Les choses ne sont pas claires. La démarche du côté de l’Armp est suspecte. L’Etat du Sénégal et la Sonatel semblent s’entendre sur quelque chose encore inconnue. Une sorte de clause secrète quoi...
Ce dossier a été piloté directement entre le Directeur Général de l’Artp, Ndongo Diaw et la présidence de la République. Le Conseiller du Président Thierno Ousmane Sy qui a été impliqué dans cette affaire au début, s’était retiré pour des raisons pour le moment non encore élucidées. Nul n’ignore que ce Conseiller du Chef de l’Etat est actionnaire à la Sonatel.
Depuis le départ, le Chef de l’Etat a toujours manifesté son engagement de voir Global Voice Groupe gérer ce marché. Et pourtant plusieurs fois, l’absence d’un appel d’offre concernant ce marché de plus de 300 milliards a été décriée. Mais cela n’a pas amené les autorités à suspendre ce marché.
Il s’en suivra une grève des agents de la Sonatel qui ont perturbé le réseau téléphone et internet partout dans le pays. Par la suite, le Chef de l’Etat reçoit une délégation des Syndicalistes de la Sonatel en audience à la présidence. Devant ses derniers, il avait déclaré avoir « un Plan B » pour « liquider » la Sonatel. Le Président de la République soupçonnait France Télécom de vouloir créer une situation d’instabilité au Sénégal en manipulant les agents de la Sonatel. L’idée de la nationalisation de cette société a été même agitée.
Lors de cette audience, Me Wade avait demandé aux agents de la Sonatel de proposer quelque chose pouvant remplacer les services de Global Voice Group (GVG). Ces agents chargent GVG et déclarent que la Sonatel est capable de faire le même travail à moindre coût. Tout en affichant son choix pour Global Voice, le Chef de l’Etat n’a pas fermé ses portes pour poursuivre les discussions avec la Sonatel. En sortant de cette audience, les Syndicalistes savaient que le président pouvait à tout moment revenir sur ses décisions. Mais à quel prix ?
De son côté, le Directeur Général de la Sonatel, Cheikh Tidiane Mbaye a tenu une déclaration pour afficher la bonne volonté de la Sonatel à négocier avec l’Etat. Dans les coulisses, les négociations continuaient. Même le premier Ministre s’était impliqué dans la gestion du dossier.
Mais là où les choses n’ont pas été transparentes c’est au niveau de l’Armp. Le Directeur Général de cette Agence, Youssouf Sakho a récemment tenu un point de presse. Au cours de cette rencontre avec la presse, Sakho a été interpelé sur le contrat de Global Voice Group. Les participants à cette rencontre étaient étonnés de vor que le patron de cette Agence évitait cette question. Cette prudence laissait penser que le contrat n’a pas été suspendu à cet instant « T » même si le recours a été déposé par la Sonatel. Cela bien avant la tenue de ce point de presse de Sakho.
Qu’est ce qui a pu changer pour qu’aujourd’hui, le patron de l’Armp décide de suspendre un marché de gré à gré qu’il évitait d’évoquer lors de son point de presse ? L’Etat a-t-il lâché Global Voice a profit de la Sonatel ? Qu’est ce que la Sonatel a payé en contrepartie pour obtenir la suspension de ce marché ? Du côté de GVG et de l’Artp beaucoup de chose restent à clarifier. Il est évident que nous allons vers l’annulation définitive des prestations de la Global Voice.
(Source : Bitimrew, 13 septembre 2010)