OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2008 > Avril > Rascom-1 ou le rêve volé d’un satellite panafricain... 400 millions de (…)

Rascom-1 ou le rêve volé d’un satellite panafricain... 400 millions de dollars en fumée

vendredi 18 avril 2008

Infrastructures

Le rêve d’un satellite panafricain s’envole

Ils étaient tous présents le soir du 21 décembre, au centre spatial de Kourou en Guyane française pour voir s’élancer la fusée Ariane 5. Des ministres du Bénin, du Cameroun, de Guinée et de Côte d’Ivoire, les yeux rivés vers le ciel. A bord de la fusée européenne : le premier satellite de télécommunication entièrement dédié à l’Afrique, Rascom-1. Un moment historique. Le satellite une fois séparé d’Ariane 5, tout le monde y a cru. Mais, neuf jours après ce lancement en grandes pompes, le constructeur Thales Alenia Space annonce l’interruption des manœuvres de mise en orbite de Rascom-1, une fuite d’Hélium est détectée sur le satellite. L’organisation régionale africaine de communication par satellite du même nom (Rascom) retient son souffle. Si la fuite n’est pas réparée dans les semaines à venir, Rascom-1 sera perdu dans l’espace. C’est un enjeu de taille qui se retrouve sur la sellette. Le lancement de Rascom-1 avait déjà été retardé du 1er au 20 décembre. Le satellite devait être opérationnel à partir de la fin janvier.

Internet haut débit pour toute l’Afrique

Rascom-1 est le satellite de télécommunication qui devait fournir des services de télévision directe et l’accès à l’Internet haut débit pour l’ensemble du continent et ses îles pendant 15 ans. Jusqu’à présent, l’Afrique dépendait des satellites de communications internationales comme Intelsat. Ce satellite panafricain devait donc permettre de réduire la fracture numérique en connectant l’Afrique à bas coût, et notamment ses zones rurales les plus isolées.

Le Cameroun spéculait déjà sur le développement engendré par Rascom-1 à Douala, choisie pour être une des stations de contrôle. Douala est déjà un noeud de communication entre le système Intelsat, le câble sous marin SAT3 et le canal à fibre optique national, régional, sous régional. Avec Rascom-1, elle était sur le point de devenir un véritable Hub pour l’Afrique centrale. La Côte d’Ivoire, la Libye et la Gambie devaient accueillir les autres stations de contrôle.

Qui a financé RASCOM-1

Les Etats africains réunis autour de l’organisation régionale africaine de communication par satellite ont placé beaucoup d’argent dans le projet Rascom-1.

Le coût de ce satellite est estimé à 400 millions de dollars, financés à hauteur de 50 millions de dollars par la BAD (Banque africaine de développement). S’il fonctionne, le satellite amortira l’investissement en permettant à l’Afrique d’économiser 500 millions de dollars. Somme actuellement versée aux opérateurs étrangers pour le trafic des communications africaines par des centres de transits basés hors du continent.

Un échec de Rascom aurait des implications économiques mais aussi sociétales. Rascom-1 était porteur d’espoirs. Dans les zones rurales, l’Internet haut débit auraient permis aux agriculteurs d’obtenir des informations financières, la météo, de maîtriser les nouvelles technologies pour améliorer leur production et leurs conditions de vie.

Grâce à ce nouveau réseau, les femmes et les enfants auraient pu d’avoir accès à de nouvelles sources d’éducation. De nombreuses organisations tablent sur la réussite du satellite africain pour le développement à grande échelle de leurs projets. Le programme NEPAD, par exemple, qui soutient l’apprentissage à distance et la création d’écoles en lignes.

Rascom-1 s’en sortira-t-il indemne ?

C’est un paradoxe. Rascom-1 est fonctionnel mais s’il n’atteint pas son orbite géostationnaire, il sera perdu dans l’espace. En effet, Ariane 5 a placé Rascom-1 sur une orbite provisoire. Par une série d’allumage de son moteur embarqué Rascom-1 doit maintenant se placer en position finale, à une altitude de 36 000 km sur le plan de l’Equateur.

Le satellite restera sur ce point fixe dans le ciel et tournera en même temps que la terre, au dessus de l’Afrique. Mais la fuite d’Hélium détectée quelques jours après le lancement du satellite empêche les manœuvres de mise en place du satellite, l’Hélium étant un gaz de pressurisation nécessaire au bon fonctionnement du moteur de Rascom-1.

Les spécialistes estiment qu’il est encore possible de le faire remonter à l’aide de petites pressions engendrées par un système de propulsion secondaire. « Tant qu’il y a encore de l’Hélium on essaie de le remonter » déclare la communication du constructeur Thales, « C’est une question de jour ou de semaines ».

