Lors de la campagne électorale pour l’élection présidentielle de 2000, il y avait très peu de sites Internet qui étaient en mesure d’être une plateforme qui pouvaient servir de pourvoyeurs des informations aux Sénégalais connectés sur le Net et à ceux qui s’intéressent au pays sur le déroulement des joutes entre candidats.
A coté de Sud Quotidien, le seul journal qui avait un site (http://www.sudonline.sn/) accessible gratuitement au public, il y avait, entre autres, la tentative de lancement de http://www.seneweb.com/, Metissacana, disparu depuis, les premiers pas dans la Sonatel dans ce domaine etc. Depuis lors, Seneweb profitant de cette occasion pour s’est présenté véritablement comme la grande attraction des Sénégalais Internautes. Tous ces sites étaient loin d’avoir les moyens de constituer un « quartier général » pour ceux qui voulaient suivre les débats. Sud Quotidien , le seul à avoir une vocation d’information à l’époque était hébergé dans un serveur à la capacité très limité, à l’image de tout service Net au Sénégal qui était tout juste vieux de trois ans. On se rappelle que c’est dans son discours à la Nation à la fin de l’année 95 que le Président Abdou Diouf avait annoncé l’installation prochaine d’un poteau Internet au pays. Seneweb se limitait à créer des liens pour le peu de sites qui disposait d’articles relatant les événements électoraux du Sénégal. Aujourd’hui, l’entrée dans la toile a changé. Avec des sites comme http://www.seneweb.com/, http://www.rewmi.com/, http://www.xalima.com/, http://www.nettali.com/ pour ne citer que les plus connus, pas un détail n’échappe à ceux qui sont branchés sur le net et qui veulent de suivre la campagne. Non seulement les grandes éditions des journaux radiophoniques des stations privés comme Sud Fm et Rfm sont disponibles en direct sur le Net, mais ces éditions et toutes leurs grandes émissions politiques sont à la portée des internautes en archives téléchargeables 24h sur 24h. La Rts, qui a son propre site Internet se limite encore à n’offrir que du texte. Ses émissions radio ne sont pas reprises par les sites commerciaux Mais la grande innovation est l’offre de l’intégralité du Journal de la campagne diffusé par la RTS aussi bien en direct (sur Seneweb) qu’en archive téléchargeable sur presque toutes ces plateformes. Tous les soirs, les surfeurs peuvent écouter ou réécouter ce Journal de la campagne à l’heure qu’ils auront choisie en fonction de leur emploi de temps.
Les journaux et magazines sur la toile sont également repris par les géants sénégalais du Net. Et ces mêmes journaux tels que Walf, L’Obs, Le Soleil, Sud, Le Quotidien, l’Office, etc. ont leur propre présence, en se faisant publier tous les jours en version « soft ». Au-delà des sites commerciaux, certains partis offrent eux aussi leurs « produits politiques » sur le marché ouvert des Nouvelles technologies de l’informationet de la communication (Ntic).
Si l’on en croit certains administrateurs des sites Internet sur le Sénégal, c’est au pays même que Internet est de loin plus suivi. Ce qui peut être une surprise pour beaucoup. Selon El Malick Seck, patron de Rewmi.com, des 100.000 visites en moyenne par jour, enregistrées par Rewmi.com, la moitié vient du Sénégal, suivi de la France avant les Etats-Unis. Il est vrai que si le nombre des visiteurs atteint 100.000, au moins plus d’un tiers voire la moitié, est constitué de visiteurs répétitifs. Mais il faut aussi distinguer les visiteurs répétitifs identifiés par Internet protocole (IP) d’ordinateur qui ne sont pas nécessairement les mêmes personnes à cause de l’utilisation de cybercafés et des ordinateurs de bureaux au service de tout le personnel d’une entreprise par exemple. Tous comptes faits, si la déclaration de El Malick Seck reflète la réalité des principaux sites actifs dans ce domaine, on peut aisément penser qu’au moins plus 50.000 Sénégalais dont plus de la moitié se trouve au pays, se branchent tous les jours sur la toile pour s’informer sur la campagne.
Un candidat en quête de voix peut-il se permettre de prendre cette clientèle à la légère ?
Dame Babou
(Source : Sud Quotidien, 13 février 2007)