« Régulation du monde des télécommunications : Ces innovations que les opérateurs craignent »
mercredi 5 juin 2013
« Mille milliards de mille…innovations qui ont foutu une sacrée trouille aux opérateurs de téléphonie ! Sans blague alors ! De quoi s’agit-il au fait ? « Xana » du Directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp). Nous voulons parler d’Abou Lô. On s’accordait à dire que « Ngorsi » (le gars), qui a atterri en octobre dernier aux commandes de ce machin, après un passage franchement profil bas à la tête du ministère de la Communication tournait encore en rond dans son bureau sur la Vdn, siège de l’Artp. Surtout que les opérateurs de téléphonie, genre Sonatel, continuait à servir un réseau informel, sans pour autant être sanctionnés. Ndeekeeteeyoo, Abou Lô fouinait comme pas possible, histoire de poser des actes qui ne contenteront pas naturellement les gros poissons de la téléphonie. Mais, tout bénéfiques pour les « goorgoorlu » (Sénégalais).
Par exemple, cette histoire d’audit des coûts des opérateurs de téléphonie que la loi oblige l’Artp à faire chaque année. Mais, qui n’a jamais été fait. L’objectif ? Fouiner comme pas possible pour savoir est-ce que la facturation (appel téléphonique, internet etc.) que Sonatel, Togo et Expresso impose aux consommateurs est normale. Pour ce faire, l’Artp a décidé d’auditer le coût de ces services pour les trois opérateurs. Et si leur marge est énorme, ils seront obligés de revoir (à la baisse) les prix. Applaudissez way !
L’autre machin qu’Abou Lô a décidé de diligenter est relatif à l’octroi de licences. En accord avec Buur Fuuta ak Fatick (le président Macky Sall), l’Artp est partante pour une quatrième licence de téléphonie. Seulement, contrairement à ce qui se faisait sous Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, cette fois-ci, l’Artp est décidée à prendre tout son temps pour voir comment cette licence sera configurée. En termes plus accessibles aux « goorgoorlu », la motivation première de l’Etat ne sera pas simplement de se remplir les poches. Il s’agira surtout de voir comment cette quatrième licence va booster le secteur des télécommunications. Pour être plus pédagogique, comprenez que le cahier des charges sera verrouillé de telle sorte que le gagnant ne pourra se dérober à l’obligation de satisfaire grandement le consommateur. En ayant l’obligation d’avoir un réseau assez maousse pour une couverture optimale. Et parallèlement à cette licence, l’Artp, qui a reçu de Sotanel, Tigo et Expresso des demandes pour la 4G, a reconduit le même procédé : concocter un bon cahier de charge qui va « lier » l’opérateur pour le plus grand bénéfice du consommateur. Histoire d’éviter que ces gagneurs de sous avides concentrent le gros de leurs forces là où ils peuvent se faire le max de « kopar » (l’argent) et zapper nombre de coin du pays où le téléphone et l’internet sont des « denrées » inaccessibles.
Last but not least, l’Artp veut aussi satisfaire la demande de sociétés du privé qui veulent investir dans les infrastructures de téléphonie, qu’elles loueront aux opérateurs de téléphonie classique. En somme, il s’agira, avec ces innovations diligentées par Abou Lô, d’autres types de licences. Mais, comme dans le monde des requins de la téléphonie, les innovations « non contrôlées » font peur – chacun voulant préserver ses énormes gains – la parade est vite trouvée : « l’Artp veut distribuer plusieurs licences de téléphonie globale, ce qui risque de faire chanceler les opérateurs en place ». ce qui est évidemment faux. « Ci gatal » (en somme), nous disons à l’Artp : en avant et que « na leer » (de la lumière) dans cette jungle des opérateurs, pour le plus grandd bénéfice des consommateurs. Mais, attention aux carreaux induits de « laloo » ! »
(Source : Libération, 5 juin 2013)