Radiodiffusion en Afrique : Le défi de passer de l’analogique au numérique
mercredi 27 avril 2005
Les pays d’Afrique ne veulent pas rater le train de l’ère du numérique dans le domaine qui concerne le spectre des fréquences radiophoniques et télévisuelles. A travers un atelier d’information pour la région Afrique sur la Conférence régionale des radiocommunications prévue en 2006 à Genève ( Crr-06) ouvert, il y a deux jours à Dakar, les pays africains entendent virer à 180° pour opérer le passage de l’analogique au numérique au plan de la radiodiffusion et de la télévision. Selon le ministre de l’Information, Bacar Dia, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, le passage au numérique offre la possibilité de la convergence entre la radiodiffusion, les télécommunications et l’informatique ce qui crée de nouveaux services et de nouvelles opportunités. Mais avant cela, avertit-il, la transition doit être parfaitement maîtrisée.
En Afrique, Etats, radiodiffuseurs, fabricants consommateurs veulent tirer profit de ce que les gestionnaires du spectre de fréquence appellent « les dividendes du numérique », déclare Bacar Dia qui rappelle que le continent devra mieux s’organiser pour assurer un développement harmonieux de la radiodiffusion numérique.
Le passage au numérique s’explique pour plusieurs raisons, selon les spécialistes en télécommunication. D’abord, les énormes besoins en canaux, le nombre élevé de programmes, le volume de données et des informations à diffuser. Et que le spectre tend à se saturer dans beaucoup de pays africains. Ensuite, les économies qu’offre le numérique dans l’utilisation du spectre des fréquences radioélectriques. En effet, selon les spécialistes, il est possible de transporter quatre à cinq fois plus de programmes de télévision numérique sur la même largeur de bande qu’un programme analogique. Mieux, la qualité du service est incomparable entre l’analogie et le numérique. Conscients de l’importance stratégique de l’introduction du numérique dans le continent, les pays africains sentent également la nécessité d’une bonne coordination entre les différents pays à l’échelle sous-régionale et régionale.
A travers cette rencontre de Dakar, chaque pays doit exprimer ses besoins en numérique et éviter les interférences entre radios de pays frontaliers. Par exemple une radio installée à Saint Louis, si elle occupe les mêmes fréquences qu’une radio basée à Nouakchott peut avoir des interférences.
Dans ce développement des télécommunications en Afrique, le rôle de l’Union internationale des télécommunications et du bureau des radiocommunications est central.
C’est la raison pour laquelle, le secrétaire général de l’Union africaine de télécommunication, Akosso Akossi, dira que les pays africains devront redoubler d’efforts pour pouvoir participer de façon significative à la production d’un nouveau plan numérique qui servira pendant plusieurs années.
Selon lui, le continent doit revendiquer une part équitable des ressources mondiales en matière de tic et de télécommunications. Mais aussi développer une masse critique de capital humain pour les tics et les télécommunications.
Issa NIANG
(Source : Wal Fadjri, 27 avril 2005)