Contrairement à l’expérience de Wal Fadjri, le quotidien gouvernemental « Le Soleil »qui a démarrer son édition électronique entre la fin de l’année 1997 et
le début de l’année 1998, a senti très tôt le piège des intermédiaires. L’effort de conception a précédé la mise en oeuvre. "Le Soleil à cherché avant le
démarrage à réunir le minimum de conditions à l’interne avant d’aller sur le net", selon un des responsables du projet, Seydou Sissouma, rédacteur en
chef adjoint du support papier. Pour cela, "une cellule de quatre à cinq membres, des journalistes et techniciens de la maison, a été mise en place pour
concevoir le projet en répondant sur le plan théorique à la question comment aller sur le net avant de l’écrire techniquement".
Le Soleil a ensuite bénéficié de l’appui du service informatique de la Primature, dont le serveur a hébergé dans un premier temps le site. Le même
service a ensuite assuré la formation de certains membres de l’équipe multimédia du quotidien pour les besoins de la mise à jour quotidienne. "Tout le
processus est arrivé à son terme le 3 avril 1998".
Le projet Internet de l’édition « Le Soleil » est logé dans un service dit « Recherche et développement » et "les différents chefs de services sont mis à
contribution surtout dans l’effort de réécriture des papiers mis en ligne". Ainsi, la version électronique du quotidien Le Soleil est une des rares éditions
du même type au Sénégal à être mise en ligne aussitôt après le bouclage de l’édition papier, dès fois même avant. Ces efforts ont valu au site du Soleil
d’être la seule plate-forme africaine à figurer avec un site Sud africain dans le classement des meilleurs sites de presse écrite établi en octobre 1998 par
le journal « Courrier international », aux côtés de grands noms de la presse mondiale.
Fort de cette expérience de départ, l’équipe du Soleil a compris très tôt qu’une site doit être perpétuellement réinventé en fonction du feed-back des
internautes, des évolutions technologiques "en plus des ambitions que nous nous sommes fixées en décidant d’aller sur le Net. Ne soyez donc pas
étonné de voir se transformer régulièrement ce site en fonction des choix techniques, rédactionnels et commerciaux", selon les mots de Seydou
Sissouma.
Cela est d’autant plus aisé que cette édition gouvernementale n’a ménagé aucun effort pour se doter de compétences internes et d’une Ligne spécialisée
de 64 kb/s. Déjà , Le Soleil a fini de concevoir une troisième version de son site qui sera mise en ligne dans les prochains jours . Selon Alain Just Coly
qui a fait partie de l’équipe qui y a travaillé, l’innovation par rapport à la deuxième version présentement en ligne se trouve dans le fait que l’internaute est
en contact avec tous les titres développés dans le site dès l’affichage de la page index. A cela s’ajoute une base de données derrière et l’accent mis sur
les illustrations : « Au moins une illustration par page ».
Pour rentabiliser tous ces investissements Le Soleil ne veut pas pour autant se jeter dans la publicité "malgré les nombreuses sollicitations dont on fait
l’objet". Comme pour le démarrage, Le Soleil soutient vouloir faire un travail professionnel en étudiant minutieusement le coût de chaque espace sur le
site « de manière à pouvoir défendre nos tarifs face aux annonceurs », fait remarquer Seydou Sissouma.
Bassirou NDIAYE