Même si Rascom-1 atteint l’orbite prévue, sa durée de vie sera considérablement réduite au vu des incidents rencontrés dans l’espace. Rascom-1 avait été conçu pour fournir l’Afrique en Haut débit pendant une durée de 15 ans. On devrait être fixé sur le sort du premier satellite panafricain au début du mois de février.

400 millions d’euros en suspens : à qui la faute ?

« Si le satellite s’avère inutilisable, Rascom devra faire jouer ses assurances » déclare la communication de Thalès. La direction du constructeur n’a pas souhaité répondre à nos questions au sujet de son éventuelle responsabilité. « Tant qu’on n’a pas définit d’où vient cette fuite, on ne peut pas savoir qui est responsable », répond la communication. C’est la première fois qu’un problème de cette nature se produit sur un satellite de Thalès.

Pas de réponse non plus du côté de Rascom, les responsables ne donnent pas suite à nos demandes d’interviews. Outre la perte de 400 millions d’euros rassemblés en quinze années d’existence, Rascom risque de perdre sa légitimité.

Créé en 1992 avec le soutient de 45 pays africains, l’organisation panafricaine naît avec l’objectif de conjuguer les efforts des pays membres afin de doter l’Afrique d’une infrastructure de télécommunication à grande échelle. Le but étant d’éviter le transit des communications par l’Europe et l’Amérique.

Si le projet Rascom-1 échoue, il faudra compter 2 ans avant le lancement d’un nouveau satellite. Deux années durant lesquelles il faudra encore payer le prix fort pour utiliser les satellites internationaux.

Bahar Makooi

(Source : L’International Magazine, 18 avril 2008)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2170/2266 Régulation des télécoms
  • 176/2266 Télécentres/Cybercentres
  • 1569/2266 Economie numérique
  • 805/2266 Politique nationale
  • 2266/2266 Fintech
  • 254/2266 Noms de domaine
  • 860/2266 Produits et services
  • 705/2266 Faits divers/Contentieux
  • 365/2266 Nouveau site web
  • 2224/2266 Infrastructures
  • 811/2266 TIC pour l’éducation
  • 93/2266 Recherche
  • 121/2266 Projet
  • 1436/2266 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 870/2266 Sonatel/Orange
  • 791/2266 Licences de télécommunications
  • 132/2266 Sudatel/Expresso
  • 477/2266 Régulation des médias
  • 607/2266 Applications
  • 513/2266 Mouvements sociaux
  • 769/2266 Données personnelles
  • 63/2266 Big Data/Données ouvertes
  • 297/2266 Mouvement consumériste
  • 180/2266 Médias
  • 323/2266 Appels internationaux entrants
  • 716/2266 Formation
  • 45/2266 Logiciel libre
  • 878/2266 Politiques africaines
  • 452/2266 Fiscalité
  • 84/2266 Art et culture
  • 291/2266 Genre
  • 733/2266 Point de vue
  • 496/2266 Commerce électronique
  • 805/2266 Manifestation
  • 161/2266 Presse en ligne
  • 62/2266 Piratage
  • 102/2266 Téléservices
  • 456/2266 Biométrie/Identité numérique
  • 152/2266 Environnement/Santé
  • 163/2266 Législation/Réglementation
  • 170/2266 Gouvernance
  • 889/2266 Portrait/Entretien
  • 72/2266 Radio
  • 345/2266 TIC pour la santé
  • 133/2266 Propriété intellectuelle
  • 29/2266 Langues/Localisation
  • 510/2266 Médias/Réseaux sociaux
  • 942/2266 Téléphonie
  • 95/2266 Désengagement de l’Etat
  • 491/2266 Internet
  • 57/2266 Collectivités locales
  • 189/2266 Dédouanement électronique
  • 512/2266 Usages et comportements
  • 513/2266 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 276/2266 Audiovisuel
  • 1444/2266 Transformation digitale
  • 191/2266 Affaire Global Voice
  • 76/2266 Géomatique/Géolocalisation
  • 151/2266 Service universel
  • 330/2266 Sentel/Tigo
  • 87/2266 Vie politique
  • 749/2266 Distinction/Nomination
  • 17/2266 Handicapés
  • 345/2266 Enseignement à distance
  • 325/2266 Contenus numériques
  • 293/2266 Gestion de l’ARTP
  • 89/2266 Radios communautaires
  • 839/2266 Qualité de service
  • 212/2266 Privatisation/Libéralisation
  • 68/2266 SMSI
  • 227/2266 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1301/2266 Innovation/Entreprenariat
  • 659/2266 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2266 Internet des objets
  • 85/2266 Free Sénégal
  • 198/2266 Intelligence artificielle
  • 97/2266 Editorial
  • 11/2266 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous