amis, mais aussi avec des lutteurs, des politiciens... », souligne-t-il.
A la question de savoir si Facebook modifie leurs habitudes, tous deux répondent par la négative. « Il n’y a pas de changement, mais Facebook m’a permis de reprendre contact avec des amis perdus de vue et d’autres qui habitent loin », conclut Hassane.
Flora Berset
(Source : Le Soleil, 6 février 2012)