Qualité des réseaux GSM au Sénégal : L’interconnexion des deux opérateurs sape la communication des clients
mardi 26 juillet 2005
L’enquête en question, menée en mai-juin 2005 par Directique, un cabinet français spécialisé aux questions de télécommunication, révèle que le problème le plus récurrent auquel sont confrontés les consommateurs sénégalais sur les réseaux de Gsm est lié à l’interconnexion des réseaux de Sonatel Mobiles et Sentel Gsm. Ce qui traduit la vive concurrence à laquelle s’adonnent les deux opérateurs de téléphonie mobile. Cette étude réalisée dans les conditions d’utilisation courantes du téléphone mobile confirme l’état désagréable de la qualité auditive des réseaux mobiles et des messages courts « sms » échangés entre les utilisateurs. Cette étude annonce également que le niveau de couverture réel de chacun des opérateurs mobiles sur certaines agglomérations et axes routiers reflète la disparité existante en matière de desserte. Le directeur général de Directique, Olivier Bruno, présentant le rapport, affirme que sur les axes routiers, « la couverture des deux réseaux apparaît comme insuffisante avec 60% et 40% de couverture en voiture en fonction des réseaux ». Il ajoute que dans toutes les zones ou niveaux de services mesurés, « les deux réseaux ont communément une qualité auditive très problématique ». Ce qui permet au rapport de déduire que, « les problèmes de la qualité auditive sont majoritairement liés à l’interconnexion fixe-mobile pour Alizé ». Pour Sentel avec Sonatel fixe, l’enquête rapporte que « l’interconnexion provoque une grande quantité de défauts, essentiellement des échos et dégrade la communication d’environ 30% ». Certaines zones comme Kaffrine et Vélingara sont jugées marginales à cause d’une couverture qui « est non conforme aux indications commerciales ».
Comme l’a affirmé le directeur de cabinet du ministre des Postes, des télécommunications, et des nouvelles technologies de l’information et de la communication, Dame Gaye, avec la volonté du gouvernement (...) d’attribuer une nouvelle licence d’exploitation de réseaux de télécommunication ouverts au public, « il est important de faire une appréciation selon la vision du consommateur, de la qualité des services qui lui sont offerts par les opérateurs de téléphonie au Sénégal ». Avec un parc du téléphone mobile évalué à 1423903 abonnés au 30 juin 2005 et dont le dynamisme a permis au marché d’atteindre un taux de pénétration de l’ordre de 13,5%, l’accent devrait être mis non seulement sur la volonté d’extension des réseaux, mais également sur la qualité du service. C’est ainsi que le directeur général de l’Art, Daniel G Seck inscrit les résultats de cette étude dans une politique menée par l’agence de régulation pour la résolution des problèmes de qualité dès 2006. Il a annoncé que la mise en place d’un de solidarité de service universel est à l’étude pour permettre aux opérateurs de renforcer leur capacité. Répondant à l’invite du seul opérateur ayant assisté à la restitution de l’étude, en l’occurrence la Sonatel qui était fortement représentée, contrairement à son concurrent qui a fait faux bonds, le directeur général de l’Art juge nécessaire la périodicité, mais également de mener la même étude sur les tarifications afin de permettre au Sénégal de répondre aux normes standards internationales en matière de télécommunication.
Bacary DABO
(Source : Sud Quotidien, 26 juillet 2005)